Les Ennuis, les Chagrins, noirs enfans du vieil âge, N'approchoient point d'Apollidon: Tel que dans fa jeune Saison, Il conduifoit les Ris, les Jeux, tout l'Equipage, Tout cela paroît incroyable. L'accufa de Magie, & pour le copier, Que de Vieillards fe donnerent au Diable! Il rafina fur le metier, Il prêchoit en faveur des Dames, Il exortoit à la fidelité. O tems heureux! il étoit écouté. C'est fous lui qu'avoient profité Tous ces bons Chevaliers, fi conftans dans leur flâmes. Ah! difoit-il, fatale liberté, Dont fe flate un Amant volage! Jamais content, & toûjours agité, Il n'arrive point, il voyage, Et s'éloigne toûjours de la Félicité. Croit-il toucher au terme, C'eft fur lui que fe ferme Le Portique enchanté. Pour nous fuivons toûjours Conftance & Loyauté. Nouvel Apollidon, vrai Maître de Tendreffe, Convertiffez ces Mécreans. L'ouvrage eft un peu long: mais vous vivrez long-tems. A MONSIEUR HER Ecuyer d'Apollon, Et menent train de Mazettes, Eût-il plus trifte prison? Les bons mots, les gentillesses, De la Monnoye hors de cours. Quel air morne ont les Amours! Que les CHAULIEUX, les LA FARES, Y deviennent Oifeaux rares! Qu'un Poëte dans ces lieux Jouë un mauvais perfonage! Peut-être le Serieux Remplace le Badinage. Non. Quels Objets pour un Sage! Plus vuides que le nuage, Qui se diffipe au toucher. Tout cauftiques que nous fommes, Nous trouvons ailleurs des Hommes. Quand nous voulons les chercher. Eh bien ! regagnez la Ville. Le bruit des Cors, & des Chiens Dégagez de tous liens, Goutons un loisir utile ; D'une Volupté facile Sentons |