SCENE IIIL OSAR PHIS, JOCABEL, Tout ASAPH. ASAPH. Out eft prêt, le trône & l'échafaut. Le fer brille par tout, & Memphis allarmée, Dans fes Places déja voit les Chefs de l'Armée. Une nombreuse Garde occupe le Palais. OSARPHIS. Non, ma justice, Afaph, n'admet plus de délais, Vale chercher, cet ordre importe à mes deffeins. SCENE IV. JOCABEL, OSARPHIS; AARON. OSARPHIS. NE perdons point de tems, & fous votre con duite, Aron, que cette nuit tout foit prêt pour la fuite; Je fçaurai vous fouftraire au tumulte des armes, ◊ Ciel! JOCABEL'en s'en allant. SCENE V. AMENOPHIS, OSAR PHIS*; ASAPH,PAMENE, GARDES, AME NOPHIS. Dans ta vengeance un babare pouvoir Me réfervoit encor la douleur de te voir. Ne crois pas qu'abufant ici de mon pouvoir Epargne-moi ta plainte, encor plus ta pitié. *farphis doit garder un milieu dans les tons qu'il doit prendre dans cette Scene, attendu que fon parti eft pris interieurement de remettre le fceptre à Amenophis. OSARPHIS. Je vois à ta fierté le fang qui t'a fait naître, Mais toi-même à ton tour tu dois mieux me connoî tre. Qu'on amene Tharbis. AMENO PHIS. Tharbis? dans ton courroux Barbare, tu crois donc mon fupplice trop doux ? Et que foulant aux pieds & mes droits & ma gloire, Ma mort ne fuffit pas pour fouiller ta victoire? Sans refpecter ni fang, ni vertu, ni beauté, Veux-tu d'un fang plus cher nourrir ta cruauté? Et que dans ce palais conduite en criminelle, Au mépris des Heros qui revivent en elle, La Princeffe... mais Dieux ! elle vient. La voici. OSARPHIS. De fon fort & du tien tu vas être éclairci. OSARPHIS, AMENOPHIS, THARBIS, PHANE'S, ISMENE, ASAPH, Quell GARDES. THARBIS. Uelle profane main me conduit & m'entraîne ? Barbares, arrêtez. Refpectez votre Reine. THARBIS. Te revois-je cher Prince? Et quels font mes mal heurs, Si ta vûe eft pour moi le comble des douleurs? Il ne m'offroit à toi que pour mourir ensemble. me, Le Tyran... OSARPHI S. Ileft tems de vous montrer, Madame, Qu'entens-je ? THARBIS. Jufte Ciel! OSARPHIS. Une main immortelle, Entre nous deux, Madame, a tranché la querelle, Dégage mes fermens (a Tharbis) & vous rend votre foi. THARBIS. Qu'il eft beau dans le cours d'une gloire suprême, En tire moins d'éclat que toi de ta vertu. * La ferme s'ouvre & l'on voit au fond du Theatre le Superbe Trône des Rois d'Egypte. Mais devant vous, Seigneur, lorfque je trouve grace. Hé bien, tu vas regner, & l'Hebreu t'est soumis : Voilà... AMENOPHIS. J'accomplirai ce qu'Ofarphis fouhaite. J'en jure par les Dieux, dont je fubis la loi, OSARPHIS. .. Prince, un mot feul fuffit dans la bouche d'un Roi, Maître dans ce Palais, que rien ne t'y contraigne. Ta vertu, je l'avouë, étonne mon courage. |