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Président de la Moignon,' un des premiers hommes du monde outre fes grandes & merveilleufes qualitez, avoit celle d'être aifé à vivre & d'un gratieux commerce, Meffieurs de la Moignon & de Bafville, fes fils étoient de mesamisintimes,je les priaideme chercher une maifon que je puffe acheter dans le voisinage, mais après l'ouverture du Parlement M.lePremier Préfident mourut, dont je fentis une cruelle affli&tion, M. de Bafville avoit envie de bâtir une maison à Courfon proche Bafville, & après en avoir fait faire le devis, il trouva qu'elle lui coûteroit quarante mille livres, & qu'il n'étoit pas en état d'y faire travailler, cela me donna occafion de lui propofer, qu' aulieu d'acheter une maison dans le voifinage, comme j'en avois le deffein; il me fit faire un beau logementdans celle qu'il vouloit faire construire, & que

j'avancerois les quarante mille livres dont il avoit befoin pour bâtir, à condition, que du jour que la maison feroit achevée. Lui & Madame Bafville s'obligeroient à me donner tous les ans pendant vingt ans, deux mille livres à la fin de chaque année, & qu'au bout des vingt ans qu'ils m'en auroient payé pour ainfi dire la rente, le principal leur demeureroit. La maison fut bâtie, j'y logeai deux fois & trouvai que j'avois un beau & commode appartement; je fus payé avec une grande exactitude fuivant nos conventions, & je leur remis l'obligation. Quelques temps avant la mort de M. de Lionne, M. Colbert me dit, qu'il avoit pensé à faire enforte d'unir à fa Charge de Secretaire d'Etat de la Maifon du Roy,la Marine,qui jufques-là avoit été du département des

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affaires étrangeres qu'avoit M. de Lionne, il me pria de lui en parler, ce que je fis, & ayant trouvé jour à faire entendre la propofition à M. de Lionne, il convint à deux cent mille livres, c'est depuis ce temps-là que notre marine a été bien augmentée. M. Colbert fit l'établiffement de Rochefort qui coûta beaucoup d'argent & ayant jugé qu'il étoit avantageux auRoy d'avoir quantité de vaiffeaux il en fit acheter & conftruire un grand nombre.

Au moisde Mars 1681, S. M. trouva à propos de m'envoyer en Allemagne auprès de Meffieurs les Ducs de Zell & d'Hanovre pour tâcher de rompre une affemblée qui devoit fe faire à Humelinck dans le pays de Munster, où M. le Prince. d'Orange devoit le trouver que l'on difoit devoir durer un

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mois, & en cas qu'elle fe fît d'y aller avec M. de Brunfwik, pour rendre compte à Sa Majesté de ce qui s'y feroit, & en même temps trouver moyen d'entrer avec M. le Prince d'Orange s'il étoit poffible en conference fur la fituation des affaires presentes. Comme j'étois bien aife en paffant de voir Monfieur le Prince d'Aremberg, pour lors Gouverneur de Mons, je lui fis fçavoir le jour que je pourrois y arriver, je trouvai quatre de fes Gardes qui avoient fait abattre des bois pour me faire paffer travers de la campagne & m'é. viter les mauvais chemins, j'y féjournai & j'eus un grnd plaifir de le voir auffi bien que Madame d'Aremberg, Dame d'un grand merite; il m'offrit fon carroffe pour me mener à Brene, où j'en trouvai un autre de M. le Comte Durec qui me mena à

au

de faire des

Bruxelles, mais comme je n'avois pas le temps vifites quelques perfonnes de mes amis me donnerent rendez-vous à la promenade de Notre-Dame du Lac, où je trouvai une bonne partie de ce qu'il y avoit de gens confiderables à Bruxelles, qui me firent toutes fortes de politeffes. J'y vis bien des perfonnes furtout des femmes que j'avois laiffé petites filles. M. le Prince de Parme qui étoit alors Gouverneur de Flandres m'envoya chercher avec deux carroffes, & Monfieur Angouefto depuis de Caftanaga, pour - lors Meftre de Camp général, & enfuite Gouverneur, ne m'abandonna pas pendant mon petit féjour. Je l'avois fort régalé lorsqu'il vint conduire jufqu'à Paris, Monfieur le Comte de Monterey qui retournoit en Espagne. J'avois

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