AZAEL. Je cherche en vain de toutes parts. Ici, rien de connu ne s'offre à mes regards. Je n'y découvre rien, dont mon cœur ne friffonne. Jufte Ciel! Rendez-moi Zoraïde & Salmone. Et vous, pour redonner le calme à mes efprits, Seigneur, que par vos foins........ ANTIOCHUS. Vous les verrez, mon fils. Sans doute, d'Ifraël déplorant les miferes, Mais ce Roy, quel qu'il foit, doit être respecté. A de nobles deftins, par les Dieux réservé, Du vrai culte, mon fils, je fçaurai vous inftruire. De mon zéle en ces lieux, vos freres font témoins. Ce jour vous l'apprendra ; leur exemple, du moins.... A ZA EL. Ah! que me dites-vous? O Ciel! le dois-je croire,] ! Que de Dieu jufques-là bannissant la mémoire, Mes freres.......... Mais ici tout doit m'être fuf pect. De ce Palais fouillé, dérobons-nous l'aspect. Quel trouble! De mes yeux, éloignez cet Enfant. SCENE III. ANTIOCHUS, ACHAS. ANTIOCHUS. Deu s'en faut, que touché d'une furprife ex trême Je ne me porte, Achas, à m'accuser moi-même. De tous tes mouvemens, le mien doit s'affranchir: Ç'eft elle, & non pas moi, qu'il te faudroit fléchir, Objet infortuné de fa rigueur extrême. Mais on entre. Que vois-je ? ô Ciel ! c'eft elle même. SCENE S Eigneur, ne craignez rien. L'auteur de mes mal heurs Ne fera pas long-temps fatigué de mes pleurs.. Au comble des douleurs, & des adverfitez, reux, Laiffe des droits facrez fur les cours généreux.. ANTIOCHUS.. Dans ce difcours, Madame, où tend votre priere ? Au nom des pleurs, du fang d'une famille entiere,, Que votre ordre, en ces lieux, ne retient fon enfance, Que pour former fon cœur au culte de vos Dieux,, Et pour nous charger tous d'un opprobre odieux.. Mais s'il faut, d'Azaël, que la gloire ternie, Ah! Madame, arrêtez, & ceffez vos allarmes. C'eft à moi bien plûtôt d'implorer vos bontez. Vous-meme, de mon fort, arbitre fouveraine, Ordonnez en Maitreffe, & commandez en Reine Le deftin d'Ifraël n'a rien à redouter. Dites un mot, Madame, & daignez accepter, Eft-ce-là le projet, & les voeux que tu faits, Dieux. ANTIOCHUS.. Ah! cruelle, c'eft trop infulter à ma flâme. Et puifque rien enfin ne peut toucher votre ame, Ni Grandeurs, ni le Sceptre entre vos mains remis, A ma vengeance au moins tout doit être permis. Tremblez pour votre Dieu, pour les honneurs fu prémes; Tremblez pour Machabée, & pour Azaël mêmes, Dans votre erreur, ainfi facile à vous tromper, Avec eux, Va chercher Machabée, en s'en allant. O fort vrais ment fatal, D'attendre mon bonheur du fecours d'un Rival! SCENE V.. ZORAIDE, PHOEDIME ZORAIDE.. Ciel! dans le tranfport où fon cœur s'aban- Quel eft l'ordre cruel que ce Tyran lui donne ?> Ma main, jufqu'à fon cœur ne conduife fes coups: Mais je crains plus encor pour les jours d'ur époux. Peut-être n'eft-il plus. O Ciel! dans mes allarmes Laiffe-moi fans courroux te confier mes larmes.. Pleine d'un faint orgueil avec tes ennemis, Ce n'est que devant toi, grand Dieu! que je gémis.. Dans quels ennuis, fans toi, mon ame defcendt'elle ? Viens toi-même au fecours d'une faible mortelle.. |