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gnages de bonté & fi j'ose di. re d'amitié. Ils s'ouvrirent bientôt après à moi du deffein qu'ils avoient de faire le mariage de leur fille avec le fils aîné de M. le Duc d'Hanovre, afin que les deux Etats puflent être réunis dans fa famille & qu'outre le plaifir qu'ils avoient de me voir, ils avoient penfé que j'étois plus propre que perfonne à faire réusfir ce mariage, je répondis que je m'en chargerois très-volontiers, étant perfuadé que cela étoit très-avantageux pour toute la Maison, & étant retourné à Hanovre je trouvai affez de difpofition auprès de M. le Due & de Madame la Ducheffe pour la conclufion de ce mariage, ce qui fut fait dans peu de tems, après quoi j'avois reçu ordre de propofer à ces Princes quelques Traitez, mais ma principale mif fion étoit de tâcher à defunir

en quelque façon l'affemblée qui fe devoit faire, ou du moins felle fe faifoit d'y aller, pour rendre compte au Roy de ce qui s'y pafferoit, je fus beaucoup plus heureux que je n'avois ofë l'efperer. M. le Duc d'Hanovre ayant pris le parti d'aller avec Madame la Ducheffe prendre les eaux à Vilbaden proche Mayence, M. le Prince d'Orange qui en fut averti envoya en pofte M. de Benthem, depuis M. Portland, qui arriva la veille du depart & fit de grandes inftances à M. le Duc d'Hanovre pour tâcher de l'engager à ne pas faire ce voyage, & à tenir la partie qu'il avoit faite pour aller à Humelinck, & à moi il me dit, queM.le Prince d'Orange l'avoit chargé de me faire bien des reproches de ce que je rompois cette partie, & que ce n'étoit pas le moyen de lui donner à man

ger

au retour des chaffes,comme je lui avoit promis, je lui répondis que j'avois connu M. le Prince d'Orange fi raisonnable, que j'efperois qu'il ne trouveroit pas mauvais, qu'ayant été envoyé auprès de M. le Duc d'Hanovre, je le fuivifle à Vilbaden comme j'aurois fait à Humelinck avec plaifir s'il y avoit été. Après que M. le Duc eut marché trois jours, on me reveilla le matin entre deux & trois heures, pour me dire que M. le Prince de Valdeck demandoit à me parler; j'avois eu de grands démêlez avec lui à Zell & à Hano vre. Je lui avois même reproché, que fon grand zele pour l'Empereur venoit de l'extrême envie qu'il avoit d'être fait Prince de l'Empire comme il venoit de l'être, je lui fis beaucoup de plai fanteries fur cela, tous nos démêlez n'avoient jamais empê

ché que nous ne vécuffions enfemble avec toute forte de bienfeance, & à nous voir on auroit crû que nous étions les meilleurs amis du monde. M'étant levé en robe de chambre, il me fit de grands reproches de ce que j'emmenoisM.leDuc d'Hanovre pour rompre l'affemblée de Humelinck; je lui dis que je ne faifois que le fuivre à Vilbaden, quelques indifpofitions l'ayant obligé d'aller y prendre les eaux, cela ne le contenta pas & l'obligea à me dire beaucoup de chofes, étant beau & grand parleur; enfuite il me dit qu'il alloit voir M. le Duc d'Hanovre, fans pourtant efperer de le détourner du voyage qu'il avoit entrepris.

Vilbaden eft un lieu rempli d'une infinité de fources d'eaux chaudes qu'on fait couler dans plufieurs maisons pour plufieurs bains, qu'on dit être fort salu

taires, j'en avois deux dans celle où l'on m'avoit logé, M. le Duc d'Hanovre y prit des eaux de fources baffes, qu'il envoyoit chercher toutes les nuits, pour en boire le matin, c'est une eau un peu aigrette, qui donne un bon goût au vin du Rhin. J'eus raifonde croire par les lettres que je reçus en cet endroit, que le Roy étoit content de ce que j'avois fait, mais on ne me parut pas preffé de faire un traité avec M. le Duc d'Hanovre, ainfi je pris congé de Leurs Alteffes pour m'en revenir à Paris. Le jour qu'elles partirent pour s'en retourner à Hanovre, elles avoient donné ordre qu'on portât chez moi une machine d'or pour rafraichir du vin à la glace, qu'on pouvoit tirer pour le boire, fans aide de perfonne, cette machine étoit femblable à une de verre que Madame la Duchesse

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