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grands bassins de bronze installés sous le plancher, et dans lesquels on faisait rouler des pierres.

THEATRES DE LA BANLIEUE. comme le Prométhée, les Perses, Philoctète, Edipe à Colone, ainsi que dans les comédies et les drames satyriques, où le lieu supposé de la pièce était différent, il fallait de toute nécessité que le mur de fond fût caché par des décorations appropriées. En outre, comme les tragédies d'Euripide et d'autres pièces réclamaient plusieurs changements de scène, nous devons en conclure que, du moins à l'époque d'Euripide, l'art de la mise en scène était très avancé. Au reste, la peinture de décors existait, contrairement à l'opinion d'Aristote, bien avant le temps de Sophocle, et ceux qui la cultivaient surent, de bonne heure, observer les lois de la perspective.

On sait, à n'en pouvoir douter, que les Grecs employaient, dans leurs théâtres, des machines fort nombreuses ; mais, pour le plus grand nombre des cas, l'absence complète de textes descriptifs nous met dans l'impossibilité de nous rendre un compte exact de la nature de ces machines et des effets qu'elles pouvaient produire. Des prismes triangulaires et verticaux placés de chaque côté de la scène, dans la position de nos châssis de coulisses, offraient sur chacun de leurs trois côtés un sujet différent, de sorte qu'en les faisant tourner sur un pivot ou en obtenait un changement dans la décoration. On cite aussi des espèces d'échelles au moyen desquelles les ombres des morts semblaient sortir de terre, et un autre genre de machine, du genre de celle que nous appelons gloire, qui servait à maintenir ou à transporter dans les airs les dieux et les héros. Une autre servait à faire connaître aux spectateurs un événement qui ne pouvait s'accomplir devant leurs yeux, comme, par exemple, un meurtre ou tout autre crime qui aurait blessé leurs sentiments religieux ou moraux; on ignore absolument en quoi consistait cette machine, et l'on sait seulement qu'elle était poussée du fond de la scène sur le devant, au moyen de roues ou de rouleaux, de façon à montrer l'objet qu'on voulait exposer. On faisait usage aussi d'un appareil, sans doute assez compliqué, pour figurer l'Olympe, quand les grands dieux devaient apparaître dans toute leur majesté. Enfin, on cite encore un instrument avec lequel on imitait le bruit du tonnerre, et l'on suppose qu'il consistait dans la réunion de plusieurs

des théâtres modernes par trois points extrêEn résumé, les théâtres antiques différaient mement importants: 1° par la vastitude de leurs proportions, vraiment colossales; 2o parce qu'ils étaient découverts; 3° parce que, les représentations ayant lieu en plein jour, ils n'étaient pas éclairés, comme les nôtres, par une lumière artificielle.

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THEATRES DE LA BANLIEUE. - Les quartiers excentriques du Paris actuel n'en formaient autrefois que la banlieue, et n'ont été réunis à la capitale qu'il y a vingt-cinq ans environ. Les petits théâtres situés dans ces quartiers: Montmartre, Batignolles, Belleville, Montparnasse, Grenelle, portaient alors le nom de théâtres de la banlieue, et, dirigés tous par deux hommes intelligents et expérimentés, les frères Séveste, qui les avaient fondés aux environs de 1830 et en faisaient une exploitation spéciale, ils servaient en quelque sorte d'école aux jeunes comédiens, qui y faisaient leurs premières armes, pouvaient s'y faire remarquer, et souvent ne faisaient qu'une enjambée d'un de ces petits théâtres sur une scène parisienne plus ou moins importante. Plus d'un d'entre ceux-ci parvint plus tard à la Comédie-Française, et il suffit de citer parmi eux les noms de Beauvallet, de Maillart, de MM. Régnier et Bressant. Les anciens théâtres de la banlieue ont eu leur moment de vogue, et ils étaient un lieu de recrutement utile et intéressant pour ceux de Paris; ils sont aujourd'hui déchus de leur fortune relative d'autrefois, et réduits à l'état de théâtres de quartier.

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714 THEATRES (LES) EN EUROPE.

