Pour me mettre en état de chercher un azile. LA COMTESSE. Si vous prétendez fuir, ce foin eft inutile; Dans votre appartement vous attend de pied ferme. DAMON. Cet homme eft pour le coup né pour me défoler: Je n'ai jamais fenti mieux l'avantage Ni l'utilité d'un chapeau; De cet habit gênant, connu mieux l'efclavage Qu'à présent que par lui je fuis pris au paffage; Sans vos caprices fous qui me l'ont fait garder, Je ne me verrois pas, morbleu, dans ces entra ves, Si capables d'intimider, Et d'arrêter en tout l'audace des plus braves. LA COMTESS E. Si vous voulez m'aider, je pourrai. DA MON. ... Difcours vain! Dans le malheur qui m'accompagne, Mon unique telfource eft de charger Crispin De me trouver bien vîte un habit de campagne. Adieu, je vais l'attendre, & cacher ma figure Que j'ai trop lieu de détefter § Monter vite à cheval, voler à tirer d'aîles, que Et des Baronnes éternelles. Il fort. JE SCENE II. LA COMTESSE feule. 552 E lui pardonne, & je ris qui plus est, Du comique tranfport de fa vive icolere: Son Hymen aujourd'hui n'a pas l'air de le faire, Le Marquis.... Mais je vois fon Hussard qui pa- Ah! fuyons un objet dont je haïs la présence, Tout ce qui tient à lui me choque & me déplaît, Et peut-être qu'ici ce valet le devance. Elle fort. JE E t'ai forcée enfin à rompre le filence; Fripone c'eft donc toi.... Mais fous de tels habit:. Dites-moi quel motif vous porte A vous mettre, Madame, aux gages d'un Marquis. Une raifon auffi jufte que forte. CRISPIN. Je n'ai garde. Un Marquis galant, jeune, & bien fait, Pour fon valet de chambre a pris dans fon voyage Une brune charmante, à peu près de fon âge. Belle matiere à rire ! il a fort bien choifi: Par des filles toûjours un Maître est mieux servi; Je le vois qui paroît. Je lui cede la plaçe, Et dans l'anti-chambre je paffe. Dès qu'il fera parti,je reviens en ces lieux Il fort. SCENE IV. LAURE, FINETTE. FINETTE. CRifpin, Mademoiselle...... LAURE. Et quoi toûjours ta peur. FINETTE. Eh, non non, ce n'eft plus une fauffe terreur ; LAURE. Tant pis, c'eft vraiment un malheur. FINETT E. Nous n'avons pas de temps à perdre, fuyons vîte. Vous devez partager la frayeur qui m'agite. LAURE. Crispin est-il instruit de mon secret, dis ? FINETT E. Non. Je mourrois mille fois plûtôt que de le dire ; LAURE. La chofe étant ainfi, Finette, je refpire. Il m'attend. FINETT E. LAURE. Vingt louis que tu vas lui donner, Moi, je ne veux qu'une heure au plus pour termi ner Ici mon entreprise heureuse. Du progrès que j'ai fait, j'ai lieu de m'étonner: Au point où mon défir brûloit de la mener; Et que le goût qu'on trouve à l'exercer Eut prefque le piquant d'une flâme amoureuse. FINETTE. Quel goût peut-on avoir à converfer, |