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SALOME.

Daignez donc écouter des confeils falutaires.
Du nouveau facrifice achevez les mysteres.
Affocicz la Reine à vos auguftes foins,
Et forcez fes regards d'en être les témoins.
Trop für que de fa part une injufte querelle
En offençant Cefar, fçaura l'armer contre elle.
De l'honneur d'Ifraël, alors fon cœur jaloux
Va par delà vos vœux fervir votre courroux.
HERODE.

J'approuve vos confeils, ma fœur, je dois les fuivres]
Il faut que de fes cris enfin je me délivre.
La cruelle, à ce point où je la vois venir,
Si je ne la préviens fçaura me prévenir.
J'ignore fes deffeins; mais plus je l'étudie,
Plus fon courroux paroît cacher fa perfidie.
De trop d'aveuglement mon amour est confus.
Contre Augufte en effet engageons ce refus,
Et que lui-même au lieu de prendre fa défense,
Me demande raifon d'un orgueil qui l'offense.
Difpofez tout vous-même, allez, ma Sœur, allez.

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SCENE VIII.

HERODE, ALCIME. ¡

'ALCIME.

Ar votre ordre, Seigneur, les Prêtres appellés ' Refusent hautement leurs facrés minifteres; Traitent tous nos apprêts d'offrandes adulteres, Honteux de voir malgré les exploits immortels

Les Aigles de Cefar ombrager nos Autels.
Tout revere à genoux votre augufte puiffance.
Mais des Miniftres Saints craignez la violence,
Un orgueil dangereux faifit les plus abjects.

HERODE.

Mon afpect va lui feul affurer mes projets.
Quoiqu'un zéle indifcret ofe encor entreprendre,
Rendons tous les honneurs que j'ai promis de rendre.
Suis moi. Viens, & fçachons de quel œil aujourd'hu
Ifraël va me voir entre Cefar & Îui.

Fin du troifié ne Alle.

ale

ACTE IV.

SCENE I.

SALOME, THA RE'S.

THARE'S.

Votre prudence eft grande, & dans cette en

treprife

Oui, Madame, je vois que tout vous favorife.
L'honneur de préfider à ces libations
Semble fonder encor mes accufations;
Puifqu'en un tel deffein, la Reine en apparence
N'eût pû charger que moi de cette préference.
Mais fur le point d'agir, malgré moi retenu,
Je fens un mouvement qui m'étoit inconnu.
Le crime m'épouvante en se montrant fi proche.
SALOME.

Donnez moins de croiance à ce fecret reproche,
Tharès, un vain remords lui-même se détruit ;
La vertu n'eft fouvent qu'un nom qui nous féduit.
Lui facrifiez-vous l'efpoir qui vous anime?
L'éclat des grands projets en dérobe le crime.
Songez-vous quels fermens engagent votre foi?
Quels puiffans intérêts vous attachent à moi?
Que même en reculant votre chûte eft certaine?
THARE'S.

C'eft en trompant le Roi qu'il faut perdre la Reine.

Du

Du feu de fon amour fes yeux toûjours remplis
De mon cœur déguisé vont percer les replis.
Quelle ame à fes regards ne feroit point ouverte ?
Son redoutable afpect peut achever ma perte.
Mais à vous obéir me voilà réfolu.

De vos ordres fur moi l'Empire eft absolu,
Et für de votre main je fers votre vengeance;
Mais aidez-moi du moins, & que votre présence...
SALOME.

Oui, je vous foûtiendrai dans un pareil effort;
Et préfente en effet pendant votre rapport,
Du projet jufqu'au bout conduifant le myftere,
Je fçaurai prudemment & parler, & me taire.
Allez voir Mariamne, & furprenez fa foi,
Qu'elle fe rende ici. Tel eft l'ordre du Roi.
Ce n'eft point nous flatter d'une efperance vaine.
Herode par mes foins inftruit, qu'avec la Reine
Vous avez eu tantôt un fecret entretien,
De tout notre projet ne doit foupçonner rien.

SCENE II.

SALOME.

Mais moi-même à mon tour quel mouvement me

preffe?

D'où vient.. Ah! fans vouloir l'imputer à foibleffe
Un grand cœur que conduit le crime ou la vertu
Au point d'exécuter eft toûjours combattu.

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Le Théatre s'ouvre & fur la porte du Temple qui n'eft Séparée du Palais d'Herode que par un vestibule, on voit avec plufieurs drapeaux & trophées les Aigles Romaines, & dans l'enfoncement un Autel paré pour un facrifice.

HERODE, SALOME

Roi ou Affiftans au Sacrifice.

HERODE à Salome.

Suite du

A Infi donc tout eft prêt pour ce grand facrifice.

Du Pontife facré je prens fur moi l'office;
Son refus m'offençoit; mais les auguftes droits
Ne peuvent être mieux que dans les mains des Rois.
A l'honneur de Cefar rendons un jufte hommage,
Et fi du Dieu vivant les Heros font l'image,
De la Divinité rapprocher leurs vertus,

Ce n'eft que reverer les dons qu'ils en ont eus.
Le Ciel... Mais quoi! tout prêt à ceindre la Tiare
Je ne fçais quel efprit de mon ame s'empare.
Que cet effroi fecret & ce faififfement

Comme un augure heureux confacre ce moment,
Rende plus vive encor la fplendeur immortelle.
SALOME.

Qu'attendons-nous, Seigneur?

HERODE.

Mariamne vient-elle ? }

Sur fon retardement ne puis-je être éclairci?

SALOME.

Tharès feul vous en peut informer. Le voici,

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