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il n'auroit qu'à s'y tenir. Que je n'avois eu l'avantage de voir M. de With qu'une fois en ma vie mais que le connoiffant, comme je faifois, par le grand foin que j'avois pris de l'étudier, j'étois perfuadé que fe croyant fort af furé du Roy d'Angleterre, il pen feroit être en état de donner des mortifications à la France. Je fçavois qu'il parloit fouvent des avantages qu'il avoit remporté fur l'Angleterre & qu'il avoit ne ceffité la Suède & le Dannemark à fe tenir en paix, après les avoir obligez de la faire. Qu'il ne manqueroit pas d'envifager que ce feroit un beau fleuron à fa Cou ronne, s'il pouvoit fe trouver en état de dire, qu'il avoit forcé les François de faire quelque chofe qu'ils n'auroient pas voulu. Le Milord Olis ayant écrit au Roy d'Angleterre tout ce que fa memoire lui pouvoit fournir des

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B

chofes que je lui avois dit, reçut ordre de me bien remercier & de me prier de vouloir bien qu'il en dreffât un Memoire de concert avec moi, ce qui fut fait, & j'y ajoûtai, qu'auffi-tôt que la Paix feroit fignée, il feroit bon que cet Ambaffadeur cût ordre de commencer à parler à M. de With fuivant le deffein & dans le fens dont nous étions conve nus, mais pourtant fans trop d'empreffement. Le Milord Olis ayant eu réponse du Roy après qu'il eut reçu le Memoire que nous avions fair, fut encore char, gé de me bien remercier. L'Af femblée de Breda finie, je m'en allai à la Haye, où je reçus beaucoup d'honnêtetez de M.le Prin ce d'Orange.

En ce tems-là je reçûs une lettre de M. le Duc de Zell, qui m'inviroit de l'aller voir, comme je lui avois promis. Il me prioit de

m'informer autant que je pour rois, comment M. de With re gardoit les levées que faifoient les Suedois en Pomeranie, que cela pouvoit menacer la Ville de Brême, qui étoit fous la prote ation de la Maison, que lui & M. l'Evêque d'Ofnabruch avoient levé chacun un Regiment d'In fanterie, qu'il ne doutoit pas que quand les Hollandois feroient perfuadez de ce deffein, ils ne vouluffent bien faire quelque effort pour l'empêcher de con cert avec eux; & comme je fça vois que M. de Montbas étoit très-étroitement uni avec M. de With, je le priai d'entrer fur cela en converfation avec lui, J'appris qu'effectivement ces le vées donnoient de la jalousie aux Hollandois, j'efperois que cela pourroit tourner favorable ment pour M. le Duc de Zell & M. l'Evêcre Pfnabruch. Je

priai M. de Montbas de faire ce qui pourroit dépendre de lui pour fomenter une liaifon entre les Etats Généraux & ces Mesfieurs.

Je m'en allai à Lunebourg où étoient M. le Duc de Zell & M. l'Evêque d'Ofnabruch, j'eus. l'honneur de voir ce dernier pour la premiere fois & j'en recus bientôt des marques de bonté & de la même confiance que Monfieur fon frere avoit en moi. Je fus d'avis que pour obliger les Hollandois à avoir plus.de confiance à ces Princes,

falloit faire un effort & emprunter plutôt une fomme confidérable pour lever encore quelques troupes,afin de faireconnoître qu'ils avoient abandonné les plaifirs où ils avoient été jufqu'alors, pour le donner de la confideration. Les Suedois continuant à faire des levées, & M.

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que

de With confiderant l'interêt la Hollande avoit qu'ils ne s'agrandiffent de ce côté-là, & que d'ailleurs la Maison de Brunf vick fe mettoit autant qu'il lui étoit poffible en état de l'empêcher, prit la résolution de faire un Traité avec eux, par lequel les Hollandois promettoient jufqu'à un million huit cent mille livres payables dans des temps affurez, à mesure que Meffieurs de Brunfwick leveroient des troupes jufqu'au nombre de dix mille hommes de pied & quatre mille chevaux. Ce qui fe fit avec tant de diligence, que ces troupes furent bien-tôt fur pied & fort belles. Le bruit s'étant répandu par tout du bon état dans lequel étoient ces Princes, obligea le Roy de leur envoyer M. Baltazar, parcequ'il avoit épousé la fœur de M. de Beauregard, que j'ai déja nom

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