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ŒUVRES

A

MÉLÉES.

Tome XII.

A

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L'ÉDUCATION

D'UN PRINCE,

D I A L O G U E.

THEOPHILE.

Voici un endroit charmant ; voulez-vous, Prince, que nous nous y arrêtions?

THEODOSE.

Comme il vous plaira.

THEOPHILE.

Vous me paroiffez aujourd'hui bien sérieux; fa promenade vous ennuie-t-elle ? auriez-vous mieux aimé refter avec ces jeunes gens que nous venons de quitter?

THÉODOSE.

Mais je vous avoue qu'ils m'amufoient,
THEOPHILE.

Vous me fçavez donc bien mauvais gré de vous avoir amené ici: n'eft-il pas vrai que vous

me trouvez dans mille moments un homme bien incommode? je pense que vous ne m'aimerez guères, quand vous ferez débarraffé de moi. THÉODOSE.

Pourquoi me dites-vous cela ? vous vous trompeż. THEOPHILE.

Combien de fois me fuis-je apperçu que je vous fatiguois, que je vous étois désagréable ! THÉODOSE.

Ah! défagréable, c'eft trop dire; vous m'avez quelquefois fait faire des chofes qui n'étoient pas de mon goût : mais votre intention étoit bonne, & je ne fuis pas affez injufte pour en être fâché contre vous.

THEOPHILE.

C'est-à-dire que mes foins & mes attentions ne m'ont point encore brouillé avec vous; que vous me pardonnez tout le zele & même toute la tendreffe avec laquelle j'ai travaillé à votre éducation: voilà précisément ce que vous voulez bien oublier en ma faveur.

THÉODOSE.

Ce n'eft point-là ma pensée, & vous me faites une vraie chicane: je viens d'avouer que vous m'avez quelquefois chagriné; mais que je compte cela pour rien, que je n'y fonge plus, que je

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