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Oui, je vais lui donner un confeil falutaire.

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Ma Mere, eft-ce vous ?

SALMONE.

Eft-ce donc toi, mon fils? Eft-ce toi, qu'en mon fein le ciel vient de remettre? Il me rend le feal bien que j'ofois me promettre. Puiffent jufques au bout mes vœux étre exaucez! AZAEL.

Ciel! à quels vains honneurs, dont mes yeux font laffez,

Succédent dans vos bras ces careffes fi cheres!

Mais d'où vient qu'avec vous je ne vois point mes freres ?

Oui, leur prefence manque à de fi doux tranfports.

SALMONE.

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SALMON E.

Dans les tourmens, ils ont perdu la viej
AZAEL.

Par quel ordre cruel, leur eft-elle ravie?
SALMONE.

A l'envi chacun d'eux a foutenu fa foi;
Et n'a pû, d'Ifraël abandonner la Loi.
AZA EL.

Ainfi donc leur trépas confacre leur mémoire:
Jufte Ciel! que ne puis-je en partager la gloire?
SALMONĚ.

Quoi! mon fils, fur leurs pas, fans craindre de fouffrir;
A la main des Bourreaux tu te pourrois offrir?
Et leur exemple, en toi, ne trouvant point d'obstacle,
Donneroit à ta mere un fi touchant spectacle ?
Trop plein d'un fi beau fang, & d'un nom fi fameux,
Le dernier de mes fils voudroit mourir comme eux ?
Et de tant de Héros offrant tout ce qui refte.....

AZAEL.

Ah que me dites-vous ? quelle pitié funefte,
Des pleurs fi dangereux veulent-ils m'arracher?
Dans tes fentiers, grand Dieu, toûjours prêt à mar-

cher,

Le zèle de ta Loi me conduit, & me preffe.

SALMONE.

O mon fils! tes transports me comblent d'allegreffe. Voilà ce que mes vœux ont demandé pour toi.

Dieux!

ANTIOCH US.

SALMON E.

Le bucher eft prêt, viens mourir avec moi. Et bravant du Tyran la cruelle puistance..... ANTIOCHÚS.

Perfide, arrête.

AZAEL.

Allons affronter la vengeance

ANTIOCHUS à Azaël.

Demeure, & reconnois toi-même Antiochus:

AZAEL.

'Antiochus ?

SALMONE.

C'eft lui.

AZA EL.

Dans mes fens éperdus,

La nature a parlé. Ses oracles finceres
Me prefentoient en toi l'affaffin de mes freres.
ANTIOCHUS.

Apprens, du moins, apprens à respecter ton Roi.
AZAEL.

Mon Roi! qu'entens-je? ô Ciel ! crois-tu regnes fur moi,

Barbare? prétens-tu régler ma destinée ?
J'obéis à la Loi par l'Eternel donnée.

Prêt à rendre à fon nom tout ce que je lui dois,
A fouffrir, à mourir, en défendant fes droits,
Heureux d'unir ma peine, aux tourmens de mes fre-

res "

D'arrofer de mon fang des dépouilles fi cheres!
Mais où fuis-je ? ton fort fe découvre à mes yeux.
Roi cruel! je te vois à toi-même odieux,
Confeffer dans le cours d'un trouble épouventable,
Que le Dieu d'Ifraël eft le Dieu veritable.
II t'a mis dans le rang de ceux qu'il a profcrits,
Et fa mifericorde eft fourde à tous tes cris.
Je vois dans les douleurs ton corps couvert de playes.
Mais tu pâlis, barbare, & déja tu t'effrayes.
Ta lâcheté fe montre à ton indigne effroi,
Qui vécut en Tyran, ne peut mourir en Roi.
ANTIOCH US.

De tous côtez en butte à tant de violence
Eft-ce que je ne puis rompre un honteux filence?
Lâche & cruel amour, c'est trop me retenir.

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SALMONE.

Ah! c'eft trop en effet tarder à nous punir.
Qu'attens-tu donc? pourfuis tes deffeins fanguinaires.
Notre mort d'Ifraël va finir les miferes,
Elle éteindra les feux qu'allume ton courroux,
Barbare, & ce fera le dernier de tes coups.
Le jufte dans fes maux toujours fe glorifie:
Dieu devient fon foûtien. Il tuë & vivifie.
Il reproduit des jours dans fes Decrets cachez.
Etranime la cendre & les os deffechez.
D'Abraham dans fa gloire il fufcite la race.
Vous, qui de vos vertus laiifez ici la trace,
Que fous les yeux de Dieu dans mes flancs j'ai portez,
Et dans mes bras preflans par moi-même allaitez,
Omes fils! rendez-moi le prix de mes tendreffes.
Si la chair & l'efprit fouffrent quelques foibleffes,
Au milieu des tourmens foûtenez notre foi,
Et que nos Bourreaux feuls en pâliffent d'effroi.
ANTIOCHUS.
Ah! fans plus différer, ôtez-les de ma vûë.
Qu'ils fubiffent la peine enfin qui leur eft dûë;
Et qu'aux flammes en proye, au glaive abandonnez,
Leur mort ferve d'exemple aux fiecles étonnez.

SALMONE.

Dans le fein de Dieu-même affurez de revivre,
Allons, mon fils, allons.

AZAEL.

Je brûle de vous fuivre.

SALMON E.

C'est toi qui me foutiens par un fi beau transport.

A ZA EL.

C'eft à vous que je dois & ma vie & ma mort.

SCENE IV.

ANTIOCHUS feul.

AH! peu s'en faut qu'en eux moi-même je n'envie

Cette gloire attachée au mépris de la vie,
Où la vertu fans doute épuife fon pouvoir,
Et que foutient peut-être un légitime efpoir.

SCENE V.

ANTIOCHUS, ALCIM E.

ALCIME.

Out eft perdu, Seigneur, & dans fes murs Sø

lyme

Rejoint avec Afaph les mutins & Phoftime.

Phoftime?

ANTIOCHUS.

ALCIME

L'Ennemi groffit à chaque pas;

Et de fon fein la terre enfante des foldats.
Jufqu'en ces lieux, répond une fecrette iffuë,
D'où l'on tient que jadis contre la foi reçue
Nos bataillons entrez par cent détours obfcurs,
Chafferent les Vainqueurs loin de ces mêmes murs.
C'eft en vain qu'oppofant vos troupes les plus fiéres,
Ménélaus s'avance, & défend les barrieres,
Au dedans des remparts lui-même enveloppé,
De mille coups mortels vient de tomber frappé.
Et le peuple dé,a menaçant vos Cohortes,
De ce Palais, en foule, environne les portes,
Le trepas de Salmone & de fon dernier fils

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