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clergé de France. Cette assertion peut paraître excessive; elle ne fait cependant que reproduire le jugement porté sur notre état d'esprit par ceux qui, à Rome comme dans notre patrie, ont la bonne habitude de jeter souvent la sonde devant eux lorsqu'ils s'avancent en haute mer.

<< Les dispositions que vous signalez si justement chez ceux qui reprennent en sous-œuvre l'interprétation des saintes Écritures sont en opposition manifeste avec l'esprit du catholicisme. Leur point de départ est dans la volonté d'émanciper l'individu. C'est l'œuvre commencée il y a cent cinquante ans en France. Elle atteignait, ces dernières années, les dehors de la vie sacerdotale. Par une marche rapide, elle en est arrivée à une exégèse toute nouvelle, et enfin à une théorie d'évolutionnisme dogmatique qui a pour base cette erreur fondamentale, que la révélation n'a pas été close avec les Apôtres, mais pourra se continuer indéfiniment.

« Dès aujourd'hui, on comprend malaisément comment certains professeurs d'exégèse et d'herméneutique peuvent encore réciter la profession de foi de Pie IV: Sacram Scripturam juxta eum sensum, quem tenuit et tenet Sancta Mater Ecclesia, cujus est judicare de vero sensu et interpretatione sacrarum Scripturarum, admitto, nec eam unquam, nisi juxta unanimem consensum Patrum, accipiam et interpretabor.

«Ils sont nombreux les prêtres, fort bien intentionnés d'ailleurs, qui se sont abandonnés sans réflexion au courant qui les a recueillis dans son passage. Votre lumineux écrit, Monsieur l'abbé, est bien propre à leur dévoiler comment ils en sont arrivés à négliger les enseignements les plus précis du Saint-Siège pour devenir les disciples d'une revue périodique ou d'un journal quotidien; comment, lorsque le Souverain Pontife a parlé, ils attendent de l'écrivain auquel ils appartiennent quel est le sens qu'il convient de donner à la parole de Pierre.

« Cet espoir me fait attacher beaucoup de prix à vos travaux : Puissent-ils parvenir à la connaissance d'un grand nombre de ces esprits un moment séduits et subjugués.

« Recevez, Monsieur l'abbé, l'assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.

« Louis, évêque d'Annecy. »

Mgr Billard, évêque de Carcassonne, en visites pastorales, m'écrivait de Rouillé à la date du 24 avril 1899 :

« MONSIEUR LE CHANOINE,

« Vous m'avez fait l'honneur de m'adresser votre opuscule sur la Critique de l'exégèse nouvelle. Je me fais un devoir de vous en remercier et je bénis Dieu de m'avoir donné le temps de le lire.

« Je suis heureux de constater en vous un partisan zélé et infatigable de l'exégèse traditionnelle. Effrayé moi-même des hardiesses et des imprudences de nos critiques à la mode, je me suis senti rassuré et j'ai été comblé de bonheur en lisant vos pages.

L'Encyclique du Souverain Pontife Providentissimus Deus avait été publiée sans comprimer l'audace de certains exégètes. Je prie Dieu que, par sa grâce, il veuille bien les arrêter dans le rôle dangereux où ils se sont engagés.

« Veuillez agréer, Monsieur le chanoine, avec mes félicitations et mes remerciements, l'hommage de mes sentiments respectueux et dévoués.

(( FÉLIX-ARSÈNE, évêque de Carcassonne. »

Mgr Fuzet, alors évêque de Beauvais, m'écrivit le 17 mai 1899 :

« MONSIEUR LE CHANOINE,

« L'exégèse sacrée n'est pas à l'abri de ce souffle de rénovation infectieuse que les apôtres de l'Évangile modernisé répandent aujourd'hui partout dans l'Église de France.

« Nous avons vu des nouveautés scripturaires, désastreuses pour la foi, propagées avec éclat même par des maîtres illustres de l'enseignement catholique. Les témérités que vous signalez sont de moindre importance. Mais il n'est pas moins nécessaire de démontrer, comme vous le faites victorieusement, qu'il faut rester attaché à l'interprétation traditionnelle des Livres saints.

