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Le Seigneur a exaucé le défir des pauvres, votre oreille s'eft rendue attentive à la préparation de leur cœur;

Pour juger en faveur de l'orphelin & de l'opprimé, afin que l'homme ne fe glorifie plus infolemment fur la terre.

Defiderium pauperum exaudivit Dominus, * præparationem cordis eorum audivit auris tua; Judicare pupillo & humili, * ut non ap-. ponat ultra magnificare fe homo fuper

terram.

Gentils chrétiens, enflés d'orgueil comme la Synagogue , ne regardant point Dieu comme le principe de la juftice du cœur, méprifant fes menaces & fa colere, corrompus dans leurs moeurs, & emploiant, pour opprimer la vérité & fes défenfeurs, l'abus de l'autorité, les artifices, & la cruauté. C'eft à ces nations que le Prophete annonce leur retranchement, comme le fait S. Paul dans le 11. ch. de l'Epître aux Romains. Lifez l'explication de ce chapitre dans J. C. crucifié de M. l'Abbé Duguet 2. vol.)

On

II. NOCTURNE.

PSEAUME 77.

Mma loi, prêtez PoA Ttendit legem

reille aux paroles de ma

bouche. (a)

meam, * inclinate

aurem veftram in verba oris mei.

(a Sous le voile des événemens historiques rapportés dans ce Pfeaume, J. C. parlant par la bouche de David couvre le même corps de vérités, qu'il a enveloppées fous des paraboles lorfqu'il eft venu parler en perfonne. (Matth. 13. ) Il adresse d'abord la parole aux Gentils devenus fon peuple, & les avertit de ne point imiter la Synagogue, toujours orgueilleufe, ingrate, & indocile , comme la Tribu d'Ephraim; qui a perdu tous les privileges de la Religion comme Silo. & qui les a vûs paffer à l'Eglife chrétienne figurée par

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Non funt occultata à filiis eorum in generatione alterâ.

Narrantes laudes Domini, & virtutes

ejus, * & mirabilia ejus quæ fecit.

Et fufcitavit tefti

J'ouvrirai ma bouche pour parler en paraboles, je parlerai en énigmes en reprenant les chofes dès. le commencement.

Combien avons-nous entendu & connu de cho fes, & combien nos Pe→ res nous en ont-ils raconté ?

Leurs enfans ne les ont point cachées à la generation qui devoit fuivre. Ils ont publié les louan-, ges du Seigneur, les effets que fa vertu a operés, & les merveilles qu'il a faites.

Il a établi un témoi

foi dans Iiraël,

monium in Jacob, * gnage dans Jacob, & une & legem pofuit in Ifraël,

Quanta mandavit

Qui portoit, que nos

la montagne de Sion, où le Temple fut fixé pour toujours. Il repréfente cette Eglife comme un troupeau, fur lequel fon Pere l'a établi Pasteur , pour le conduire dans la voie du falut. Voilà le premier fens du Pfeaume. Dans le fecond, J. C. adreffe la parole aux Juifs fon peuple par excellence, & il leur découvre les myfteres annoncés par leurs Peres. Il les inftruit par le double exemple du Juif charnel, & du Gentil tombé dans l'infidélité. Ce fecond fens eft le plus parfait ; car quoique les Gentils foient devenus par la foi enfans d'Abraham & l'Ifrael de Dieu, cependant l'on doit entendre par Juda, Ifrael, & Jacob, la poftérité fidelle defcendue des Patriarches & felon la chair & felon l'efprit. Pour bien entrer dans ce fens, il faut voir dans les prévarications des Ifraelites celles des Chrétiens, felon ce grand principe de l'Apôtre Tout ce qui leur arrivoit, leur arrivoit en figures. (1, Cor. 12.) (Voiez les notes fur les Pfeaumes 104. & 105.)

Peres feroient connoître
ces grandes chofes à leurs
enfans, afin que la géne-
ration qui devoit paroî-
tre en fut inftruite:
Que les enfans qui naî-
troient pour leur fucce-
der, les raconteroient en
core à leurs enfans.

Afin qu'ils mettent leur confiance en Dieu, qu'ils n'oublient point fes oeuvres, & qu'ils gardent fes Commandemens:

Patribus noftris nota facere ea filiis fuis, * ut cognofcat generatio altera :

Filii qui nafcentur & exurgent, & nar rabunt filiis fuis.

Ut ponant in Deo fpem fuam, & non oblivifcantur operum Dei,*& mandata ejus exquirant :

Ne fiant ficut Patres eorum, * gene

Et qu'ils ne foient point à l'exemple de leurs Peres, une race méchante & ratio prava & exafrebelle :

"Une race dont le cœur n'a point été droit, & dont l'efprit ne s'eft point fié à Dieu.

perans :
Generatio
quæ non
direxit cor fuum, * &
non eft creditus cum
Dco fpiritus ejus...

