Debout, Eft-il fi tard? Hola hé! mes pantoufles, Et ma robe de chambre. Où font-ils ces maroufles ? Picard, la Fleur, coquins, viendra-t-on ? Hé tout doux On croit entendre braire un baudet en couroux
Marquis, vous vous donnez des airs de petit-Maître, Vous prenez, je le voi, le vrai chemin de l'être. Pourquoi ne pas plutôt exerçant le compas Etudier Vauban, & marcher sur ses pas ? Comme lui tâcher d'être ingénieux habile, Cher à votre Monarque, à fon Etat utile, Sans aler comme un fat croire qu'il eft du grand D'être un oifif badin, un rieur ignorant. C'a, prenez cette régle, & vîte qu'on me trace, Sur ce carton poli le plan de cette place. Quoi! vous ne faites rien ! Que ne travaillez-vous? Que faire d'un compas rompu par l'un des bouts, Cette régle eft courbée, & cette ancre est trop claire Dites qu'un pareffeux jamais ne veut rien faire. Je vous voi chaque jour aler de pis en pis, Une oifive langueur tient vos fens afsoupis, Du fang de vos ayeux, du feu de votre pere Voit-on dans votre coeur le moindre caractere? Sont-ce là leurs vertus, & ces nobles travaux Qui dans votre maison ont mis trois maréchaux ?
Et fimilis regum pueris, pappare minutum
Pofcis, & iratus mamma lallare recufas?
An tali ftudeam calamo? Cui verba? quid iftas
Succinis ambages? Tibi luditur: effluis amens
Contemnere, fonat vitium percuffa, malignè
Refpondet viridi non cocta fidelia lime.
Udum & molle lutum es, nunc nunc properandus, & acri ·
Fingendus fine fine rotá. Sed rure paterno
Eft tibi far modicum, purum & fine labe falinum.
Ne le prendroit-on pas pour un poupon qui crie Jufqu'à ce qu'on l'appaise avec de la boulie, Qui pleure, fe mutine, & rebelle au teton Ne veut point s'endormir au chant de fa tonton? Puis-je avec ce compas travailler. Vaine excuse? De frivoles difcours eft-ce moi qu'on anrufe, Vous vous trompez vous-même. Un désolant mépris De vos lâches langueurs fera le trifte prix. Vous irez à la Cour, vous devez y paroître,
Mais du premier coup d'œil on faura vous conoître,
neuf a paffé On y fçait, on y dit, s'il fonne le caffé,
quon y trouve un fat chacun mord à la grape, On l'applaudit tout haut, & l'on en rit fous cape. Des folides vertus votre coeur defarmé
Eft encore un argile & tendre & mal formé, Paîtriffez-le, & tirez, le tournant fous la roue, Un vase bien poli de ce morceau de boue. Travaillez, agiflez, ne perdez pas un jour, Celui qui vous échape eft perdu fans retour. Moi, j'irois fous l'apât d'une fcience vaine Du travail de Vauban me livrer à la gêne! Et plantant un piquet ou tirant un cordeau Aux piés d'un bastion me creufer un tombeau,
Quid metuas cultrixque foci fecura patella est.
Hoc fatis? An.deceat pulmonem rumpere ventis,
Stemmate quod Tufco ramum millefime ducis,
Cenforemve tuum vel quod trabeate falutas
Ad populum phaleras. Ego te intus, & in câte novi,
Non pudet ad morem difcinēti vivere Natta?
Sed stupet hic vitio, & fibris increvit opimum
Pingue caret culpâ : nefcit quid perdat: & alto
Vous vous moquez de moi. Je vis l'ame contente, Mon pere m'a laiflé dix mil écus de rente,
Des terres, des maifons, des meubles précieux;
Je fuis bien fait, je fors de cent nobles ayeux ; Pour de l'efprit, je puis fans vanité m'en croire, Hé, Marquis, eft-ce affez pour vous enfler de gloires Faut-il deshonorer par un lâche repos,
Cette fource autrefois fi féconde en héros?
Sur les paneaux brillans d'un pompeux équipage En illuftres quartiers votre écu fe partage, Comtes, Marquis, & Ducs ont formé votre fang, Il est vrai. Mais enfin soûtenez-vous ce rang, Ce train, ces cinq laquais, cette riche livrée? Ce faste qui plaît tant à votre ame enivrée, N'impose qu'à des fots par sa fausse splendeur, Et moi je vous conois jusques au fond du cœur.
Pouvez-vous fans rougir vivre en ame de boue Cent fois plus débauché que n'a vêcu La N..... Si-tôt qu'enflé da vent de ses biens mál aquis
Il fit voir un laquais fous un train de Marquis, Moins à blâmer que vous. Gueux, fans cœur fans naif- Il a pû s'aveugler d'une promte opulence. [fance Gras du fang du public, & de fon fort surpris De l'or qu'il ravageoit il ignoroit le prix,
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