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»re qui fe prefentoit à mon » idée, étoit de fe mettre dans l'efprit, que les Espagnols é. "toient bien heureux en l'état qu'ils font, que Votre Majesté » voulût fe contenter de pren» dre quelques Villages, qui lui » appartenoient de droit, fans » vouloir entrer dans la question, » que le grand interêt des Hol» landois étant que la Paix des Efpagnols leur fervît de bar»riere; ils devoient partager le » bonheur que les Espagnols te» noient de la moderation de » Votre Majefté, & cela d'un air » comme fi je voulois faire finir » la converfation; il me dit, » que du moins il voudroit être perfuadé que Votre Majesté n'en voulût pas davantage, en effet qu'elle avoit lieu d'être contente de ce qu'elle avoit fait » pour fa gloire & pour fon in» terêt ; qu'en ce cas il étoit prêt

رو

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de

de s'engager avec les états, & « la maifon de Brunswick de la « maintenir dans tout ce qu'elle «< poffede, fouppofé que fur les « conquêtes,fans exception on la «< voulût attaquer : cela étant, «< ajouta-il, vous pouvez vous af- « fûrer que nous conviendrons «< à l'affemblée de Humelinck, « des conditions que vous trou-66 verez raisonnables, après quoi «. il me fit encore des honnête- « tez. Si j'ai été affez malheureux « pour avoir dit quelque chofe « qui ne foit pas du goût de V.M... je lui en demande très-hum- « blement pardon, & en écrivant «< je n'ai pas penfé qu'à rendre « compte autant qu'il ma été « poffible mot à mot de tout ce « qui s'eft dit, étant perfuadé « que par ces lumieres elle pour- « ra connoître, mieux que je ne « fçaurois faire les vûes & les def- « feins que peut avoir eû M. le «

Tom. 11.

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Prince d'Orange, dans tout ce qu'il m'a dit. Si elle fouhaite » que j'entre encore avec lui en » converfation à Humelinck, je fupplie très-humblement Vo» tre Majefté de me donner une » inftruction bien ample, afin » que je tâche de me conformer » précisement à ses intentions. Je fuis,

SIRE,

DE VOTRE MAJESTE' le très-humble & très-obéïffant Serviteur & fujet. GOURVIL·LE.

Après que la converfation dont je rendis compte à Sa Majefté fut finie, lorsque je voulus prendre congé de M. le Prince d'Orange, il me demanda fi je n'irois pas à la Comedie & que

là il me diroit adieu. Quand il y arriva, il demanda fi je n'étois pas là, il me fit avertir de m'approcher de lui & étant derriere ceux qui vouloient entendre la Comedie, où il y avoit un efpace affez grand, il me dit qu'il aimoit mieux m'entretenir en le promenant, que d'entendre les Comediens, il m'exhorta encore de parler avec toute forte de franchise; je commençai par le faire fouvenir de ce que je lui avois dit, que difficilement M. de With pourroit compatir avec lui, mais qu'il devoit prendre patience & avoir en vue de profiter des occafions qui fe roient prefenter, & que le bruit du monde étoit qu'en ayant trouvé une il s'en étoit fervi, il me répondit, qu'il pouvoit m'af furer en toute verité qu'il n'a. voit donné aucun ordre pour le tuer, mais qu'à l'occafion

faire

pour

de la rumeur de la populace qui s'étoit émue lorfque M. de With étoit allé à la prifon, plufieurs de fes amis fe prefentant chez lui il les y envoyoit tous, pour voir ce que c'étoit, & qu'ayant appris la mort fans y avoir contribué, il n'avoit pas laiffé de fe fentir un peu foulagé. Enfuite je lui dis que javois été bien surpris de ce qu'il avoit fongé à le faire Souverain de Gueldres par le Traité qu'il avoit projeté avec les Efpagnols, & qu'il me fembloit que cela auroit pû lui nuire avec lesHollandois, qui auroient eu lieu de craindre qu'il n'eût voulu étendre fa Souveraineté, il me répondit qu'il n'avoit été long-temps fans s'en appercevoir, mais qu'il n'étoit pas extraordinaire qu'à fon âge il n'eût de fauffes vûes & qu'il n'avoit perfonne avec lui qui pût rectifier fes penfées, je lui dis qu'il

pas

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