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Soit.... & je parle mieux, quand je l'ai fur la tête.
J'en ai l'efprit pu libre, & les deux bras itou.
A prefent dites-moi dans queu cas & par où
Je pourai vous farvir.

DORIMONT.

Vous avez une fille?

MATHURIN.

Oui-dà, Colette, & même alle eft affez gentille.

Et jeune ?

DORIMON T.

MATHURIN.

Allea, Monfieur, vingt & un ans paffes.

DORIMONT.

A cet âge un mari lui conviendroit affez.
N'avez-vous fur perfonne encor jetté la vue?

MATHURIN.

Alle auroit pu déja deux fois être pourvue;
Et j'en étois content. Mais, tenez, en ce point
Alle eft d'un acabit comme on n'en trouve point.
Avec d'autres ça va tout feul; on n'a qu'à dire, -
Et le mot de mari feulement les fait rire.

Mais pour elle néant ; un garçon li fait peur.
Le feul nom d'amoureux li cause une vapeur.
Jarnonbille, la chofe eft-elle naturelle ?

Il faut qu'on ait jetté queuque charme fur elle.

DORIMON T.

Ce dégout paffera, Mathurin: il ne vient
Que de n'avoir pas vu celui qui lui convient.
Jel'ai trouvé, je crois : un garçon bien fait, fage,
Jeune, mais qui n'a point les defauts de fon âge,
Pour qui je m'intereffe enfin, & tellement
Qu'il a fondé fur moi fon établiffement.
De plus, dès qu'il fera l'époux de votre fille,
Je prends fous mon apui toute votre famille.

MATHURIN.

Vous me faites, Monfieur, bian de l'honneur. Comptez
Que.... mon respect... je fis confus de vos bontés.
Je peux bian pour ma part vous donner ma parole.
Mais fi de fon côté Colette est affez folle

Pour refter oftinée en fon opinion,

Je ne forcerai pas fon inclination.

Je ne faurois, Monfieur, vous promettre autre chose.

DORIMONT.

Je ne l'exige point, & j'accepte la claufe.

Je vous laiffe, & je vais, par l'efpoir excité,
Hâter leur entrevue & leur felicité,

Sarviteur.

MATHURIN.

SCENE VI.

MATHURIN.

Pour le bian de ma pauvre Colette:

Je voudrois que déja cette affaire fût faite.
Une fille a biau dire, & je ne penfe pas
Que de refter pour telle en effet foit un cas
Qui li plaife biaucoup : nennin, & je parie
Qu'alle a biau fe fâcher de ce qu'on la marie,
Qu'alle en a dans le fonds pourtant la volonté,
Fût-ce tant seulement par curiosité.

*************S

SCENE VIL

MATHURIN, NICOLE.

NICOLE.

AH Monfieur Mathurin, grande & bonne nouvelles

MATHURIN.

Tout bellement, Nicole. Hé bian done quelle eft-elle?

NICOLE.

Vous allez, j'en fuis fûre, être bien étonné.
Un Monfieur de Paris (il est tout galonné)

Va

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Lui-même. Il est chez un barbier

A fe faire rafer, poudrer, aproprier.
Si Finette aime tant les airs de petit-Maître,
Let amant eft fon fait : il n'a plus qu'à paroître.

MATHURIN.

Le vent de mariage a donc foufflé cheux moi;

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Ah, que je vais danser ! J'aime qu'on batifole.

Quoi, Nicole ?

M

Mais voici votre fille & votre niece. Allons,

Il faut faire au plutôt ronfler les violons.

SCENE VIII.

MATHURIN, COLETTE, FINETTE, NICOLE,

J

FINETTE.

E viens trop tard fans doute, & cette bonne piece
Vous aura tout apris.... Qu'en pensez-vous?

MATHURIN.

Je pense que l'affaire eft fort à voute: gré,
Et que ce qu'une fille en fa tête a fouré.

Ma gniece,

Y prend fi bian racine, & croît fi bian en elle,
Qu'il faudroit, pour l'ôter, emporter la çarvelle.

FINETTE.

Je n'ai point encor pris de refolutions.
Il faut auparavant que nous nous connoiffions.
S'il me plaît.....

MATHURIN.

Si j'en crois Nicole, il doit vous plaire; Car c'eft queufli queumi que vous & voute mere, Qui, pour avoir été farvante d'un Marquis, Croyoit que le merite étoit de biaux habits.

FINETTE.

Mais encor......

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