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pieux, couronnés & coëffés d'un gros Tommier ou travon, pour fupporter les différentes travées, compofées avec des poutrelles. (Ces travées font un effet femblable aux arches d'un Pont de maçonnerie. Voyez TRAVÉE DE PONT.) On foutient & on arrête ces poutrelles fur des plate-formes ou fous-poutres, qui portent fur les travons & les plate-formes, par le moyen des contre-fiches ou bras appuyés fur les moifes des palées & fur les pieux, & on fixe ces moifes avec des chantignoles & des boulons. (V. CHANTIGNOLE & BOULON.) C'eft ainsi qu'on forme & qu'on lie la charpente d'un Pont de bois. On revêt fouvent les palées avec des doffes, & fur-tout leur avantbec, depuis les plus baffes eaux, afin que les arbres qui peuvent floter fur la riviere ne viennent point s'y arrêter en paffant. Enfin on pave l'aire du Pont, en obfervant de faire le ruiffeau pour l'écoulement des eaux au milieu, parce que la forme bombée qu'on donne aux pavés de maçonnerie, arcboute les doffes des bordures, les moifes, les poteaux d'appui & les entretoifes, & les détruit en peu de tems. On trouve dans les ouvrages de Scamozzi, de Palladio, fur l'Architecture, & dans l'Art de la Charpenterie de Mathurin Jouffe, le Traité des Ponts & Chauffées de M. Gautier, & le Traité de Charpenterie de M. Mathias Mefange, la defcription & la repréfentation de différens Ponts de charpente.

Pont de maçonnerie & de charpente. C'eft un Pont qui a des piles comme les Ponts de maçonnerie, fur lefquelles font des travées de poutrelles. Ces travées font les mêmes que celles qu'on construit à un Pont de charpente. (Voyez ci-devant Pont de charpente.) Elles font portées par des plate-formes pofées fur les piles où font les renforts & les fous-poutres qui doivent fupporter les travées des poutrelles.

Ce feroit peut-être ici le lieu de donner les projets des Ponts, de prefcrire leur grandeur, la largeur des piles, & la hauteur des arches, &c. mais quand des circonftances phyfiques, dépendantes furtout de la rapidité des rivieres, ne fe

roient pas varier les régles même les plus générales, nous avouons que nous ne nous Alatons pas d'avoir donné une idée des Ponts, fuffifante pour qu'on pût retirer quelque utilité de ces connoiffances. C'est donc dans les Traités fur ces ouvrages, qu'on doit les puiser. (Voyez l'Architecture de Palladio, tom. 2. le Traité des Ponts de M. Gautier, & l'Architecture hydraulique de M. Bélidor, tom. 4.) Nous dirons feulement, après Palladio, qu'un Pont, pour qu'il foit beau, doit être bien dreffé, commode, durable, & bien orné. Un Pont eft bien dreffé lorsqu'il eft perpendiculaire au lit de la riviere, & qu'il eft bien aligné. Il eft commode quand il eft de niveau au grand chemin qui y aboutit, & que les rampes font dou ces, imperceptibles, & la voie large. II eft de durée s'il eft bien fondé, bien conftruit, & avec de bons matériaux. Enfin il est bien orné, lorfqu'on l'a décoré convenablement à un ouvrage ruftique, & à des maffes lourdes de maçonnerrie.

Nous terminerons cet article par Phif toire des Ponts, après laquelle nous définirons leurs différentes efpeces.

