J'en dois le facrifice, & l'exemple à ma gloire, A l'interêt du Ciel. PHOSTIME. Ah! gardez-vous de croire Que d'un fupplice affreux les terribles apprêts, Seigneur, fallent aux Juifs refpecter vos arrêts. J'ignore quel pouvoir foutient leurs grands courages: Mais je ne puis penfer que parmi tant d'outrages, Qu'au milieu des tourmens pouvant fe fecourir, Pour une indigne caufe, ils brûlent de mourir. Quel fruit efperez-vous d'une injufte pourfuite? Des contradictions l'humanité s'irrite; Et jufqu'en fa ruine eft étrange à tel point, Que fon orgueil gémit, & ne fe dompte point. Paré d'un droit augufte, autant que légitime, Quoi que vous me difiez, je compte que Phoftime; Chargé d'exécuter un ordre généreux', N'a point en vain prété fa voix aux malheureux; Ce grand zéle pour eux doit paffer pour audace. Attendant que mes pas s'en ouvrent les chemins; # PHOSTIME. Hé bien, fi fon appui que l'Orient révére, ANTIOCHUS. Ah! je pourrois, après une telle menace....... Je parts. Non, cependant que d'indignes allarmes Souillent ici ma gloire & l'honneur de mes armes, Connoiffez mieux Phoftime, & tel qui dans ce jour Ordonne mon départ, doit craindre mon retour. SCENE IX. ANTIOCHUS, ACHAS. ACHAS. Out eft à redouter de leur intelligence, ANTIOCHUS. Oui, c'en eft trop. Tu fçais que cinq de ces Hébreux Ou que leur mort apprenne aux Juifs humiliez, Fin du troifiéme Alte. ACTE IV. SCENE I. ANTIOCHUS, ACHAS. ANTIOCHUS. Almone a vû cinq fils à tant de maux en proye; Et n'a verfé, dis-tu, que des larmes de joye, Et de chacun d'entr'eux les fupplices nouveaux Ranimoient leur courage, & laffoient les Bour reaux? O fureur, qu'à l'envi chacun a fait paroître, Ils fembloient foutenus par un pouvoir divin, yeux. De vos premiers deffeins, qui peut vous écarter? ANTIOCHUS. Toi-même ignores-tu ce qui fait fa défense, L'amufoit des erreurs d'un culte féduifant? N'en doutez point; pour lui dans fes vives allarmes, Ah! c'eft où je l'attens. Auzéle, qui l'enflâme, Mais j'ai craint que mon rang ne l'étonnât peut-être A fa noble pudeur, quels charmes fontun's! SCENE ́II. ANTIOCHUS, AZAEL, ACHAS, Gardes. AZAEL Ου U fuis-je, Dieu puissant? ANTIOCHUS. Approchez-vous, mon fils, Je crois devoir ce nom à la jufte tendrelle, Dont pour vous en ce lieu le mouvement me preffe. Ofez parler. Mes foins préviendront vos defirs. Mais vous ne répondez que par de longs foupirs. AZAEL. De vos foins généreux, grace vous foit renduë. Mais d'où vient qu'à vos yeux mon ame est éperduë? Je ne refpire ici qu'une fecrette horreur. Mes fens frémiffent tous. Ah! d'un cruel malheur, Jinftes Dieux! ANTIOCHUS. AZA EL. Pardonnez ces craintes indifcrettes; Et ne me laiffez plus ignorer qui vous êtes. ANTIOCHUS. Ne craignez rien, mon fils, j'en attefte les Cieux, Vos interêts, vos jours, pour moi font précieux. Zoraide pour vous fans doute eut moins de zéle. AZAEL. Quel nom, quel fouvenir votre bonté rappelle! Dieux ! qu'entens-je ? |