THEATRES D'ENFANTS.

qui était situé rue Notre-Dame de Nazareth, | France le nombre des théâtres s'élève à beauet celui des frères Mareux, dans la rue Saint-coup plus de 348, chiffre cité ci-dessus : tout Antoine. Le théâtre Doyen subsistait encore, d'abord, nos 362 chefs-lieux de département ou je crois, en 1830, et c'est là que nombre d'ar- d'arrondissement sont tous dotés de théâtres, et tistes, entre autres Arnal, Grassot, M. Bouffé, si l'on n'en doit compter qu'un pour la plus ont fait leurs premières armes. A cette époque, grande partie d'entre eux, il faut remarquer un autre petit théâtre de ce genre, le théâtre que Paris en possède plus de trente à lui seul, et Chantereine, situé rue de la Victoire, était bien que bon nombre de grandes villes telles que connu de tout Paris, et c'est là surtout que les Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Rouen, jeunes apprentis comédiens montaient leurs Lille, Saint-Étienne, le Havre, Montpellier, parties; il a disparu depuis une quinzaine d'an- Nice, etc., en ont deux, trois, quatre et jusqu'à nées. Le seul théâtre d'élèves qui existe au- cinq; de plus, il est beaucoup de villes qui ne sont jourd'hui est celui de la Tour d'Auvergne, qui chef-lieu ni de département ni d'arrondissement, tire son nom de la rue où il est situé. et qui n'en ont pas moins chacune leur theatre. Je crois qu'on n'exagérerait pas beaucoup en estimant que la France possède environ mille théâtres. Ce qui est certain, c'est que ce sont les deux grandes nations de race latine, l'Italie et la France, chez qui le goût du spectacle est le plus répandu. Il faut même remarquer que les Espagnols, peuple latin aussi, possèdent, étant donné le chiffre de leur population, le plus grand nombre de théâtres après ces deux premiers pays.

THEATRES (LES) EN EUROPE.

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est difficile, pour ne pas dire impossible, de connaître exactement le nombre des théâtres qui existent en Europe. Le document le plus récent que nous connaissions à ce sujet, et qui remonte à 1872, est celui-ci, qui donne le chiffre des théâtres pour chacun des États de l'Europe à cette époque :

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NOMBRE

DES THEATRES.

348

348

160

44

PAYS.

26

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194

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34

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THEATRES D'ENFANTS. - Pendant longtemps, et à de nombreuses reprises, on a vu à Paris des théâtres dans lesquels la comédie était jouée par des enfants, dont la grâce et la gentillesse attiraient le public. Dès l'année 1662, un organiste de Troyes, nommé Raisin, qui s'était attiré la protection de Louis XIV, obtenait de ce prince la permission d'ouvrir à la Foire Saint-Germain un théâtre qui prenait le titre de Troupe des Petits Comédiens Dauphins; ce théâtre vécut peu, mais assez pourtant pour pouvoir fournir à la Comédie-Française quelques artistes tels que le fameux Baron et les deux Raisin, fils de l'organiste. Vers 1777 on voyait s'ouvrir au Ranelagh, sous le titre de Petits Comédiens du Bois de Boulogne, un établissement du même genre. En 1779, on inaugurait sur le boulevard du Temple un théâtre somptueux qui prenait le nom de Théâtre pour les élèves de la danse de l'Opéra, et dans lequel on jouait de grands ballets dansés et mimés, en effet, par les jeunes élèves de l'école de danse de l'Opéra. En 1784, on ouvrait au Palais-Royal

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le Théâtre des Petits Comédiens de S. A. | bles. Je vais tâcher cependant d'établir, aussi Mgr le comte de Beaujolais, théâtre où des exactement que possible, la liste des théâtres marionnettes d'abord, des enfants ensuite, qui ont fait, depuis tantôt cinq siècles, la joie jouèrent des comédies et des opéras-comiques des Parisiens. qui attiraient la foule. La Révolution vit se multiplier les théâtres d'enfants, et nous donna entre autres ceux des Jeunes-Artistes (rue de Bondy), des Jeunes-Élèves (rue de Thionville) et des Jeunes-Comédiens (Jardin des Capucines), où commencèrent leur carrière des artistes tels que Lafont, Firmin, Lepeintre aîné, Monrose père et Virginie Déjazet. Plus tard, sous le gouvernement de Juillet, on eut le théâtre Comte, pour lequel fut construite la salle occupée aujourd'hui par les Bouffes-Parisiens, et le Gymnase-Enfantin. A cette époque la province elle-même fut sillonnée, pendant plusieurs années, par une troupe enfantine spécialement réunie à son intention par une comédienne nommée Mme Castelli, et qui prenait le nom de troupe Castelli.