Les Ponts, dans leur commencement, furent des efpeces de radeaux. On abattoit des arbres au bord des rivieres qu'on vouloit traverfer, & on les couchoit en travers fur la riviere. Ces arbres couverts de fafcines & de gazon, formoient un chemin fur lequel on paffoit les ruiffeaux & les plus petites rivieres. Cette idée fans doute fe perfectionna; mais ce progrès de perfection eft abfolument inconnu. Nous avouerons même que l'origine des Ponts, telle que nous venons de la donner, eft une pure conjecture fondée sur ce qu'ont dû faire les hommes aidés par les feules lumieres de la nature, & fur ce que pratiquent aujourd'hui, en fuivant ces mêmes lumieres, les Sauvages de l'Amerique. Bornons-nous donc aux traits connus, & abandonnons fans chagrin les progrès de la conftruction des Ponts puifque nous n'avons aucuns mémoires certains fur ces progrès. Tâchons de mettre fous un point de vue les connoiffances que nous avons des Ponts des Romains: ce font les feuls bâtimens de cette ef

pece que l'antiquité nous ait confervés.

Le Pont le plus grand & le plus beau des Romains, étoit celui de Trajan fur le Danube, entre la Servie & la Moldavie, un peu au deffus de Nicopoli. Il étoit compofé de 20 arches, hautes de 150 pieds, & la diftance d'une pile à l'autre étoit de 160. On voit encore les piles de ce Pont dans le milieu du Danube. Fif cher, dans fon Effai d' Architecture hiftorique, a donné la figure de deux Ponts qu'on compte parmi les Ponts célebres des Romains. Le premier eft le Pont d'Adrien, bâti auprès de fon maufolée, à préfent le château Saint-Ange, à Rome. Il étoit garni au deffus d'une couverture de bronze, fupportée par quarante-deux colonnes qui portoient des ftatues. (Voyez Procope de Bello Gothico, liv. 1. ch. 18.) Ces ornemens furent détruits dans la feconde guerre des Goths, qui briferent les ftatues afin de fe fervir de leur débris pour leur défense. Ces colonnes ainsi isolées, qui échapperent à ce combat, ne formerent plus un ornement au Pont. On les trouva trop belles pour décorer un bâtiment délabré. On en détacha plufieurs qui ont été employées à l'embelliffement de l'Eglise de Saint Paul, à Rome. (Voyez le Voyage d'Italie, par le Pere Montfaucon, pag. 449.)

Ce Pont eft connu fous le nom de Pont d'Elius, furnom de l'Empereur Adrien. Il fubfifte encore aujourd'hui à Rome; on l'appelle le Pont Saint-Ange, à caufe d'un Ange qu'on prétend y avoir vu à l'entrée. Les piles portent fur un grand foubassement en forme de focle quarré, élevé de quelques pieds fur le niveau ordinaire de l'eau. Elles ont la moitié de la grande arche qui eft à plein-ceintre. Son bandeau a un neuvième du diametre de large, de hauteur; & l'éperon qu'il a en demi-cercle, monte jufques à la moitié de l'arc, où il eft furmonté d'un pilaftre quarré. On voit encore fon parapet avec des piédeftaux à diftances égales, qui fervoient à foutenir les colonnes.

Le deuxième Pont que repréfente Fif cher dans fon Architecture hiftorique, & dont on trouve la defcription dans l'Arshitecture de Palladio, eft celui d'Augufte,

bâti fur le Tibre, dans le magnifique chemin Flaminien, vers Rimini, pour rendre l'entrée des vainqueurs plus éclatante. Ce qui donne de l'éclat à ce Pont, c'est un fuperbe arc de triomphe élevé au milieu. Du refte fa conftruction n'a rien d'affez extraordinaire, pour nous y arrê ter. Difons feulement qu'il étoit, & qu'il eft encore formé de cinq arches, dont trois de vingt-cinq pieds chacune font égales, & les deux autres ont vingt pieds. Les culées ont vingt pieds & demi, & leurs piles onze, &c.

le

On compte encore parmi les Ponts cé lebres, le Pont Janiculenfis, nommé à préfent Ponte-Sixte, le Pont Caftius, qu'on nomme le Pont Saint-Barthelemi Pont Fabricius ou Tarpeius, connu aujourd'hui fous le nom de Ponte - Cafpi, &c. (Voyez la repréfentation de ces Ponts dans le Traité des Ponts & Chauffées, de M. Gautier.) Mais tous ces monumens n'offrent abfolument rien d'utile ou de curieux. Nous avons actuellement des Ponts modernes qui méritent mieux notre attention. C'est par eux que nous terminerons cet article.

