Sont des lieux peu connus, Retraites qu'aux Amans On n'y voit point régner les horreurs de la nuit. Pareille à la naiffante Aurore. C'eft-lá que ces Beautez, de qui les noms fameux En accufant les Dieux rapellent la mémoire L'ambitieufe imprudente, Qui voulut voir Jupiter Avec la foudre brûlante, Se reproche un honneur, qu'elle paya fi cher. La tendre Epoufe de Cephale Et brife la fleche fatale, Qu'elle retire de fon cœur. Hero d'une main tremblante Tient la lampe étincelante Qui lui fervit feulement A voir périr fon Amant. Ariane roule en colere Le Fil, trifte inftrument d'un perfide attentat. En faveur d'un Amant ingrat. A fon Vainqueur abfent, Phédre encor facrifie Et tour à tour accufe & juftifie Ses involontaires amours. Moins coupables, cent fois, & plus à plaindre qu'elle, A leurs cris éclatans l'Amour vient en ces lieux,. (Le Traître dans nos maux admire fon ouvrage.) Malgré l'épaiffeur d'un nuage Son Carquois, fon flambeau le décele à leurs yeux. Déja la Cohorte rebelle Le menace. Il veut fuir, il ne bat que d'une aile; Il tombe, on le faifit. Il verfe en vain des pleurs. Attaché fur un Mirte, une fureur nouvelle Va de tous les tourmens raffembler les horreurs. Amour, l'une à ton fein préfente cette Epée Par qui fa trame fut coupée; L'autre offre à tes regards les débris enflamez Pourquoi s'écria-t-il, pourquoi tant de fureurs? Qui, du Sort ou de moi caufe tous vos malheurs ? Eh! n'avez-vous jamais éprouvé mes douceurs ? Mais je vais, si j'ai tort, réparer mes Erreurs, Vos jours furent mêlez de plaifirs & de peines, Tout oublier, Amour! Ah! C'eft trop, dirent-elles, LA RE FOR ME. A T-IL été, cet Age heureux, De la veritable Tendreffe, La Maîtreffe toûjous fevere Tenoit l'Amant toûjours foumis: L'Espoir à peine étoit permis. Long exil, jeûne rigoureux: Témoin la Pénitence auftere D'Amadis le beau Tenebreux. Un air plus froid qu'à l'ordinaire, Un rien mettoit au defespoir Ces bonnes gens, il falloit voir. |