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Ma mort feule eft le prix que tant d'audace exige. Qu'ai-je fait ? malheureuse!

SAUL.

Ah!ne crains rien, te dis-je,

Mon malheur & ma foi garentiront tes jours.
Acheve. C'est à moi d'implorer tes fecours.

SCENE VIII.

SAUL,

JONATHA S.

LA PYTHONISSE.

JONATHAS qui trouve de la refiftance

en entrant.

Tous vos efforts font vains, & je veux voir mon

LA PYTHONISSE.

Ah! quel audacieux vient troubler ce myftere?

Ciel! c'eft mon Fils.

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SAUL.

LA PYTHONISSE & Saül.

Fuyons. Pour fçavoir vos deftins,

venez, & fuivez-moi dans ces antres voisins. Elle fort avec précipitation. JONATHAS.

Où courez-vous, Seigneur ?

SAUL.

Et vous, quelle infolence

Vous a conduit ?

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JONATHAS.

Souffrez, malgré votre défense,

Qu'un interêt preffant m'amene dans ces lieux.

SAUL.

Ah! fortez; & fur-tout que ce qu'ont vû vos yeux Demeure enseveli dans un profond mystere.

Q

SCENE IX.

JONATHAS feul.

Ue vois-je ? quelle femme éperdue, étrangere,
Sur les pas de Saul fe dérobe à mes yeux!
Moi-même tout à coup que deviens-je en ces lieux?
Quel fecret mouvement étonne mon audace ?
D'un funefte pouvoir ont-ils laiffé la trace?
Tout refpire l'horreur dont leur cœur eft épris.
Mais allons, & du trouble où je les ai furpris,
Prévenons & l'éclat & la fuite funefte;

De mon pouvoir enfin ménageons ce qui refte.
Sur-tout contre un tranfport dont mon cœur a frémi
Sauvons l'honneur d'un Pere, & les jours d'un Ami.

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ACTE IV

SCENE PREMIERE.

SAUL feul.

QU'ai-je vâ? tout mon fang dans mes veines fe

glace.

Jufte Ciel! qu'ai-je qui? quelle affreufe menace!
Quelle nouvelle horreur fuccede à tant d'effroi?
Et toi, fpectre odieux, pourquoi t'enfuir fans moi!
Trop dangereux recours d'une ame criminelle,
Que ne m'entraînois-tu dans la nuit éternelle?
Pourquoi.... Mais quelqu'un vient. O mon Fils;
eft-ce vous ?

Q

SCENE II.

SAUL, JONATHAS.

JONATHAS.

Uel eft l'effroi, Seigneur, où vous nous jettez
tous !

Quel deffein fi long-tems vous cache à notre vûë?
Tout un camp allarmé, votre Fille éperduë,
De vos projets encor David même incertain;
Quand le Ciel à vos coups livre le Philistin,
Saul, loin de courir où la gloire l'appelle,
Veut-il....

SAUL.

Je veux fçavoir fi vous m'êtes fidele ; Si pendant qu'à l'envi tout femble me trahir, Mon fils dans mes malheurs eft prêt à m'obéir. JONATHAS.

Moi? fi je fuis fidele aux ordres de mon Pere?
Commandez feulement; Seigneur, que faut-il faire?
Faut-il moi feul ici, forçant vos ennemis
Montrer à l'univers ce que peut votre Fils?
Faut-il...

SAUL.

De Philiftins la frontiere eft couverte ; Et l'Empire en un mot, mon Fils, court à fa perte; D'autant plus que cachant leur funefte deffein, Nos plus grands ennemis font encor dans fon fein. Mes malheurs aujourd'hui reveillent leur audace. Enfin Jerufalem prête à changer de face, S'il faut qu'ici du fort j'éprouve la rigueur, Suivra, n'en doutez point, le parti du vainqueur. Par de nouveaux avis je fçais qu'elle confpire. Partez, allez fauver les reftes de l'Empire;

Et par vous-même inftruit de complots trop certains
Dans Sion ébranlée arrêtez les mutins.

D'ailleurs, confiderez quel jufte foin nous preffe,
Enlevez de ces lieux une trifte Princeffe
Que le Ciel vous unit par des liens fi doux;
Du malheur qui l'attend fauvez-la, fauvez-vous.
Tout confirmé aujourd'hui ma jufte défiance';
Voilà ce que je veux de votre obéiffance.

JONATHASO

Je vois tous les malheurs qui s'affemblent fur nous
Mais pour me renvoyer quel tems choififfez-vous?
Aux yeux de l'univers une telle conduite
Ne fembleroit plûtôt que déguiser ma fuite.
Vous obéir, Seigneur, ce feroit vous trahir,

E j

SAUL.

Eft-ce ainfi que mon Fils eft prêt à m'obéir?
Puifque malgré les foins que j'ai pris pour le taire,
Vous cherchez à percer un funefte myftere,
Je ne vous preffe plus d'accepter mes adieux;
Mais fachez à quel prix je vous laiffe en ces lieux.
Sçachez à quels efforts vous devez vous attendre.
JONATHAS.

Parlez, me voilà prêt ; je puis tout entreprendre.
A vos ordres, Seigneur, ici tout m'affervit.

Hé bien, il faut....

SAUL.

JONATHAS.
Quoi donc ?

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Apprenez tout le refte

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Des volontez du Ciel l'interprête funefte,

Samuel, en un mot, m'en a prefcrit la loi.

S.muel!

JONATHAS.

SAUL.

Oui, mon Fils, jugez de quel effroi

Mon ame à fon afpect a demeuré faifie.

A des charmes puiflans fa grande Ombre affervie,
M'eft apparue au fond d'un antre tenébreux.
A peine on l'évoquoit, O prodiges affreux !
Le Ciel a vainement fait gronder fon tonnerre,
Tout l'Enfer obéit ; & du fein de la terre,

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