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SCENE III.

JOCABEL, OSARPHIS, ISE RIDE.

ISERIDE.

Asaph demande à vous parles.

Du Confeil affemblé l'ordre, dit-il, le preffe.

OSARPHIS.

Qu'il entre. Permettez, Madame

JOCABEL.

Je vous laiffe,

Et quoi que le Confeil, mon fils, ait ordonné,
Songez furtout, fongez de qui vous êtes né.

SCENE IV.

OSARPHIS, ASAPH.

OSARPHIS.

HE' bien, Afaph?

ASAPH.

Seigneur, de ce Prince coupable

Onvient de prononcer l'Arrêt irrévocable.

Mais on n'en voit encor, qu'avec plus de fierté
De fes ayeux en lui briller la Majefté.

C'eft à vous de prévoir tout ce que l'on hazarde,
Et tout profcrit qu'il eft, s'il . . . .

OSARPHIS quoique déjɩ ébranlé parta connoiffance qui vient de fe faire, couvre encore ici fes fentimens interieurs; c'est à l'Aucteur à fçavoir prendre les tons de convenance à fa fituation, dans cette: Scene dans la fuivante.

Redouble fa garde;
De fa mort dans Memphis que l'apprêt foit dreffé
Et que dans ce palais à l'inftant exhauffé
Un trône où de vos Rois éclate l'opulence,
A des peuples mutins annonce ma puiffance.
Va, ne differe point, le tems eft précieux.
Mais, que vois-je ?

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THARBIS.

Parle. As-tu dicté l'Arrêt qu'on vient de rendre, Par qui d'Amenophis le fang va fe repandre?

OSARPHIS..

A qui dois-je aujourd'hui compte...

THARBIS.

A qui tu le dois,

A moi-n

-même, à ta mere, aux. Dieux, à tous.les:

Rois.

OSARPHIS.

Ainfi vous prétendez qu'aux droits de fa naissance?

Un Prince criminel doit placer fa défence;
Et qu'à l'abri du trône avec impunité
Il pourroit de fon fang fouiller la dignité?
THARBIS.

Ah! fous quelques couleurs qu'aujourd'hui tu l'opprimes,

C'eftton ambition qui lui prête des crimes.
Dans tout ce qu'il a fait, que lui reproches-tu ?
Que n'ait autorifé le fang ou la vertu.

Et tu

Il te faut ordonner encor d'autres fupplices,
peux me compter au rang
de fes complices.
Acheve tes projets, loin de fetenir,

J'ai tout fait, & c'est moi furtout qu'il faut punir.
Tu n'as point oublié que pour notre hymenée,
Dans ce même palais ma foi lui fut donnée;

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Que ma gloire aujourd'hui m'attache à fes malheurs; Que je lui dois mon fang, c'est trop peu de mes

"

pleurs.

Et les Dieux qui tantôt l'ont offert à ma vûe
Ménageoient ce moment à mon ame éperdue.
Je ne me préviens point de leur auguste appui,
Mais écoute un ferment qu'il emporte avec lui:
Je n'accepterai point, quoi qu'ici l'on ordonne,
Ni le trône fans toi, ni ta main fans le trône
Regne fi tu le peux; régle-toi là-deffus.
S'il faut que tes efforts

"

دو

déçus;

, que mes vœux foient

,,Je fauverai mon nom d'une indigne mémoire. „La main qui t'eft promife aura foin de ma gloire.. Je mourrai toute à toi ; voilà de quels difcours, Et l'amour & la gloire autorifoient le cours. J'ai mis feule en fon cœur le tranfport qui l'anime, C'eft à toi de juger fi j'ai part à fon crime.

OSARPHIS.

Je vois de quelle ardeur votre cœur eft épris
De pareils fentimens en montrent tout le prix.

On doit quelque refpect au courroux qui l'enflame;~ Mais de votre équité j'attendois plus, Madame

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Le peuple ne voit point comme un lâche atten

tat,

Ce que mon bras a fait pour fauver cet Etat,
C'est à lui de juger du prix de ma victoire.....
THARBIS.

Oui, je fçai que le peuple eft tout plein de ta gloire,
Mais pour le fang des Rois l'amour a fes dégrés.
L'heritier legitime a des titres facrés;

Dans le cœur des fujets, c'eft un dépôt fuprême,
Un ordre que des Dieux a gravé la main même.
Juge donc fi Memphis verra devant fes yeux
Répandre de ce fang le refte précieux,

Et de leur gloire antique encor accompagnées,
Frémir de tant de Rois les Ombres indignées.
Ah! s'il eft vrai qu'un Dieu répande ici l'effroi,
On n'en doit imputer la colere qu'à toi.

C'eft par fes mains qu'il va renverfer un Empire.
Cet ennemi commun, c'eft en toi qu'il refpire.
Pourquoi l'aller chercher au milieu d'Ifraël ?.
Que pourroit dans ces murs tenter de plus cruel,
Cet Enfant, quel qu'il foit, d'une odieufe race,
Ce redoutable Hebreu dont le Ciel vous menace,
Al'Egypte allarmée annoncé tant de fois ?
Mais prêt à te baigner dans le fang de tes Rois,
Peut-être ton deftin, quoi que ton parti faffe,
Avant la fin du jour va prendre une autre face.
De haine ou de faveur du Ciel a fes inftans.
Adieu. Je vais me joindre au peuple, & je t'at-

tens.

SCENE VI.

OSARPHIS feul

Qu'au gré de tes défirs Memphis éclatte & tonne,

Sa vaine inimitié n'eft pas ce qui m'étonne :
Mais Dieu d'Ifac, quel est l'état où je me voi?
Il me faut décider entre un Empire & toi.
Le moment eft terrible ensemble & respectable.
O de l'orgueil humain puiffance redoutable !
Espoir flatteur du trône, objet de tant de vœux,
Et vous tyrans des coeurs, préjugés dangereux,
Fiers Enfans de l'exemple, égaremens funeftes
Qui de vos droits fur nous traînez long-tems les
reftes,

Et fouvent confacrez mille objets odieux,
Défendez-vous encore & l'Egypte & fes Dieux?
Et toi qui que tu fois Dieu des Ifraëlites!
Dieu terrible, & par qui les nations profcrites
Verront devant ton nom s'abaiffer leur pouvoir
Seul tu peux m'arracher à mon premier espoir.
Son charme encor m'abufe & regne fur mon ame
Daigne la pénétrer d'un rayon de ta flâme;
Que la foi verfe en moi fes dons victorieux.
Mais un nouveau fpectacle ici frappe mes yeux,
Et les voûtes du Ciel s'ébranlent & s'entrouvent.
Où fuis-je ? Dieu puissant ! tes grandeurs fe décou

vrent;

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Mais quoi! pour t'annoncer le jour pâlit d'effroi,
La terre fe confond, elle fuit devant toi.

De l'œuvre de tes mains laiffe au moins quelque

trace.

Comment feul avec toi foutiendrai-je ta face?

Un mot feul de ta bouche appuyant ta fureur,

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