Le Poéte blâme les vœux impertinens, & montre avec quel efprit on doit aprocher l'autel. ME ACRIN, marque aujourd'hui par ta réjouiffance Le retour fortuné du jour de ta naiffance joins en l'heureux calcul à tes ans écoulez Que ceux qui les fuivront foient de bonheur comblez, Mens bona, fama, fides, hac clarè, & ut audiat hofpes Illa fibi introrfum, & fub linguâ immurmurat : ô fi Impello, expungam: numque est scabiofus, & acri Bile tumet, Nerio jam tertia ducitur uxor. Mais quand un vertueux demande come toi D'avoir une ame dréte, un cœur que rien n'abate A l'ombre d'un drap noir étendu fous la porte, Ne puis-je, dit un autre auffi charmé de l'or, Ciel! accorde à mes vœux la mort de ce pupile, Dit un autre, il languit dans un corps plein de bile, C'est un petit galeux qui me prive aujourd'huy D'un bien substitué qui me vient aprés lui. Combien d'autres enfin murmurent dans leur ame? Combien difent toutbas,hé quoi! toûjours ma femmef Hac fanctè ut pofcat, Tiberino in gurgite mergis Mane caput bis, terque, & noctem flumina purgas. Heus age, refponde, minimum eft quod fcire laboro: De Jove quid fentis? eftne ut praponere cures Hune cuiquam ? cuinam ? vis Stajo?` an scilicet bares ? Quis potior judex, puerifve quis aptior orbis ?, Hoc igitur quo tu Jovis aurem impellere tentas; Dic agedum Stajo: proh Juppiter! 6 bone elamet, Juppiter! at fefe non clamet Juppiter ipfe? Ignoviffe putas, quia cum tonat, ocyus ilex Que Furgon eft heureux, que fon deftin eft beau, Et pas une ne va d'une langue indifcret e Mais dis-moi toi qui fais des vœux fi criminels Quel est ton fentiment touchant les immortels? A qui compares-tu le Maître du tonerre, Choifis, mets en balance un juge de la terre Prens celui que tu crois avoir moins de vertu, Prens le plus fcelerat, un Staius, le veux-tu ? Doutes-tu qui des deux eft le plus équitable, Va faire à ce Staius ta demande coupable, Qu'il entende en fecret tes facrileges vœux, Bon Dieu ! s'écrira-t-il, qu'ai-je oui, malheureux ? Que dis tu, fcelerat? Et dans ta fole rage, Tu crois qu'un Dieu plus juste en soufrira l'outrage, Tu crois par fon oubli ton crime pardoné, Lorfque fans te fraper sa vangeance a toné, Et que fa foudre au-lieu de t'écrazer la tête, Fait fur le tronc d'un chesne éclater sa tempête. |