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font les ouvrages de vos mains, la lune & les étoiles que vous avez formées. (c)

Qu'est-ce que l'homme pour être l'objet de votre fouvenir Et qu'eftce que le Fils de l'homme, pour vous unir à lui? Vous l'avez pour un peu de tems rendu inferieur aux Anges, vous l'avez couronné d'honneur & de gloire, & vous l'avez établi fur les ouvrages de vos mains. (d)

Vous avez tout mis fous

fes pieds, (e) les brebis,

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Quid eft homo, quod memor es ejus?* Aut Filius hominis, quoniam vifitas eum?

Minuifti eum paulo minus ab Angelis, gloriâ & honore coronafti eum,* & conftituifti eum fuper opera manuum tuarum.

Omnia fubjecifti fub pedibus ejus,

(c) La raifon humaine, en comparant l'obfcurité & la foibleffe de J. C. pendant fa vie mortelle, avec l'éclat du ciel & des étoiles, fera étonnée d'apprendre qu'il en eft le créateur. Son étonnement augmentera en voiant des Cieux nouveaux, dont les premiers ne font qu'une image imparfaite, je veux dire l'Eglife belle comme la lune, (Cantique 6. ) & les Saints, qui brillent comme des aftres dans le monde. ( Philip. 2. ) (d) Le Christ ne parviendra au fuprême dégré d'élevation, que par les humiliations & les fouffrances. Nous voions, dit S. Paul, (Heb. 2.) que ce Jefus, qui avoit été rendu pour un peu de tems (c'eft le tems de fa vie mortelle inférieur aux Anges, a été couronné d'honneur de gloire ( par fa Réfurrection & son Afcenfion) à cause de la mort qu'il a soufferte.

I.

(e) S. Paul (1. Cor. 15.) prouve par ces paroles le dogme de la Réfurrection des morts. Il infifte fur ce terme tout. Et après avoir montré que J. C. détruira tout empire & toute domination, parce que fon Pere lui a tout affujetti, il conclut que la mort fera le der nier ennemi qui fera vaincu. Cet Apôtre fait encore ufage de ces paroles , pour établir la fupériorité de J. C. au-deffus des Anges en affurant que c'est à lui feul, & non aux Anges, que Dieu a foumis le monde

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fütur, les Anges eux-mêmes lui font foumis : puisque Dieu en difant qu'il lui a affujetti toutes chofes, n'a rien laiffé qui ne lui soit assujetti. Heb. 2.) (f) Ce qui eft dit ici de toutes les efpecés d'animaux de la terre, de l'air, & de la mer, eft une promesse figurée, que tout ce qui eft fur la terre, dans le ciel, & dans les enfers, fléchira le genou devant lui. Que l'on fe rappelle la vifion de S. Pierre. (Actes 10.)

PSEAUME 76.

Oce meaadDominum clamavi, * voce meâ ad Deum, & intendit mihi.

'Ai élevé ma voix vers

J'e Seigneur

le Seigneur, & j'ai pouffé de grands cris : j'ai élevé ma voix vers Dieu, & il s'eft abaiffé pour m'écouter. (a)

(a) L'Eglife déplore dans ce Pfeaume l'extrême défolation où l'a réduite une captivité fpirituelle, dont celle de Babylone ( qui a été l'occafion de ce Pfeaume) n'étoit que la figure. (Voiez la premiere note du Pleaume 65.) Ce Pleaume 76. a deux parties. Dans la premiere eft dépeinte la confternation & l'abattement du peuple de Dieu. L'autre partie expose le dénouement, c'eft que Dieu réparera tout en renouvellant les anciennes merveilles. (Comparez ce Pfeaume avec le 36. ch. de l'Eccléfiaftique, & le 63, d'lfaie.) Une ame felon la belle expreffion des Peres, eft un peuple, & Dieu tient fur elle une conduite proportionnée à celle

Au jour de ma tribulation j'ai recherché le Seigneur, je l'ai cherché toute la nuit avec les mains, &je n'ai point été trompé.

Mon ame a refufé toute confolation je m'occupois de Dieu, & ce fouvenir faifoit mes délices: j'étois enfuite agité, & mon efprit enfin tomboit en défaillance. (b)

Mes yeux devançoient les fentinelles de la nuit, j'étois troublé fans pouvoir parler.