Le premier Pont, digne des ouvrages les plus fameux des Romains, eft le grand Pont Chinois, entre la capitale Focheu & le fauxbourg Nantai. Il à cent arcades fi élevées & fi grandes, que les vaiffeaux y paffent à pleines voiles. Les pierres dont il eft bâti, font de grandes pierres de taille blanches, avec des balustrades dont les piédeftaux font garnis des deux côtés de lions de marbre.

Le Pont de Loyang, dans la province Chinoife Fokien, eft plus beau encore que le précédent. Il eft porté par 300 piliers joints fans arcs par des pierres d'un marbre noir de dix-huit pas de longueur, de deux de hauteur, & de deux de large. Les piédeftaux des balustrades font ornés de lions, à la Chinoise.

On voit auffi à la Chine deux Ponts d'une construction bien furprenante. L'un fert à traverfer des montagne; il a 30 ftades de long, & eft porté par de groffes poutres qui appuient fur des pointes de rocher, entre lefquels font des précipices affreux; de forte qu'on ne traverse

jamais ce Pont fans frémir. Ce Pont fert à aller à la capitale de la Chine, fans être obligé de fe détourner.

Le deuxième Pont qu'on admire à la Chine, fitué près la ville de Kingtung, eft un Pont de charpente, attaché à vingt chaînes de fer, qui joignent les extrêmités de deux montagnes.

que font les canaux de Calais & d'Ardres, fur la nouvelle route de cette premiere ville à Saint-Omer. Il réunit dans un feul

point la navigation de quatre canaux, le paffage d'une grande route, & la communication des quatre principales parties. du pays, qui étoient féparées avant fa conftruction, & qu'on n'auroit pû joindre fan's faire plufieurs Ponts auxquels celuici feul fupplée. M. Bélidor a donné la figure & la conftruction de ce Pont, dans fon Architecture hydraulique, tome 4. fection II.

AQUEDUC. Pont qui porte un canal.. Voyez AQUEDUC.

Il n'y a point en Europe des Ponts ni auffi fuperbes, ni fi hardis que ceux des Chinois; mais ceux que nous avons peuvent tenir un rang bien diftingué parmi les plus beaux ouvrages de l'antiquité. Tels font les Ponts de Londres, du Saint-PONT Efprit, fur le Rhône; le Pont royal, le Pont neuf, &c. à Paris. Le premier fut commencé fous Henri II. l'an 1176, achevé fous le regne de Jean, l'an 1209, brûlé, détruit, & enfin rebâti aux frais du Roi & de la Ville. Il a 19 arches, 800 pieds de longueur, & 30 pieds de large. Le même nombre d'arches compofe le Pont du Saint-Efprit. Chaque arche

a 15 à 18 toifes d'ouverture: ce qui fait 400 toifes de longueur. La folidité de ce Pont fitué fur le Rhône, à l'endroit le plus rapide de ce fleuve, & fa beauté, le font admirer de tous les étrangers. On trouvera une defcription du Pont neuf & du Pont royal de Paris, dans le premier volume de l'Architecture Françoife. PONT A BASCULE. C'eft un Pont qui fe leve

d'un côté & fe baiffe de l'autre, étant porté fur un aiffieu par le milieu. PONT A COULISSE. Petit Pont qui fe gliffe dans œuvre pour traverfer un foffé. Il y a un Pont de cette efpece au château de Saint-Germain en Laye.

PONT A FLECHE. C'eft un Pont qui n'a qu'une
fleche avec une anfe de fer, qui porte
deux chaînes, pour élever un petit Pont
au devant d'un guichet.

