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cela partoit, il m'avoua que c'é toit M. de Siron Maréchal de Camp & me conta comment il s'y étoit pris, je l'affurai auffi-tôt que cela venoit de M. Rofe, il me dit qu'il en étoit perfuadé, parcequ'ils étoient bons amis. Je lui détaillai les raifons de la mauvaife volonté de M. Rofe pour moi, j'en parlai auffi à Monsieur de Lionne, pour qu'il lui en fit des reproches, mais il n'eut pas de peine à l'en faire convenir : il avoua même ce qu'il avoit fait auprès de M. Colbert pour me nuire, difant qu'il attendroit quelque occafion plus favorable pour fe venger des injuftices qu'on lui faifoit, mais après que j'eus raconté à M. de Lionne les offres que je lui avois fait avant que la route eût été pratiquée dans fon bois, il les trouva fi raifonables, qu'il ne douta point de pouvoir nous accommoder. Il

recon

reconnut facilement l'injuftice des prétentions de M. Rofe & fon extrême emportement, cependant comme il ne fut pas poffible de le mettre à la raison, nous en demeurames là, néanmoins nous nous fommes tou jours parlez & fouvent même d'accommodement, fans avoir pû jamais en venir à bout.

Je revins à Paris où je m'appli quai le plus fortement qu'il me fut poffible à donner une forme aux affaires de Monfieur le Prince. Pour y parvenir je m'avifa de faire des Memoires particu liers de chaque efpece de dettes & des prétentions d'un chacun. Le premier concernoit les dettes incontestables. Pour en faire payer ponctuellement les arrerages paffez & actuels, ce que je me mis fi bien en regle, que je fai fois toujours payer une année avant qu'il y en eûr deux échues Tom. 11. M

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Le fecond Memoire concernoir les dettes contractées avant la difgrace de M. le Prince avec les interêts qui en avoient couru par les condamnations obtenues fur les Parties, dont la plupart n'étoient pas arrêtées, mais feulement certifiées. Je me propofai d'accommoder celles-ci de mon mieux, entr'autres il étoit dû au fieur Tabouret Tailleur d'habit, pour des façons d'habits & quelques fournitures, tant pour M. le Prince, que pour M. le Duc de Brezé, une fomme de trois cens mille livres, les interêts compris, je me fouviens qu'il y avoit fix mille livres portez fur cette partie pour la façon d'un habit de M. le Prin ce, celui qui s'en trouvoit hé ritier pour lors & qui fervoit actuellement auprès de la perfonne du Roy me pria de vouloir prendre des arrangemens

fur cela, tels que je jugerois à propos & me remit toutes les parties qu'il avoit entre les mains après les avoir examinées, je trouvai que la plupart n'avoient pas été arrêtées & toutes enfemble dans une grande confufion. Nous convinmes à qua tre - vingt mille livres pour le tout, payables vingt-cinq mil le livres comptant & le furplus dans des termes avec l'interêt, dont il me remercia fort, j'ac commodai toutes les autres de cette claffe, partie comptant & partie avec des termes pour le furplus, il y avoit parmi ces Créanciers deux hommes qui prétendoient qu'il leur étoit dû fix à fept fept cens mille livres pour des fournitures de vivres faites aux armées de M. le Prince tant en Guyenne qu'à Paris, mais comme il Y avoir beau coup de chofes

I difcuter fur

ces fournitures, la plus grande partie des Memoires n'étant arrêtez de perfonne, j'accommodai les deux affaires, l'une à quatre-vingt mille livres, & l'autre à foixante mille livres toujours partie comptant & avec des termes pour le furplus. J'a vois la fatisfaction d'être toujours fort remercié par les Gens avec qui j'avois à traiter. La nature des dettes, ou pour mieux dire, les prétentions les plus embarraffées, furent les obligations que M. Lainé avoit paffées en vertu d'une prétendue procuration de M. le Prince qui fe montoient à plus d'un million, à caufe qu'il y avoit tipulé les interêts au denier quinze, fuivant la coutume de Bordeaux, ce qu'il difoit avoir fait en partie par politique en faveur de plufieurs Officiers de guerre, qui prétendoient

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