ANTIOCHUS. ZORAIDE à Machabée. Perfide, c'eft donc là ce qu'on m'ofoit promettre? ANTIOCHUS, SALMONE, ZORAIDE, MACHABE'E, ACHAS, PHOEDIME, Ui, moi-même, Seigneur, j'ai furpris cette De toute la Syrie elle importe au repos. Afaph à Phoftime. Puiffe jufques à vous ma marche dérobée, A Machabée. Ah! c'eft à toi de craindre, & le fer, & la flâme, Traitre. A Zoraïde. Vous ne pourrez me reprocher, Madame, Qu'efclave d'un amour, à ma gloire fatal, Mon injufte courroux ne cherchoit qu'un rival. Allons, qu'on le ramene, & pourfuivons Phoftime, Vengeons de tous les Rois la caufe légitime: Et pour plus digne offrande à nos Dieux fatisfaits. Dans les mêmes tourmens confondoms tes forfaits, T MACHABE'E La caufe de ma mort confacre ma mémoire, SALOMONE. Va braver le trépas. ZORAIDE. Soutiens ce noble effort. MACHABE'E. "C'est courir au triomphe, & non pas à la mort. Fin du quatriéme Acle. ACTE V ACTE V. SCENE PREMIER E. ANTIOCHUS, ACHAS, ANTIOCH US. A Infi donc avec moi les Dieux d'intelligence, Achevent mon triomphe, & comblent ma ven- Et fi j'en crois des bruits, en ces lieux répandus, Il en eft temps, il faut que fon fort s'accompliffe. Va, pars, que tout Solyme en frémiffe aujourd'hui Quoi! cet ordre, Seigneur, ne regarde que i? Et toûjours dépendant d'un orgueil qui nous bleffe; Je n'ai que trop de pente à perdre cet enfant. ACHAS. 'Ah! je crains bien plûtôt, Seigneur, à vous entendre, Que votre amour ici ne cherche à vous furprendre; Et que ce mouvement, que vous nous laiffez voir, De Zoraïde encor ne marque le pouvoir. ANTIOCHUS. Va, cours exécuter l'ordre, que je te donne. SCENE II. ANTIOCHUS, SALMONE. ANTIOCHUS. JE ne le céle point. Votre malheur me touche, Madame, ah! que je plains ce courage farouche, Qui du fang de vos fils, même ne s'émeut pas, - O Ciel! SALMONE. ANTIOCHUS. Un fils vous refte. Ouvrez les yeux, enfin, Eft-ce mci, qui prenant des entrailles de pere, Dois défendre Azaël contre fa propre mere? Faut-il en fa faveur exciter votre amour ? Sous vos yeux, fous les miens, élevé dans ma Cour, De fes nobles Ayeux rappellant la mémoire, Il y retrouvera des traces de leur gloire. SALMONĚ. Je puis donc efperer, Seigneur, de voir mon fils.” Je puis....... ANTIOCHUS. Vous l'allez voir, mais fçachez à quel prix. Donnez-lui devant moi des confeils falutaires. Vous-même déteftant ces charmes, ces myftéres, Dont l'impie Ifraël a fouillé fes Autels, Montrez-lui le refpect qu'il doit aux Immortels. Mais ne prétendez point vous parer d un vain zéle. Pour lui, pour vous, craignez un regard infidéle, Un mot feul ; & fongez qu'arbitre de fon fort, Vous tenez dans vos mains, ou fa vie, ou fa mort. SALMON E. Ah! que demandez-vous ? Dans mes justes allarmes, Du moins en liberté, laiffez couler mes larines. ANTIOCHUS. Puiffiez-vous, pour les jours, affez vous attendrir. Sans ce dernier effort, fongez qu'il va périr. SALMONE. C'en eft fait. Dans mon cœur le fang ne peut fe taire. |