PONT A QUATRE BRANCHES. Pont d'une nou-
velle invention, formé par quatre culées
ou branches affujetties au plan d'un cer-
cle, fur lequel s'éleve une voûte qui est
pénétrée par quatre lunettes pour le paf-
fage des bateaux, On doit l'idée de ce
Pont à M. Barbier, Ingénieur des Ponts
& Chauffées, & il a été exécuté en 1750
par M. Beffara, auffi Ingénieur dans le
même corps.
corps. Ce Pont eft fitué à la fection

PONT DE BOIS. Voyez à l'article général PONT,
Pont de charpente.

PONT DE PIERRE. Voyez à l'article PONT
Pont de maçonnerie.

PONT FLOTANT. Voyez PONT VOLANT.
PONT-LEVIS. C'est un Pont fait en maniere
de plancher, qui fe hauffe & fe baisse
devant la porte d'une ville, par le moyen.
de fleches, de chaînes, & d'une bascule.
PONT TOURNANT. Pont qui tourne fur un
pivot, pour
, pour laiffer paffer les bateaux. La
méchanique de ce Pont eft quelquefois.
affez ingénieufe; mais il eft difficile de.
l'entendre fans le fecours des figures. C'est
ce qui nous oblige de nous borner à une
fimple définition, & de renvoyer, pour
le détail, à l'Architecture hydraulique de
M. Bélidor, tom. 4. ch. x. fection 1, où
l'on trouvera la figure & la defcription
d'un Pont tournant très bien imaginé. Il
y a au jardin des Tuileries, à Paris, un
Pont tournant à peu près tel que nous l'a--
vons défini.

PONT VOLANT. C'eft un Pont fait d'un ou
de deux bateaux joints enfemble par un
plancher entouré d'une baluftrade ou
garde-fou, avec un ou plufieurs mâts, où.
eft attaché par un bout un long cable
porté de diftance en distance fur des pe-
tits bateaux, jufques à une ancre où l'au
tre bout eft arrêté au milieu de l'eau, en-
forte que ce Pont fe meut, comme un
pendule, d'un côté de la riviere à l'autre,

par

le moyen d'un gouvernail feulement. On appelle encore Pont volant, un Pont fait avec des pontons de cuivre, des. bateaux de cuir, des tonneaux ou des pou

tres creufes qu'on jette fur une riviere, & qu'on couvre de planches pour faire paffer promptement une armée. C'eft ainfi que le Roi Xerxès fit paffer le détroit de Gallipoli, ou bras Saint-George, à fon armée. (Voyez l'Hiftoire naturelle de Pline liv. Iv.)

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PORCELAINE, f. f. Terre fine, blanche & tranfparente, dont on fait des vafes & des carreaux de diverfes formes, grandeurs, & couleurs, qui fervent dans les compartimens des plus fuperbes édifices des Orientaux. On fait de la belle Porcelaine à Saint-Cloud, & à Orleans; mais la plus eftimée eft celle qui vient du Japon & de la Chine, où elle est très en usage. Il y a même, dans une plaine près de Nanking, capitale de ce Royaume, une tour octogone, à neuf étages voutés, de 90 coudées de hauteur, revêtue de Porcelaine par dehors, & incrustée de marbre par dedans. A chaque étage eft une galerie, ou cloifon de barreaux; & aux côtés des fenêtres font de petits trous quarrés & treilliffés de fer blanc. Toutes les galeries font couvertes de toîts verds, qui pouffent en dehors des foliveaux dorés. Ces foliveaux foutiennent de petites cloches de cuivre, qui, étant agitées par le vent, rendent un fon fort agréable. La pointe de cette tour, qu'on ne fçauroit toucher qu'en dehors, eft couronnée d'une pomme de pin, qu'on dit être d'or massif. Et tout cela eft travaillé avec tant d'art, qu'on ne peut diftinguer ni les foudures, ni les liaisons des pieces de Porcelaine, & que l'émail & le plomb, dont elle est couverte à différens endroits, glacés de verd,