Je penfois aux jours qui avoient precedé, & à ces années qui ne finiffoient point. (c)

Je méditois la nuit avec mon cœur ; j'étois enfuite agité, & j'occupois uniquement mon efprit de ces pensées. (d)

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qu'il tient fur fon peuple en général. Elle doit voir ici la peinture de ses maux particuliers & les reffources, (b) L'Eglife à l'exemple de Rachel eft inconfolable. (Jer. 31.) Elle pleure la mort de fes enfans, & elle dit à plufieurs qui ne connoiffent ni fes maux, ni fes reffources, & qui veulent la confoler, ce que Job difoit à fes amis qui ne connoiffoient pas fon état : vous êtes des confolateurs onéreux. (Job. 16.)

(c) Sans pouvoir parler, à la vue de la colere de Dieu, qui a fait en moi de fi grands retranchemens. J'ai penfé à toutes les pertes que j'ai faites depuis les jours de ma formation. J'ai été occupé de ces années de défolation qui ne finifoient point. C'eft le véritable fens d'années éternelles.

(d) Heb. Je méditois mes Cantiques, au lieu de,je

Numquid in æter

num projiciet Deus?* Aut non apponet ut complacitior fit adhuc ?

Aut in finem mifericordiam fuam abfcindet, à generatione in generationem ? Aut oblivifcetur mifereri Deus? Aut continebit in ira fua mifericordias fuas ?

Et dixi: nunc cœpi, hæc mutatio dexteræ excelfi.

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A-t'il tari les fources de fa mifericorde pour toutes les generations?

Dieu oubliera-t'il donc qu'il fait pardonner? Ou dans fa colere arrêtera-t'il le cours de fes mifericordes? (e)

Et j'ai dit : c'eft maintenant que je commence: (f) Voilà le changement de la droite duTrèshaut.

méditois avec mon cœur. Scopebam, je balaïois mon efprit, j'éloignois toute autre pensée.

(e) L'Eglife fera toujours l'époufe uniquement cherie elle ne fera point rejettée en corps, comme la Synagogue, mais elle peut éprouver des retranchemens dans plufieurs de fes membres : & c'eft par rapport à ces membres retranchés & rejettés, qu'elle s'exprime ainfi. Elle fçait que les miféricordes doivent le répandre fur plusieurs nations, qui lui ont été données par le décret, mais elle s'afflige à la vûe de la colere qui depuis tant de fiecles arrête le cours de fes mifécordes. Elle ne doute point de l'accompliffement des promeffes; mais elle s'exprime ainfi, parce que la douleur a un langage qui lui eft particulier. L'amour affligé paroît douter d'un événement, parce qu'il est differé.

(f) Cet endroit eft fort obfcur dans le texte Hébreu. On traduit ordinairement ce qui fait ma douleur eft le changement de la droite du Très-baut. La Vulgate paroît plus conforme au plan du Pleaume: c'eft maintenant que je commence à connoître le dénouement de mon état. Autrement, je commence, c'est-à-dire les

promeffes

promeffes vont s'accomplir, je commence à entrer dans un état tout nouveau : la droite du Très-haut en renouvellant les anciennes merveilles, va changer mon état.

Suite du PSEAUME 76.

E me fuis fouvenu des

JE

œuvres du Seigneur : je rappellerai donc les merveilles que vous avez operées dès le commencement. (g)

Je méditerai toutes vos œuvres, & je m'occuperai de toutes les chofes nouvelles que vous avez faites.

O Dieu, votre voie est dans le fanctuaire: (1) quel eft le Dieu grand comme notre Dieu ?

Vous êtes le Dieu auteur des merveilles, vous

Emor fui ope

ME

Mum Domini,

quia memor ero ab initio mirabilium tuorum.

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(g) L'Eglife voit dans les merveilles operées en faveur des Ifraelites, l'image des merveilles fpirituelles qui doivent s'opérer en fa faveur. Le bras tout-puiffant qui a délivré Ifrael de FEgypte, qui a perdu Pharaon & fon armée dans une effroiable tempête, qui a ouvert la mer, & qui a conduit les enfans de Jacob comme un troupeau par la main de Moyfe & d'Aaron; ce même bras le délivrera de l'Egypte fpirituelle, perdra tous fes ennemis dans une tempête d'autant plus redoutable, qu'elle précipitera les ames dans la mort, en laiffant peut-être les corps dans le calme & dans la paix. Enfin il les conduira comme un troupeau par le miniftere des deux témoins dont il eft parlé dans 1'Apocalypfe ch. 11. L'Eglife foupire après cette délivrance, parce qu'elle y trouvera la fienne. (Voiez le 51. ch. d'Ifaie.)

(1) Autrement: votre voie eft dans le Saint, ce qui pourroit fignifier que Dieu vient dans la perfonne de fon Saint.

H

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