Et ne nous frappe pas toûjours dans fa colére. MACHABE'E.
Je fçai quel prix fa main attache à ses rigueurs : Et l'efpoir ne doit point expirer dans nos cœurs. Toutefois, fans ceder à d'indignes allarmes, Un mouvement fecret me dérobe des larmes. Mon cœur, qu'en fon devoir tout paroît affermir, Ne peut voir Zoraïde en ces lieux, fans frémir. Ciel! avec quelle joye, avec quelle affurance, Ce cœur, d'Antiochus braveroit la puiffance, Si dans le noir chagrin, dont il est déchiré, Ton bras ouvroit pour elle un azile facré ! Mais, Madame, c'est vous, qu'un pareil soin re garde.
Sauvez ce cher dépôt, commis à votre garde: Dérobez-lui l'horreur, qui regne en ces climats. Ne craignez rien. Memphis eft ouverte à vos pas. De fon Ambaffadeur, l'entremise secrete
Sçaura vous ménager une prompte retraite. Du Vainqueur, dans Solyme, il craint peu le cour
On fçait ce que l'Egypte a déja fait pour nous: Que fes Rois, de Solyme, embrassant la défense Entre elle & fes Tyrans, ont tenu la Balance. Au péril, qui nous preffe, il faut tout oppofer.
Ah! ce n'eft que fur Dieu, qu'il s'en faut repofer. C'eft en vain qu'aux périls, Zoraide eft livrée; Il fçaura la cacher lous fon aîle facrée :
Dieu, qui forma fon cœur aux devoirs les plus faints La referve fans doute, à d'auguftes deffeins; Elle y fçaura répondre, & marchera fans crainte Dans l'immuable loi, que fon cœur porte empreinte. Du fang d'Eléazar, ces lieux encor fumans, Théatre de fa gloire, & de fes longs tourmens Du Temple profané la Majefté facrée;
Axael devant le Roy Antiochus. Acte V.Sc.3.
Et ne nous frappe pas toûjours dans fa colére. MACHABE'E.
Je fçai quel prix fa main attache à ses rigueurs : Et l'efpoir ne doit point expirer dans nos cœurs. Toutefois, fans ceder à d'indignes allarmes, Un mouvement fecret me dérobe des larmes. Mon cœur, qu'en fon devoir tout paroît affermir peut voir Zoraide en ces lieux, fans frémir. Ciel! avec quelle joye, avec quelle affurance, d'Antiochus braveroit la puiffance, Si dans le noir chagrin, dont il eft déchiré Ton bras ouvroit pour elle un azile facré ! Mais, Madame, c'est vous, qu'un pareil foin re garde.
Sauvez ce cher dépôt, commis à votre garde: Dérobez-lui l'horreur, qui regne en ces climats. Ne craignez rien. Memphis eft ouverte à vos pas De fon Ambaffadeur, l'entremife fecrete
Sçaura vous ménager une prompte retraite.
Du Vainqueur, dans Solyme, il craint peu le cou
On fçait ce que l'Egypte a déja fait pour nous: Que fes Rois, de Solyme, embrassant la défense Entre elle & fes Tyrans, ont tenu la Balance. Au péril, qui nous preffe, il faut tout opposer.
Ah! ce n'eft que fur Dieu, qu'il s'en faut repofer. C'eft en vain qu'aux périls, Zoraide eft livrée; Il fçaura la cacher fous fon aile facrée :
Dieu, qui forma fon cœur aux devoirs les plus faints La referve fans doute, à d'auguftes deffeins; Elle y fçaura répondre, & marchera fans crainte Dans l'immuable loi, que fon cœur porte empreinte. Du fang d'Eleazar, ces lieux encor fumans, Théatre de fa gloire, & de fes longs tourmens Du Temple profané la Majefté facrée ;
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