de rouge & de jaune, la fait paroître toute couverte d'or, d'émeraudes & de rubis. Fifcher a repréfenté cette tour dans fon Effai d'Architecture hiftorique. Les Tartares forcerent les Chinois de la bâtir, il y a près de 700 ans, pour fervir de trophée à la conquête qu'ils firent de ce Royaume, & qu'ils ont reconquis au commencement du fiécle dernier. PORCHE, f. m. Difpofition de colonnes

ifolées, ordinairement couronnées d'un fronton, qui forme un lieu couvert devant un temple ou un palais. On l'appelle Tetraftyle, quand il y a quatre.co

lonnes de front; Exaftyle, lorfqu'il y en a fix, Octoftyle huit, Décaftyle dix, &c. PORCHE CEINTRÉ. Porche dont le plan est fur une ligne courbe. Tel eft le Porche du palais Maffimi, du deffein de Baltazar de Sienne, à Rome.

PORCHE CIRCULAIRE. Porche dont le plan eft en rond, c'est-à-dire a la forme d'un cercle. Il y a un Porche de cette efpece devant l'Eglife de Notre-Dame de la Paix, reftaurée par Pietre de Cortonne, à Rome.

PORCHE FERMÉ. Efpece de vestibule devant une Eglife, avec des grilles de fer. C'est ainfi que font les Porches de Saint Pierre de Rome, & de Saint Germain l'Auxerrois, à Paris.

PORCHE ou TAMBOUR. C'eft, en dedans de la porte d'une Eglife, une cage de menuiferie, couverte d'un plafond, qui fert & pour empêcher la vûe des paffans, & afin de garantir du vent par une double porte. Dans l'Eglife de la Sorbonne, à Paris, (pour ne citer que celui-là) eft un Porche de cette façon.

Il y a de ces Porches qui font ceintrés par leurs encoignures, comme, par exem ple, ceux de la Sainte-Chapelle, & des Peres Chartreux, à Paris. PORPHYRE, f. m. Marbre précieux, qui eft plus dur que tous les autres marbres. (Voyez MARBRE.) Ce marbre est trèsdifficile à travailler. Les anciens, à ce qu'on prétend, le manioient plus facilement que nous, parce que fans doute leurs outils étoient meilleurs. En Italie, on employe à ce travail une fcie de cuivre, qui n'a point de dents, & avec de l'émeril réduit en poudre, & de l'eau qu'on verfe deffus, on coupe fort proprement le Porphyre; mais ce travail est très-long.. Pour l'abréger, on s'eft fervi de roues, de l'émeril; & de gros marteaux en pointe de diamant, forgés de bon acier trempé dans le fang de bouc, avec lequel, frappant à petit coup fur le Porphyre, & le diminuant peu à peu, on venoit à bout de lui donner une forme. ronde ou plate, fans en pouvoir faire une figure. Il falloit encore, dans ce travail, avoir beaucoup de patience, & du tems. à perdre. Ce fut, fil'on en croit M. Fell

bien, en 1555, qu'on découvrit an moyen plus univerfel, & plus expéditif. Le Duc Côme de Médicis ayant trouvé quelques pierres de Porphyre, voulut en faire un baffin de fontaine : cet ouvrage fut confié à un nommé Francefco Tadda. Il s'agiffoit d'avoir des outils affez forts pour travailler ce marbre; c'est à quoi pourvut le Duc de Medicis. Il diftilla certaines. herbes, & en tira une eau qui avoit tant de vertu, qu'en y trempant les outils tout rouges, elle leur donnoit une dureté extraordinaire. Avec ces outils, Francefco Tadda tailla un baflin de deux braffes & demie de diametre, auquel il fit un pied. Après ce fuccès il ofa entreprendre d'autres ouvrages plus difficiles. Il fit trois ovales, dans l'une defquelles il représenta une tête de Chrift en demi - relief, & dans les deux autres, le Duc Côme, & la Ducheffe fa femme. Si cela eft vrai, nous ne fommes pas fi habiles aujourd'hui. Tout ce que l'on peut faire, c'est de couper le tour d'une colonne de Porphyre, en la fciant avec une fcie de fer fans dents, & du grès mouillé.