Suite du PSE AUME 77.

Es enfans d'Ephraim Le confiant dans leur

force & dans leur adreffe à tirer de l'arc, ont pris la fuite au jour de la bataille.

Ils n'ont point gardé l'alliance faite avec Dieu, & n'ont point voulu marcher dans fa loi.

Ils ont oublié fes bienfaits &les merveilles qu'il avoit faites à leurs yeux.

Frendentes, & mit-
Ephrem in-

tentés arcum, * con-
verfi funt in die belli.

Non cuftodierunt teftamentum Dei, & in lege ejus noluerunt ambulare.

Et obliti funt benefactorum ejus, * &; mirabilium ejus quæ oftendit eis.

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Coram Patribus eorum fecit mirabilia in terrâ Ægypti, * in campo Taneos. Interrupit mare & perduxit eos,*& ftatuit aquas quafi in

utre.

Et eduxit eos in nube diei, & totâ no&te in illuminatione ignis. Interrupit petram in eremo, * & adaquavit eos velut in abyffo multâ. Ét eduxit aquam de petrâ, & deduxit tanquam flumina aquas.

Et appofuerunt adhuc peccare ei, * in iram excitaverunt excelfum in inaquofo.

Et tentaverunt Deum in cordibus

En présence de leurs Peres il fit des merveilles en Egypte, dans la plaine de Tanis.

Il ouvrit la mer & les fit paffer, il refferra les eaux comme dans un vafe.

Il les conduifit le jour à l'ombre d'une nuée, & durant toute la nuit à la clarté du feu.

Il fendit la pierre dans le défert, & il leur donna à boire comme s'il y eût eu un abîme d'eaux.

Il fit fortir l'eau de la pierre, & en fit couler les ruiffeaux comme des fleu

ves.

Ils ne laifferent pas de pécher encore contre lui, ils provoquerent la colere du Très-haut dans un lieu qui étoit fans eau.

Ils tenterent Dieu dans leurs coeurs, en demandant des viandes pour fatisfaire leur fenfualité.

fuis, * ut peterent efcas animabus fuis. Et male locuti funt de Deo,* dixerunt: numquid poterit Deus parare menfam in deferto? Quoniam percuffit petram, & fluxerunt aquæ, * & torrentes ont coulé; elles ont mêinundaverunt.

Ils blafphemerent contre Dieu en difant: Dieu pourroit-il bien dans un défert charger une table

de mets ?

Il est vrai qu'il a frappé la pierre, & les eaux

me coulé comme des tor

rens qui inondent tout,

Mais pourroit-il encore donner du pain, & dreffer devant fon peuple une table chargée de mets? Le Seigneur l'entendit & differa l'exécution de fa promeffe, un feu s'alluma contre Jacob, & la colere s'éleva contre Ifraël.

Parce qu'ils n'avoient pas crû en Dieu, ni efperé en lui comme en leur Sauveur. (b)

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(b) Il eft important de bien méditer ces paroles; car elles font la clef du Pieaume, & contiennent la raifon de toute la conduite de Dieu fur fon peuple. La colere de Dieu s'éleva contre les Ifraelites, & les fit périr dans le défert, parce qu'ils n'avoient pas efpéré que la bonté toute - - puiffante de Dieu, qui res avoit délivrés de l'Egypte, & qui avoit fait tant de prodiges en leur faveur, les nourriroit, les conferve roit, vaincroit tous leurs ennemis & les introduiroir dans la terre promife. Voilà pour l'ordre extérieur. Par rapport à l'ordre fpirituel, les Ifraelites n'ont. point cru en Dieu, & ne fe font point fiés à fa bonté toute-puiffante pour avoir la vie de l'ame, c'est-à-dire l'amour qui fait accomplir les commandemens, & qui conftitue l'homme jufte. Voilà la caufe de la réprobation de la Synagogue, & de tous les enfans de l'ancienne alliance. Il n'ont point rendu gloire à la puiffance de Dieu fur les efprits & fur les cœurs, ni à fa bonté qui n'exige aucun mérite, parce qu'elle les forme. En un mot ils n'ont point marché par la voie de la foi, c'eft-à-dire de la confiance, pour recevoir de Dieu par le Meffie la juftice du cœur c'eft pourquoi ils ont été exclus du ciel la véritable terre promife. L'homme eft inexcufable de ne point fe fier a la miféricorde toute-puiffante de fon Dieu, parce que cette miféricorde fuffit toute feule pour fonder une confiance fans bornes mais il l'eft encore davantage, lorfque cette miféricorde a daigné fortir de fon fecret, pour l'exciter par des promesses & par une

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