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cela n'em

pagnées, & en ce cas on fe taît dans le moment. Pendant la Canicule les promenades fe font toutes dans la rivière, dont le lit eft fort large, il ya au plus un pied & demi d'eau ; pêche pas qu'il n'y ait un Pont d'une extrême longueur & trèsbeau, pour paffer quand il y a beaucoup d'eau, ce qui arrive quelquefois, parceque c'eft la décharge d'un Torrent, cette riviére s'appelle le Manfanarez. Il y a beaucoup de Maifons de Jeu où l'on va affez; les Spectateurs fe croyent obligez d'empêher qu'on ne fe trompe, fans qu'on le leur demande, ils difent tout ce dont ils s'apperçoivent. Je follicitois toujours vivement les affaires de M. le Prince, & dans une converíation que j'eûs avec M. le Cardinal d'Arragon, qui étoit un des Principaux de la Junte, je

&

lui reprefentai qu'au commencement il m'avoit paru plus perfuadé que pas un des autres Meffieurs de ce Confeil des grands fervices que M. le Prince avoit rendu à la Couronne d'Efpagne. Il me dit qu'il fe pouvoit bien faire, que les foins que j'avois pris de ménager Meffieurs les Marquis d'Aytonne & de Caftel Rodigues avoient un peu éloigné M. de Pigneranda, qui eût peut-être été bien aife qu'on lui eût plus d'obligation qu'aux autres. Je lui répondis, après avoir loué fes bonnes intentions, qu'il ne s'agiffoit dans l'affaire dont j'étois chargé, que de faire justice à quelqu'une des parties, comme cela pourroit fe rencontrer quelquefois; mais qu'il fcavoit cer tainement, parce que lui en avoit dit M. de Caracenne fon beau. frere, combien M.lePrince avoit

fervi & gardé religieufement les engagemens qu'il avoit pris avec Sa Majefté Catholique: Qu'il n'étoit queftion que d'entrer en payement fur de groffes, fommes legitimement dûës & même fixées par un compte général. Il en demeura d'accord avec moi, mais il m'oppofa auffitôt la difficulté de l'argent comptant; que cependant il parleroit tout de fon mieux à M. de Pigneranda, étant perfuadé qu'il y avoit raifon de faire justice à M. le Prince autant qu'on le pouvoit. Je m'avifai pour ra mener M. le Comte de Pigneranda de prier M. de Caftel Ro drigues, à qui j'avois confié ce que j'avois fçu de M. le Cardinal d'Arragon, de marquer quelque déference fur les affai res de M. le Prince & de fe contenter de fuivre les mouvemens de Monfieur de Pigneranda,

pour peuqu'il parût de meilleure volonté qu'il n'avoit été jufqueslà, qu'au refte j'aurois foin d'informer Son Alteffe que ce feroit à Monfieur de Caftel Rodrigues à qui elle auroit la principale obligation. Il m'aflura fort après avoir approuvé le tour que je voulois donner à mon affaire qu'il feroit tout fon poffible pour faire croire à M. de Pigneranda, que depuis la mort de M. d'Aytonne, il ne paroiffoit plus fi favorable à M. le Prince; m'ajoûtant qu'il feroit charmé que je puffe être content de quelque maniére que les chofes tournaffent, & qu'il croyoit que mon projet étoit bon; que quand M. de Pigneranda paroîtroit être favorable, il fe contenteroit de fuivre les avis de ceux qui étoient de fa cabale, autant par fon filence, que par fes fecours. Je tournai donc ines per

féés du côté de M. le Comte de Pigneranda. Je commençai par dire à M. le Cardinal d'Arragon que la mort de M. le Marquis d'Aytonne m'avoit fi fort deforienté, que je ne fçavois plus de quel côté me tourner; que lors que j'arrivai à Madrid if m'avoit parû mieux perfuadé que perfonne des importans fervices que M. le Prince avoit rendu à Sa Majefté Catholique; cependant qu'étant queftion prefentement de lui donner quel-' que fatisfaction fur des fommes confidérables fr legitimement dûes & fi bien connues, je voyois bien qu'il ni avoit que M. de Pigneranda capable de terminer ce qu'il y auroit à faire pour rendre justice à M. le Prince; que ce qui ne fe pourroit faire en argent pouvoit s'arranger par d'autres moyens en le fatisfai fant du côté de la Flandre, foit

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