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Eleve jufqu'au Ciel fa douleur & fes cris.

Par tout dans tous les yeux fa fureur eft empreinte. Comme il eft fans espoir, il fe montre fans crainte. ANTIOCHUS.

Viens, fuis-moi, cher Alcime. A ces peuples vaincus,
Pour les diffiper tous, montrons Antiochus.

De Phoftime en ces lieux faifons tomber la tête:
Par lui le châtiment doit commencer....

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Tremble toi-même, il eft aux portes du Palais,
Et s'avance vers toi pour punir tes forfaits.
Voilà ton efpérance & ta gloire tombées.

Tu vas voir le Vengeur du fang des Machabées.
Des grands Afionéens, dans la nuit du tombeau,
Par toi defcend la race, & leur destin fi beau.
Pere, époux, tout périt par tes feux, par tes armes.
Leur mort en liberté laiffè du moins mes larmes.
Mon cœur peut à fon gré dépiorer nos malheurs,
Et te faire un tourment de mes propres douleurs.
Et toi qui par tes loix renouvellant la terre,
Sur le Mont Sinai fis gronder ton tonnerre,
Fais-le tomber fur qui les ofa méprifer.
De tes feux à fon tourtu le dois embrafer.
Aux pieds de tes Aucets la main qui nous opprime
A voulu faire aux Juifs un tombeau de Solyme.
Puiffe plûtôt en lui rappellant tous fes droits

Ta juftice à jamais épouventer les Rois.
Par fon exemple affreux, que l'impie.....

ANTIOCHUS.

Ah! Madame; D'un courroux fi cruel n'accablez plus mon ame. Je cede, & de vos maux mon cœur eft pénétré. Dans ce cœur attendrile remords eft entré. Mais Ciel! à chaque inftant ma terreur se redouble. Quelle affreufe douleur s'eft mêlée mon trouble? A quels tourmens fecrets cedent tous mes efforts? Quelle vapeur brulante occupe tout mon corps! Mais quoi! fur le bucher je vois Saimone encore? Dieux! le feu la refpecte, & c'eft moi qu'il dévore. De fes jeunes enfans déja l'effain nombreux S'élevé dans le Ciel qui s'entr'ouvre pour eux. ZORAIDE.

Dieu puiffant !

ANTIOCHUS.

Ah! parlez. Que faut-il que je faffe? D'Ifraël même encor je puis changer la face. Ma main va relever vos Autels abattus. Que ne pourrai-je point aidé de vos vertus? Trop heureux de tenter un effort qui vous plaife. Mais par vos foins fur tout que votre Dieu s'appaise: Qu'à bon droit devant lui les Rois humiliez Adorent fa puiffance & tremblent à fes pieds. Son courroux quand il veut peut les réduire en pou

dre.

Mais quoi! de tous côtez, j'entends gronder la foudre.

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SCENE VII

'ANTIOCHUS, ZORÀIDE, PHOEDIME; ALCIME, ACHAS, Gardes.

A CHAS.

Enez, Seigneur, venez, & quittons ces cli

mats.

Le Juif triomphe ici. Cependant vos foldats,
Pour conferver un Roi que la Syrie adore,
Au travers des périls fe feront jour encore:
Je vous réponds pour eux d'un invincible effort.

Marchons.

ANTIOCHUS.

Il n'eft pour moi d'efpoir que dans la mort. Où me réduit l'éclat de ton pouvoir immense? Grand Dieu ! fans l'efperer j'implore ta clémence.

SCENE VIII.

ZORAIDE feule.]

SEigneur, dans tes deffeins, que peuvent devant

toi

Ceux dont l'orgueil impie ofe attaquer ta loi ?

C'eft

leur châtiment que leur courroux s'ent

pour
flâme.

Mais que vois-je ? grand Dieu !

218 ANTIOCHUS, OU LES MACHAB.

SCENE IX. ET DERNIERE.

ZORAIDE, PHOSTIME,
Suite de Phoftime.

PHOSTIME.

V Enez, venez, Madame

Des armes d'Ifraël le fuccès glorieux,
Contraint Antiochus d'abandonner ces lieux.
Le trouble, la terreur le fuit dans fa retraite.
Vous fçavez fes progrès; plus prompte eft fa dé

faite.

De leurs faints ornemens vos Autels dépouillez,
De l'afpect du Tyran ne feront plus fouillez.
Vos Lévites lacrez ont calmé leurs allarmes ;
Et le Temple eft ouvert à vos vœux, à vos larmes,
Venez; & fans tarder,
,y conduifant vos pas,
J'y veux rendre avec vous grace au Dieu des com-

bats.

ZORAIDE.

Seigneur, dans les vrais biens que fa main nous

dispense,

Puiffe votre vertu trouver fa récompenfe!

FIN.

MARIAMNE;

TRAGEDIE.

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