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ALEXAND RE.

J'irai pour la défendre, & le venger ensemble;
Pour punir l'impofture, & fans crainte à vos yeux
J'irai faire parler le fang de fes ayeux.

La foi dans tous les cœurs ne peut être atiedie,
Ou fi je n'y trouvois que crainte, & perfidie,
Malheur alors à qui m'ofera contester

Des droits que vous devez vous-même respecter.
Je vois tous les refforts d'une odieuse intrigue,
La vengeance, l'orgueil, l'interêt, tout fe ligue,
Et ce projet tramé par de perfides mains

A d'autres attentats ouvre encor des chemins.
Mais je n'écoute plus qu'un tranfport légitime.
Vos juges deviendront eux-mêmes la victime,

A Mariamne.

Madame, leur Confeil n'eft qu'un complot affreux; S'ils condamnent leur Reine, ils

tr'eux.

HERODE.

prononcent con

Traitre! je reconnois ton crime à ton audace.

MARIAM NE.

Vous vous perdez, mon Fils! ô comble de difgrace!

'HERODE.

Tu n'en es pas encor, perfide, où tu prétends,
Et bientôt contre toi mon ordre....

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HERODE à Soësme.

Je mets la Reine sous ta garde,

Quelque

Quelque foupçon qu'on m'ait donné contre ta foi,
Soëlme, j'ofe encor m'en repofer fur toi.

SCENE V I.

MARIAMNE, SOESME.

MARIAM NE.

A Infi ce nouvel ordre eft remis à Soëlme?

SOESME.

Et je l'accepte auffi pour vous rendre à vous-même.
Seul je vous ai perduë, & mon zéle indifcret
N'a pu vous dérober un dangereux fecret.

Source de tous vos maux, j'arme votre colere.
Il falloit vous fervir mais je devois me taire.
Vous voyez quels périls vont vous environner.
Herode prévenu pourroit me foupçonner;
Profitons des momens qu'à ma garde il vous laiffe,1
Pour dérober vos jours au malheur qui vous preffe.
J'ofe encor concevoir cet efpoir glorieux.
Mais fans perdre un inftant il faut quitter ces lieux;
Finir en vous fauvant le cours de tant d'allarmes
Et fous un Ciel plus doux confier tant de charmes.
Le Parthe du Tyran eft l'ennemi couvert,
Il vous offre un azile à vos ayeux ouvert.
Je puis de ce Palais ménager la fortie.
De ce premier peril une fois garantie,
A votre fûreté par tout je puis pourvoir.
MARIAM NE.

Obéiffez au Roi; c'est là votre devoir,

Soëfme, & ne chargeant que moi de ma deffenfe,

Bb

Abandonnez un foin dont ma vertu s'offense.
De fes maux Mariamne envisageant le cours
De fa feule innocence attend tous les fécours.
Mais tournez vos efforts du côté d'Alexandre,
Et s'il fe peut du moins....

SCENE VII

MARIAMNE,

Parle, que

SOESME,

PHOE DI ME.

MARIAM NE.

AH! que viens-tu m'apprendre?

fait mon Fils? je ne crains que pour lui. PHOEDIME.

Tout un Peuple en fureur le prend fous fon appui, Refte de tant de Rois qu'en lui chacun contemple. MARIAM NE.

Hé que prétendent-ils ?

PHOE DIME.

Ils le menent au Temple;

Et fans doute, Madame, aux pieds de l'Eternel
Vont fe lier entr'eux d'un ferment folemnel
Pour fauver de l'orage une tête fi chere,

Venger l'honneur du Temple, & les pleurs d'une
Mere;

Et ces grands intérêts entre leurs mains remis
Vont rejetter l'effroi parmi vos ennemis,

SCENE VIII.

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MARIA MNE SALOME; SOESME, PHOE DIME ALCIM E.

AL CIME.

J'Exécute à regret ce que l'on mé commande;

Le Roi veut vous entendre & le Confeil vous mande.

MARIAMNE.

Hé bien j'y vais montrer la fille de vos Ro's,
L'héritiere du Sceptre. Inftruite de mes droits
Dans quelque extrémité que le fort m'ait reduite,
Je fçais que je ne dois compte de ma conduite
Qu'au grand Dieu d'Ifraël, qui prêt à me venger
Seul du haut de fon Trône a droit de me juger.
Je tiens de lui le mien, non de la tyrannie.
Mais parmi des foupçons indignes de ma vie,
Je dois à ma famille, à tout l'Etat, à moi,
Le foin d'en garantir & ma gloire, & ma foi,

Fin du quatrième Alte.

t tutt

ACTE V.

SCENE PREMIER E.

MARIAMNE, ALCIME

A

MARIAMNE.

Quelle épreuve encor prétend-t-on me réduire ?

ALCIM E.

Madame, c'eft ici que je dois vous conduire,
J'en ai reçu moi-même un ordre exprès du Roi.
J'obéis. Tout le refte eft un fecret pour moi.

MARIAM NE.

A prolonger mes maux, quelle haine obstinée
Sufpend encor la mort où l'on m'a condamnée ?
Pardonne-moi, Grand Dieu! feul Juge fouverain,
Si j'ai vû mon Arrêt avec une œil ferain;
Si je porte au tombeau l'orgueil de ma naissance;
Tu fçais que j'y defcends avec mon innocence;
Que mes jours ont coulé dans les pleurs, les regrets.
Je ne veux point percer tes auguftes secrets;
Mais le fangde Juda que l'injuftice opprime
Va descendre du Trône, & faire place au crime.

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