Le Porphyre qui a fouffert le feu, s'éclate & fe caffe facilement quand on le travaille. Sa couleur n'eft point aussi vive, & elle n'a pas un poli auffi beau & auffi buifant qu'avant qu'on l'eut mis au feu. Ce qui prouve que le feu durcit le Porphyre, & le calcine en quelque forte. PORT, f. m. C'eft le lieu de la mer ou d'une riviere où abordent les vaiffeaux & autres bâtimens, qui peuvent y rester en fûreté, tant par la difpofition du lieu que parce qu'il eft fermé d'un mole ou que d'une digue, avec fanal & chaîne. Les Ports les plus recommendables dans l'antiquité, font ceux de Tyr, de Carthage, de Miffene, d'Alexandrie, de Syracufe, de Rhodes, de Meffine, &c. & les Ports les plus fameux d'aujourd'hui, font les Ports de Genes, de Toulon, de Marfeille, d'Antibes, de Malthe, &c. Voici une idée fuccinte de quelques-uns de ces Ports.

Il y avoit deux Ports à Tyr. Le plus grand étoit prefque ovale, & contenoit plus de cinq cens bâtimens. Il étoit fitué au nord de la ville, qui le couvroit des

vents du midi. Au côté oppofé étoit une petite ifle de rochers qui lui rompoient la mer; & au levant il avoit la côte de Phénicie, où il étoit abrié par les montagnes du Liban. Deux moles fondés à pierres perdues, à la profondeur de 25 à 30 pieds d'eau, dirigés en portion de cercle, & s'étendant dans la mer, formoient l'entrée de ce Port. Un troifiéme mole couvroit l'entrée, & en la garantiffant de l'impétuofité des vagues, abrioit les vaiffeaux. Deux tours fort élevées, fituées aux têtes de ce mole, & fur les extrêmités des deux premiers, fervoient à défendre les deux embouchures que ces moles formoient, & on y allumoit des fanaux pour indiquer, pendant la nuit, aux navigateurs la route qu'ils devoient tenir pour y entrer.

Le fecond Port de Tyr, deftiné pour les vaiffeaux marchands, n'a rien de remarquable que fon entrée qui étoit décorée d'une magnifique Architecture, & couverte d'un mole avancé, pour empêcher que les vents du midi n'en rendiffent l'accès difficile.

Le Port de Syracufe a été auffi un Port très célebre : il avoit dix mille fix cens toifes du nord au fud, & environ mille fix cens de l'est à l'oueft. La ville l'abrioit du côté du nord, des montagnes du côté du fud, & au couchant; & il étoit couvert, du côté de la mer, par le promontoire Plemmyre, & par l'ifle Ortigie.

Ce n'est point ici le lieu de décrire les autres Ports dont nous venons de parler. On jugera affez par ceux de Tyr & de Syracufe, du goût des anciens pour ces lieux maritimes. Les curieux trouveront la defcription des autres dans l'Hydrographie du P. Fournier, liv, 11. ch. xIx. & dans l'Architect. hydraulique de M. Bélidor, tom. 4. ch. 2. & ils verront en même tems celle des Ports des modernes, tels que les Ports de Toulon, de Marfeille, d'Antibes, &c, qui ne different pas, pour le fond, de ceux des anciens. PÔRTÀIL, s. m. C'est la décoration d'Ar

chitecture de la façade d'une Eglife. Il y a deux fortes de Portails, de Gothiques & d'Architecture antique. De la premiere efpece font les Portails de Notre-Dame

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