« Puissent nos jeunes et imprudents apologistes profiter de votre magistrale leçon, renoncer à leurs tendances condamnables et revenir aux enseignements de l'Église, si admirablement exposés par Léon XIII dans son Encyclique Providentissimus Deus et dans sa lettre au cardinal Gibbons.

<< Avec mes remercîments et mes félicitations, veuillez agréer, Monsieur le chanoine, mes sentiments très respectueux.

FREDERIC, évêque de Beauvais. >

Mgr Rougerie, évêque de Pamiers, m'écrivit le 15 février 1899:

« MONSIEUR LE CHANOINE,

« Je vous remercie de l'envoi de votre Critique d'une nouvelle exégèse et je vous félicite du soin et du succès avec lesquels vous défendez la nécessité de retenir les idées traditionnelles de la sainte Église sur l'authenticité et l'interprétation

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Un grand nombre de Nosseigneurs les Évêques de France ont daigné m'envoyer leurs cartes avec des encouragements et des félicitations. Mgr Dénéchau, évêque de Tulle, écrivit sur la sienne ces quelques lignes :

« Après avoir lu avec grand intérêt la péremptoire discussion de l'exégèse nouvelle, adresse à M. le chanoine Magnier ses remercîments et félicitations bien sincères. »

Deux professeurs de l'Université Grégorienne : le professeur de Théologie dogmatique et celui d'Écriture sainte, ont bien voulu me donner aussi leur appréciation :

« MONSIEUR LE CHANOINE,

« Rome, 29 avril 1899.

« Je vous remercie du fond du cœur de l'envoi de votre brochure. Vous mettez partout le doigt sur la plaie. Oui, la plaie est grande. Il y a sans doute beaucoup d'étourderie dans le fait de ces jeunes, et c'est ce qu'on peut dire de mieux pour les excuser. Mais il y a aussi, malheureusement, un incroyable mépris, inconscient peut-être, de toute la tradition de l'Église, de son divin magistère, et de ce principe fondamental que les Écritures doivent être interprétées dans le même esprit dans lequel elles ont été composées; que par suite ce sont les Pères et ceux qui ont la succession des Apôtres, qui scripturas sine periculo nobis exponunt; qu'enfin, en dehors de la ligne de cette exégèse traditionnelle, l'Écriture devient pour nous fabulae similis, comme le dit expressément saint Irénée, 1. 4, c. 26. Vous avez montré tout cela magistralement dans votre petit livre, qui est à tous les points de vue un petit livre d'or. J'ai vu aussi avec le plus grand plaisir que vous nous préparez un travail

étendu sur l'Encyclique Providentissimus Deus. Rien n'est plus nécessaire par le temps qui court, et je me fais une fête de le lire et de l'étudier dès qu'il aura paru.

« Veuillez agréer, Monsieur le chanoine, avec la nouvelle assurance de ma gratitude, l'expression du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être votre très humble serviteur en N. S.

<< L. BILLOT, S. J. »

« MONSIEUR LE CHANOINE,

<< Rome, le 1er mai 1899.

« Je vous remercie d'avoir eu l'obligeance de m'envoyer votre Critique. Je l'ai lue avec plaisir : c'est bien orthodoxe, vous êtes sur le bon terrain. Agréez mes félicitations et les sentiments d'estime et de respect avec lesquels je suis votre dévoué serviteur.

a H. GISMONDI, S. J. »

Mon opuscule, accueilli en général avec beaucoup de faveur, comme le montrent les témoignages que j'ai cités, a été aussi l'objet d'observations critiques. Dans l'Ami du Clergé, le savant rédacteur du bulletin bibliographique a trouvé plus à louer qu'à blâmer dans mes appréciations des doctrines nouvelles. Il n'approuve pourtant pas toutes mes sévérités conservatrices. >> Ainsi, pour lui, il ne voit pas d'inconvénient à disloquer, s'il le faut pour les besoins de la concordance évangélique, le chapitre XVIIIe de l'Évangile de saint Jean. C'est qu'à ses yeux l'inspiration, dans les Livres saints, s'étend à toutes les phrases et aux moindres fragments, mais n'embrasse pas leur assemble

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