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Ce malade imprudent, Marquis, c'eft votre image, Se bien porter à lui, c'est à vous être fage. Vous vous tâtez le pouls, & trouvez qu'il va bien, Vos piés ne font point froids, vos mains ne foufrent Mais dans le fond des reins fi l'on porte la fonde, [rien, C'eft-là qu'on trouvera la bleffure profonde. Vous n'êtes point voleur, paricide, assassin, Vous n'alez point brûler la maison d'un voisin, Mais ce n'eft point affés. Si vous êtes avare, Un lafcif, un glouton, un poltron, un bizare, Qu'un tréfor foit ofert à vos regars furpris, Qu'une beauté vous faffe un tendre & doux fouris, Que d'un œil amoureux fur vous elle badine Tout votre cœur treffaille au coup qui l'affaffine. A cacher votre mal vos foins font fuperflus, Ni des piés, ni des mains vous n'êtes point perclus Je le veux; mais enfin ma fonde eft bien certaine Je vois en quel endroit vous portez la gangrene, Je vois par un ferment depuis long-tems pouri Dans ce gozier glouton un ulcére nouri. Ce gozier ennemi de la table frugale, Suit d'un ventre afamé l'avidité brutale ; Et de nos vieux heros les populaires mets, Les choux & le pain bis pour lui ne font pas faits

Nunc face fuppofitâ fervefcit sanguis, & irâ

Scintillant oculi: dicifque facifque quod ipfe

Non fani effe hominis, non fanus juret Oreftes.

Finis Satyræ tertiæ.

Au

Vous y joignez encore un double caractere,
Vous êtes à la fois & timide & colere,

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flâme

Au moindre des périls on vous voit treffaillir,
Hériffer vos cheveux, trembler, fuer, pâlir;
Mais quand votre courroux met votre bile en
Dans vos yeux embrazez on voit toute votre ame,
Et vous dites, brutal, vous faites, insensé,
Ce qu'Orefte en fureur n'auroit dit ni pensé.

Fin de la troifiéme Satire,

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SATIRE QUATRIE ME.

Contre ceux qui prennent des emplois avant qu'ils en foient capables.

C

RISE, enfin votre pere a rempli votre

atente,

Il vous fait Confeiller. Que votre ame eft

contente!

En perruque poudrée, & barbe de Tabac
Vous allez nous juger & ab hoc & ab hac.
Le fceau vous imprimant ce puiffant caractere
Sur vos capacités le public doit se taire,
Mais foufrez qu'en ami zelé, prudent, discret
Un moment avec vous je m'explique en secret.
Sans éblouir vos yeux du feu de l'écarlate
Ecoutez mes avis comme ceux de Socrate,
De ce fage barbon qui fe vit immolé

Par l'injufte fureur d'un Senat cabalé.

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