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ne feroit point, parceque ces Mef. fieurs ayant fait un Traité pour effayer de prendre la ville de Treves, il en faudroit un autre pour les faire aller fur le Rhin, de plus, que j'étois perfuadé qu'ils ne voudroient pas obéir à Monfieur de Montécucully, ni lui envoyer leurs Troupes, fans un nouveau Traité, cela foulagea un peu l'inquietude de M. le Prince, trouvant quelque raison à ce que je difois.

M. le Maréchal de Crequy. ne fçachant quel parti prendre fe détermina de s'aller jetter dans Treves, où il fut pris avec la Ville, Meffieurs de Brunfwich lui permirent de venir en France pour quelques mois, à la charge de fe rendre auprès d'eux, quand le temps feroit expiré, M. le Maréchal de Crequy ne pouvoit s'y réfoudre, il avoit obtenu de Madame une lettre pour Madame

la Ducheffe d'Hanovre, par laquelle il demandoit à convenir de fa rançon, ces Meffieurs firent repondre par Madame d'Hanovre, qu'ils fupplioient Madame de trouver bon, qu'ils ne fiffent aucunes conventions avec le Maréchal de Crequy, qu'il n'eût auparavant executé les affurances qu'il leur avoit donné de fe rendre auprès d'eux; M. le Maréchal de Crequy pour tâcher de l'éviter,pria ou fit prier Madame Dupleffis Guenegault, de faire enforte que je vouluffe bien me mêler de cette affaire. Il y avoit quelques années que javois ceffe de le voir à cause d'un procès, pour de l'argent que je lui avoit prêté avant que M. Fouquet fût arrêté, & que M. Dormeffon que nous avions pris pour arbitre avoit jugé fort extraordinaireinent à mon avis, Madame Dupleffis m'en ayant

parlé & dit ce qui pouvoit rai` Tonnablement me faire entrer dans cette affaire. J'écrivis à Meffieurs les Ducs de Zell & d'Hanovre, que je les fuppliois de vouloir bien fe contenter de cinquante mille livres pour la rançon; auffi-tôt après, ils m'envoyerent un ordre pour le mettre en liberté, & M. le Maréchal de Crequy ayant payé cette fomme fe trouva libre, dont-il me fit de grands remercimens. Il m'a joujours depuis témoigné beaucoup d'amitié, & il fe fentit d'autant plus obligé ; que M. le Maréchal de la Ferté avoit payé cent milles livres pour fa rançon, quand il fut pris au fecours de Valanciennes.

Le Roy étant parti pour la Guerre d'Hollande, tout ce que javois raporté du mauvais état de leurs troupes fe trouva trèsvéritable,l'épouvante fut fi gran

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de, que les Juifs d'Amfterdam me firent dire qu'ils donneroient deux millions à M. le Prince s'il vouloit fauver leur quartier, mais M. le Prince ayant été blessé au paffage de Tolhuis, (bien des gens ont prétendu que cet accident fut en partie caufe de ce que l'on n'acheva pas la conquête,) fe fit porter à Arnheim, je partis auffi-tôt pour me rendre auprès de lui & m'en allai paffer au Bac, maison de M. le Comte Durfée, où il étoit avec fa famille, à côté du chemin de Bruxelles à Anvers, de là j'envoyai à M. de Marfin demander un paffe-port pour aller à Bruxelles, & continuer mon chemin en Hollande, parceque je voulois aller voir M. le Prince; il me fit réponse que M. le Com te de Monterey, quoiqu'il eût été bien aise de me voir, étoit d'avis que je priffe mon che

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min par Anvers, & qu'il m'envoyeroit deux Gardes pour me conduire où je jugerois à propos. Je trouvai à Aubocq Milord Harlington, depuis longtemps Secretaire du Roy d'Angleterre Charles II. que j'avois un peu connû à Paris & fort vû à Londres, il étoit feul dans un carroffe, allant à Anvers, il me demanda fi le Roy d'Angleterre ne s'étoit pas bien fouvenu de profiter des avis que je lui avois fait donner par Milord Olis fur ce qui regardoit M. de With, il ajouta qu'il n'y avoit pas longtemps que S.M. leur difoit encore, qu'elle croyoit que c'étoit la fource de tout ce qui étoit arrivé à la Hollande, je lui répondis que j'étois bien obligé au Roy de la bonne opinion & de l'eftime qu'il avoit pour moi. Il me témoigna que je lui ferois plaifir fij'avois occafion d'aller

faire

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