Sous le glaive fanglant du Philiftin barbare SCENE III. SAUL, MICHOL, ASSER, GARDES. SAUL. ELISE; A Fille, il en eft tems, prenez votre parti. Je cherche en vain la mort; tout trahit mon envie. Sans doute il ne vit plus. C'eft toi feul qui me reftes, De moi, Seigneur ! ASSER. MICHOL. O Ciel ! qu'en ofez-vous attendre ? Et vous de vos efforts que pouvez-vous prétendre? De ton bras, cher Affer, j'implore l'affistance. Qu'attens-tu? Qu'attens-tu! Montre-moi par cette obéiffance, De mon respect, ô Ciel! quelle épreuve fanglante! Que me demandez-vous! & quelle eft votre attente? Sans vous trahir, Seigneur, puis-je vous contenter MICHOL. Et qui fur votre vie oferoit attenter? Venez, venez plûtôt ; & dans quelque contrée Hé voudroit-on qu'à fuir je fuffe condamné? Je dois fonger plûtôt à me frapper moi-même, Il fort: SAUL. Je t'entends, & je cours fur tes pas. Ah, Seigneur! MICHOL. Ah, mon Pere! SAUL, des Gardes s'avancent. Quoi donc ? tout me trahit? S Eigneur, que faites-vous? D'où vous naît ce tranfport & cet ardent courroux, Tandis que Jonathas brûlant pour votre gloire, Aux Philiftins encor dispute la victoire, Signale fa valeur par des coups éclatans... SAUL. Quoi, mon Fils vit encor ? Ciel! qu'est-ce que j'en tends? L'ISRAELITE. Il vit, & fon ardeur qui n'eft que trop connue, Par un fecours puiffant d'ailleurs eft foutenuë. Un Dieu, de Jonathas femble être encor l'appui. SAUL. Secourons-le, ou du moins ne mourons qu'avec lui. Le plus affreux peril n'a rien qui m'épouvante. Courons. Mais quel objet à mes yeux fe prefente? Ne me trompai-je point? & qu'eft-ce que je voi? MICHOL. Dieu tout-puiffant! SCENE V. SAUL, MICHOL, DAVID, ELIS E. DAVID. DAignez vous confier à moi, Seigneur. De tant d'horreurs fauvé malgré vous+ même, Eprouvez jufqu'au bout cette faveur fuprême. O vertu que j'admire autant que je la crains! Redoutable inftrument des décrets fouverains! Quoi! lorfque fur mon Fils, à mon ame éperduë, Toute efperance encore alloit être renduë... DAVID. ... Ne demandez qu'au Ciel le fort de Jonathas. Achevez. SAUL. DAVID. Siceleg, Seigneur, vous tend les bras: Je puis vous y conduire, allons,daignez me fuivre, Prevenez les malheurs où ce grand jour vous livre. SAUL. Non, non de Jonathas je veux fçavoir le fort. Allons il n'eft plus tems. O Ciel ! mon fils eft mort. C'eft Achas que je vois. SCENE DERNIER E. SAUL, MICHOL, DAVID; ELISE, ACHAS. ACHAS. SA défobéiffance, D'un Heros malheureux embraffoit la défense, A ce nombre de Juifs dont la terre eft couverte, Son bras en foutenant l'effort de toutes parts, Et plus fier d'un peril qui les faifoit pâlir, Il eft wort! |