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Ce qu'a lié le fang s'unira par

la mort.

Je mourrai plus content de partager fon fort;
D'un aveugle tranfport, comme elle, la victime,
Que de voir, aux dépens d'un amour légitime,
Mes déplorables jours indignement fauvez.
Prêt à bénir la main.......

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LE peuple en tumulte s'avance;

Et de fa part Thirron vous demande audience.

HERODE.

Thirron!

ALEXANDRE.

Ciel !

ACHAS.

Je ne fçai quel deffein le conduit.
HERODE à Alexandre.

De tes fauffes vertus, traître, voilà le fruit.
Mais de vos attentats vous-mêmes les victimes.....

ALEXANDRE. en fortant.

Vous allez être inftruit, Seigneur, de tous mes crimes. HERODE.

Il vient. Quoi, jusqu'ici brave-t'il mon courroux? Ciel !

SCENE V.

HERODE, THIRRON, ACHAS.

JE

THIRRO N.

E viens apporter ma tête à tes genoux.
HERODE.

Que prétens-tu, perfide? & que viens-tu me dire?
THIRRON.

Co

que de ton honneur l'interêt feul m'infpire. Tantôt, pour te parler, je venois dans ces fieux : Mais Salome bientôt m'a souftrait à tes yeux. Chargé d'indignes fers, la main qui l'a servie, Sans un puiffant fecours m'alloit ôter la vie. Ses complots avec moi, dans l'ombre ensevelis..... HERODE.

Et qui t'a pû fauver?

THIRRON. Antipater ton fils. Inftruit de fes deffeins, trompé, trahi par elle; Ila de l'innocence embraffé la querelle. Tu me connois, Hérode, & ton cœur combattu; Autant qu'il la craignit, eftima ma vertu.

HERODE.

Je fçai qu'avec Thirron toute feinte eft bannie.

Et

:

THIRRON.

Répons-moi qu'as-tu fait de ce puiffant génie,
A qui le monde entier fembloit même foumis?
que font devenus tes parens, tes amis?
Car n'attends pas de moi que mes juftes reproches
Puiffent compter encor au nombre de tes proches
Ceux
que tu crus cent fois dans leurs crimes paffez
Même indignes des jours que tu leur a laiffez.

Quoi! jufqu'au bout Salome, abufant de ton âge,
Remplira ton Palais de meurtres, de carnage!
Efclave d'une femme indigne de ta foi,
La verité jamais n'a percé jufqu'à toi.
Sur toute ta maifon fes fureurs implacables
Pour perdre un innocent ont fait mille coupables.
Dans quel aveuglement tes fens font retenus?
Tes crimes les plus grands ne te font pas connus.
Mille interêts fecrets conduits avec adreffe.....
HERODE.

Jufte Ciel! eft-ce à moi que ce difcours s'adreffe?
Par quel fecret pouvoir demeurai-je interdit?
T'ai-je affez écouté ?

THIRRON.

Non, je n'ai pas tout dit : Ouvre les yeux, cruel. Quel efpoir te confole? Tu perds ton fils: apprends à qui ton bras l'immole; Et que tes vrais amis du moins te foient connus. Salome te trahit; elle sert Silléus :

L'hymen en eft le prix; & l'interêt le gage;
Non, que pour Silléus un fol amour l'engage:
Ce cœur dans fon orgueil par toi-même nourri,
N'eut pour objet qu'un trône & non point un mari.
Elle a féduit Afaph, Phérore, Arbas, Alcime,
Nul ne fçait fon fecret: tous ont fervi fon crime.
Sa main, de ta fortune interrompant le cours,
Te ravit l'Arabie au défaut de tes jours;

Et contre toi, dans Rome achevant fes outrages,
De ton épargne même achete des fuffrages:
Tandis t'irritant
que

par

de cruels avis,

Elle porte tes coups dans le fein de ton fils.
Et quei eft contre lui le courroux qui t'anime?
L'amour fait fes malheurs, & fa fuite fon crime :
Contre toi prévenu par un avis fatal,

Dans fon Roi, dans fon pere il fuyoit un rival.
Songe à le rendre aux vœux de toute l'Idumée,

Ou crains que fa fureur juftement allumée ;
Ne te demande compte à toi-même aujourd'hui
Du fang de tant de Rois qui revivent en lui.
Autour de ce Palais fes cris fe font entendre.
Voilà ce que mon cœur me preffoit de t'apprendre.
Tu peux punir l'audace où j'ofe recourir :

Mais qui brave un Tyran ne craint point de mourir.

SCENE VI.

HERODE, ACHAS.

HERODE.

Uel eft, fiere vertu, ton pouvoir redoutable?

Q ref

pectable !

Mais que viens-je d'entendre? & Ciel ! & quels avis ?
Gardes, que l'on m'amene & Salome & mon fils.
Achas fort.

Ah! de quel mouvement mon ame combattuë
Semble-t-elle appuyer un foupçon qui me tuë?

SCENE VII

HERODE, NARBAL

NARBAL.

U'ai-je donc vû, Seigneur ? & quel reffentiment A produit tout à coup un affreux changement ? Déja tout béniffoit la bonté paternelle : Cependant, entouré d'une troupe cruelle, Alexandre en ces lieux......

HERODE.

Hé quoi, n'ai-je donc pas

Révoqué devant vous l'arrêt de fon trépas?

NARBAL.

Quelle fatalité vous dérobe à vous-même
De fes perfécuteurs le cruel ftratagême ?
Déja même Philon, fous les coups expiré,
Par le peuple en fureur vient d'être déchiré.
Tout Solime eft inftruit de fes noirs artifices;
Et peut-être, Seigneur, veut d'autres facrifices.
La trifte Glaphira cede à fon défefpoir;
Tous les cœurs à fes cris fe laiffent émouvoir:
Et tremblant du péril qui menace Alexandre,
Antipater lui-mêine armé pour le défendre.......
HERODE.

'Ah! courons le fauver.

SCENE VIII. HERODE, SALOME, NARBAL, ACHĄS.

SALOME.

A Rrête : il n'eft plus temps.

Ton fils vient d'expirer.

HERODE.

Ciel! qu'est-ce que j'entends,

Euriclés n'a-t-il pas été dépofitaire

D'un ordre qui révoque un Arrêt fanguinaire?
Par là de mes deffeins le Confeil prévenu....
SALOME.

L'ordre jufqu'au Confeil n'en eft point parvenu:
Euriclés l'a fouftrait ; c'eft moi qu'il a fervie.
Mais enfin Euriclés vient de perdre la vie.
Le peuple en ce Palais conduit par fa fureur,
En a fait à mes yeux un fpectacle d'horreur.
J'avois fur qui jetter le meurtre d'Alexandre
Mais non, Salome ici ne veut point s'en défendre:
Il périt par mes coups, s'il échape à ta Loi;

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