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SAUL

TRAGEDIE

Tirée de l'Ecriture Sainte.

A

SON ALTESSE ROYALE

MONSEIGNEUR

LE DUC D'ORLEANS.

M

ONSEIGNEUR,

VOTRE ALTESSE ROYALE a bien voulu me permettre la liberté.

que je prends de lui offrir cette Trage. die, mais je la fupplie de croire, que quelque puiffante que foit fa protection, c'eft un hommage rendu à des qualitez plus précieuses que toute la gloire & tous les avantages de fon Sang. Cet efprit de difcernement, qui dans les Ouvrages les plus élevez, faifit d'abord ce qu'il y a de bon & de mauvais, qui fe fait jour au travers de toutes les expreffions, & de toutes les Images qui peuvent nous feduire & nous éblouir davantage, pour confiderer les choses de plus près, & ne les regarder qu'en elles-mèmes ; cet efprit de difcernement, MONSEIGNEUR, tel que nous Padmirons dans V. A. R. n'eft d'ordinaire que le partage des ames du premier Ordre, & ne marche. gueres, fi j'ofe le dire, qu'avec les plus grandes vertus. Quel bonheur pour toutes les perfonnes, dont la profeffion eft de cultiver les belles Lettres, de trouver dans un grand Prince, comme vous, le Protecteur de ces mêmes Ouvrages, dont vous êtes

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devenu l'Arbitre par la netteté de vos. jugemens & de vos décifions! Si lorfqu'on entreprend de faire des Tragedies, on fe propofoit l'honneur de vous plaire, &de travailler felon votre goût, ce feroit fans doute un objet capable de remuer puiffamment, & d'élever l'ame. d'un Poëte. Il faut le dire aussî MONSEIGNEUR, rien n'est plus digne du loifir des plus grands Hommes, que ces fortes de fpectacles, qui font faits pour le cœur & pour l'efprit, & dont la raifon elle-mème s'eft fervie, pour nous ramener à nos devoirs par le plaifir le plus noble & le plus délicat. Pour mei, MONSEIGNEUR, CXcité par une approbation aussi glorieufe que la vôtre,j'oferai tenter de nouveaux efforts. Heureux, fi ayant à peindre des Heros, non pas toujours tels qu'ils étoient, mais fouvent tels qu'ils devoient ètre, cette occafion me procuroit l'hon neur d'approcher de plus près V OTRA ALTESSE ROYALE, & me met toit à la fource de ces grands fentimens

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