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Hoc, puto, non juftum eft, illud male, rectius illud,

De quels talens fourni montez-vous à ce grade, Difoit ce Philofophe au jeune Alcibiade,

De ce pompeux fardeau dont vous avez fait choix
Votre esprit a-t-il bien examiné le poids ?
Joignez-vous à ce feu qu'inspire la jeunesse
Les précoces vertus d'une meure fageffe?
Avez-vous lû les loix & puifé dans leur fond
Les folides clartés d'un jugement profond?
Savez-vous ce qu'il faut en tenant la balance,
Ou dire fans féblesse ou taire avec prudence,
Quand d'un adroit Dumont les éloquens difcours
Vous auront promené par cent fubtils détours,
Qu'il faura vous charmer en ornant les peintures
Des fleurs de la parole, & de l'art des figures,
Qu'un plaideur aprés lui quand on est aux avis,
Rempliffant & troublant le Barreau de fes cris,
Dans l'importune ardeur de fa fougue indifcrete
Bravera de l'huiffier la voix & la baguéte,
Jusqu'à ce qu'à la fin le sage Président
Faffe d'un coup de main taire cet impudent.
Que direz-vous alors, cervelle jeune & vuide?
Avez-vous ce bon fens qui pénétre & décide?
Pourez-vous démêlant l'un & l'autre interêt,
Former par votre avis un équitable Arrêt ?

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Scis etenim juftum geminâ fufpendere lance

Ancipitis libra: rectum difcernis, ubi inter

Curva fubit, vel cum fallit pede regula varo:

Et potis es nigrum vitio prafigere theta.

Quin tu igitur fummâ nequicquam pelle decorus

Ante diem blando caudam jactare popello

Definis.

Anticyras melior forbere meracas ?

Qua tibi fumma boni eft ? unétâ vixisse patellä

Et montrant quelles loix en fondent la justice
Du chicaneur subtil confondre l'artifice,
D'une main infléxible & d'un coeur épuré

Saurez-vous foûtenir l'équilibre affuré ?

Savez-vous difcerner d'une lumiere vive

Quand la balance eft jufte ou la régle fautive,
D'un apât féducteur refifter à l'éclat,
Proteger l'innocent, punir le scélerat,
Défendre d'une main le féble qu'on oprime,
Et de l'autre confondre & l'orgueil & le crime?
Le juste a ces talens, font-ce les vôtres ? Non,
Vous faites le joli, le poupin, le mignon.
Le fard rend votre peau blanche, vive, éclaircie,
Vous montrez une main dans la pâte adoucie,
Un caroffe brillant, des laquais bien vêtus,
Dans votre unique train renferment vos vertus,
Vous prétendez par là que le peuple vous loue.
Orez ce fard lafcif que vous couvre la joue,
Et prenez pour guérir votre cerveau gâté
L'ellebore qui feul vous rendra la santé.

Vous vous aplaudiffez, mais en quoi, je vous prie, Faites-vous consister le vrai bien de la vie?

Eft-ce de favoir joindre aux ragoûts les plus fins, Le rôt le plus exquis & tous les meilleurs vins,

Semper, & affiduo curata cuticula fole.

Expecta: baud aliud refpondeat hac anus, I nune,

Dinomaches ego fum, fufla, fum candidus, esto,

Dum ne deterius fapiat pannucia Baucis –

Cum bene difcincto cantaverit ocima verna.

Ut nemo in fefe tentat defcendere, nemo?

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