Cependant, on finit par s'apercevoir qu'il y avait quelque chose de cruel à faire ainsi travailler d'infortunes enfants, dont quelques-uns n'avaient pas plus de cinq ou six ans, et à abuser de leurs forces physiques et intellectuelles dans un âge où elles doivent, au contraire, se développer en toute liberté. D'autre part, on découvrit aussi que, pour ceux qui étaient plus âgés, la promiscuité des sexes était fort loin d'être un élément d'honnêteté et de moralisation. Aux environs de 1848, des ordonnances très sévères interdirent formellement les théâtres d'enfants, qui durent disparaître sans retour. Le dernier connu fut le théâtre Comte, qui dut se transformer, et où les enfants firent place à des acteurs plus avancés en âge.

THEATRES LYRIQUES.-C'est la qualification que l'on donne aux théâtres qui sont exclusivement consacrés au genre musical.

THEATRES (LES) A PARIS. Ce n'est pas chose facile que de dénombrer les théâtres qui ont existé à Paris depuis les premières années du quinzième siècle jusqu'à ce jour, d'autant qu'on se heurte, surtout en ce qui concerne les origines matérielles de notre art dramatique, à certaines obscurités presque impénétra

C'est en 1402 que les Confrères de la Passion installèrent à l'Hôpital de la Trinité, près de l'ancienne porte Saint-Denis, leur premier théâtre pour la représentation des mystères; ils l'abandonnèrent en 1540 pour se fixer à l'Hôtel de Flandre, d'où ils passèrent en 1548 à l'Hôtel de Bourgogne; ils vendirent, peu d'années après, leur salle de l'Hôtel de Bourgogne à une troupe de comédiens qui en prirent le nom; on vit dans ce même théâtre, de 1660 à 1672, une troupe de comédiens espagnols, et lorsque la Comédie-Italienne reparut en France en 1716, elle prit possession de l'Hôtel de Bourgogne (rue Mauconseil), où elle resta jusqu'en 1783, époque où elle inaugura son nouveau théâtre du boulevard des Italiens (Opéra-Comique actuel). Aux environs de 1550, les acteurs qui firent connaître au public les tragédies de Jodelle donnèrent leurs représentations au collège de Reims, puis au collège de Boncourt. Vers cette époque, plusieurs troupes de comédiens de province essayèrent sans succès de se fixer à Paris, et l'une d'elles occupa pendant quelque temps un théâtre qu'elle avait fait dresser dans l'Hôtel de Cluny (1584). En 1600, quelques-uns des acteurs de l'Hôtel de Bourgogne, se séparant de leurs camarades, firent élever à l'Hôtel d'Argent, au Marais, un théâtre qu'ils abandonnèrent bientôt pour un autre situé rue Vieille-du-Temple. Une autre troupe établit rue Michel-le-Comte, en 1632, un autre théâtre qui est brûlé peu de temps après. En 1650, Molière vient fonder à Paris son premier établissement, et inaugure son Illustre Théâtre au Jeu de paume de la Croix-Blanche, faubourg Saint-Germain. En 1658, après avoir quitté Paris pendant plusieurs années, il y revient définitivement, s'installe d'abord au PetitBourbon, concurremment avec les ComédiensItaliens, et ensuite dans la salle que Richelieu avait fait construire naguère au Palais-Royal. En 1661, on voit une compagnie comique, sous le nom de Troupe de Mademoiselle (M11e de Montpensier), ouvrir un théâtre rue des QuatreVents, et l'année suivante l'organiste Raisin

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