La foi des alliés, ma naiffance, ma gloire, JOCABEL. Ah! Seigneur, de ces jours fource de tant de crainte, OSARPHIS. Ah! quels qu'ils foient, Madame, ofez me les apprendre. Quel foupçon avec moi tient vos efprits flottans? Oui, je vais obéir. Je vois qu'il en eft tems. SCENE VII. OSARPRIS, JOCABEL, ISERIDE, AMenophis, ASAPH. ASAPH. Menophis, Seigneur, brigue le rang fuprême; Tharbis de fes traités redemande le fruit: Du danger de l'Etat tout un peuple eft inftruit; Dans le fang d'Ifraël brûle de fe plonger; Le traite d'ennemi du culte véritable, Du courroux de fes Dieux, le rend lui feul comptable. Le Soldat, dit-on, même en ces troubles preffans OSARPHIS. C'en eft fait, & j'y cours, prêt à tout entreprendre: Fin du troifiéme Acte. D JOCABEL, ISERIDE. JOCABEL. Es Enfans d'Ifraël, grand Dieu! dans fa dif grace Si jamais ta faveur doit proteger la race, Lemoment eft venu. Prodigue ton appui; Ce n'eft plus Ofarphis, c'eft tout un peuple en lui. C'eft ton peuple choifi dont le péril éclatte. Que feroit-ce grand Dieu! fi cette Egypte ingratte Découvroit de quel fang tient le jour Ofarphis? Qu'il eft ce même enfant qui fait frémir Memphis? Que d'un voile pompeux couvrant fon origine, C'eft lui que tes decrets chargent de fa ruine, Et de qui le pouvoir par toi-même affermi, Cache dans un esclave un fi fier ennemi? Je l'attens. Sans témoins il doit ici fe rendre. Sur fes deftins fecrets il brûle de m'entendre. De quel œil verra-t'il dans fa plus noble ardeur, Du fang de tant de Rois s'éclipfer la splendeur ? Daigne mettre, grand Dieu! ta prudence en ma bou che, Et fais qu'en l'éclairant ta parole le touche; Toi feul lui peux donner dans fes profperités portes. Des fideles Hebreux les vaillantes cohortes, D'une brigue infolǝnte étouffer les complots, Déja pour le juger tout le Confeil s'affemble... Mais, Madame, en ces lieux nous voici feuls enfemble. Il en eft tems, daignez m'apprendre mon destin. Je l'ai promis, il faut vous fatisfaire enfin. vous touche Cette augufte demeure... OSARPHIS. Achevez cet aveu. JOCABEL. Ne vous ont point vû naître, & vous êtes Hebreu. OSARPHIS. Moi, jufte Ciel, Hebreu ! comment de ma naissance Qu'on remit mon enfance en des bras étrangers? Dans leur efpoir, Seigneur, tous nos Hebreux trou blés, Sous le poids des travaux gemiffoient accablés. Depuis long-tems déchûs de l'état de leurs Peres, L'Eternel en pitié regarda leurs miferes, Quand tout à coup un Prêtre, un Miniftre odieux Vint trouver Pharaon, lui fit parler fes Dieux. „D'une race étrangere un Enfant vient de naître, "Que cet Empire un jour reconnoîtra pour Maître, A fes pieds il verra tous les peuples tremblans. Il dit, delà quel trouble & quels Edits fanglans? Touché de nos malheurs votre vertueux Pere; |