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mé. On lui donna une perfonne pour l'aider qui avoit de l'efprit. Meffieurs les Princes m'ayant fait l'honneur de me demander mon avis fur ce qu'on auroit à répondre, je leur confeillai de remercier le Roy de l'honneur qu'il leur faifoit, en leur envoyant un homme du merite de M. Baltazar, & d'affurer Sa Majefté de leur profond refpect, mais que pour lors ils ne pou voient avoir d'autres vûes, que de tâcher à bien exécuter le Traité qu'ils avoient fait avec les Hollandois.

M. de Baltazar & fon confident étant retournez à Paris,par lerent fort de la confidération que ces Princes avoient pour moi. M. de Lionne pria de la part du Roy M. le Prince de m'é, crire, pour me repréfenter l'in térêt que j'avois de rendre quelque fervice à Sa Majefté qui pût

mê procurer mon retour. Auffi tôt que j'eus reçû cettelettre,j'en rendis compte à Meffieurs les Ducs de Zell, & d'Ofnabruch, & leur dis que je ferois la rés ponse qu'ils jugeroient à pros pos. Tous deux avec empreffe ment me dirent, qu'il falloit que je profitaffe de cette occas fion pour me procurer mon ré tablissement en France, je leur répondis qu'il falloit premieres ment regarder ce qui leur étoit bon. Après une longue conver fation qui roula particuliere ment fur ce qu'on parloit d'une triple Alliance de l'Angleterre, da Suede & les Etats-Généraux, pour faire faire la paix entre da France & Espagne, qui avoit été rompue, par l'entrée du Roy en Flandres & la prife de Lille; que les Hollandois ne voudroient plus dommer de fub fides, qu'il étoit bon d'écou

ter des propofitions,fi dans la fuite la France en vouloit faire, que cela ne feroit qu'augmenter leur confideration. Enfin il fut refo lu que je ferois fçavoir à M. le Prince que je m'eftimerois bienheureux, fi je pouvois avoir oc cafion de rendre quelque fervice, qui fût agreable à Sa Majesté. Bien-tôt après je reçus une lettre de M. de Lionne fur le même fujet, par laquelle il m'exhortoit de rendre fervice au Roy auprès de Meffieurs les Princes de Brunf wick, comme un chemin qui pourroit me faire avoir ma grace & mon retour en France.

Dans le même paquet étoit une lettre de cérémonie, dont je rapporte ici la copie. Il y avoit en haut, Monfieur, avec un peu de distance entre la premiere ligre,& au bas: Votre très-humble & très- obéiffant ferviteur. Le hazard fit que dans ce temps-là

on

on m'envoya la copie d'une lettre que M. de Lionne avoit écrite à P'Envoyé à Vienne, je pris plaifir à verifier qu'il ne lui faifoit pas plus de cérémonie qu'à moi

Copie de la Lettre que M. de Lionne écrivit à M. de Gourville de Paris le 23 Decembre 1667.

MONSIEUR,

Je vous écrivis il y a huit, jours aux termes que vous avez » vú & à toutes fins je ferai met-›› tre dans ce papier un duplicata, de ma lettre, depuis Monfei-, gneur le Duc m'a envoyé de, Chantilly une lettre que vous » avez écrite le vingt-fix de l'au- ›› tre mois à M. de Guitaut, laquelle Monfeigneur le Prince, avoit adreflé à Dijon à M. fon, fils. J'ai vu par laditte lettre » vû Fardent défir que vous témoigué de pouvoir rendre quelque » Tom. 11.

C

» fervice au Roy dans la Cour où vous êtes; que vous y voyez » même les chofes bien difpofées » pour lui, cela m'a fait juger "que vous n'y feriez pas inutile "au bien des affaires de Sa Ma»jefté, pourvû qu'on voulût » vous en fournir la matiere, fur ›› quoi après m'être conjoui avec »vous de vous voir dans de fi "bons fentimens, eû égard mê»me à vos interêts particuliers, " ce qui certainement par le che

» min

que vous prenez, peut vous » être utile. Je vous dirai qu'il y »a environ deux mois plus ou "moins, que je priai M. le Ba »ron Plato, d'écrire à Meffieurs »les Princes fes Maîtres la fingu liere eftime que Sa Majesté fai »foit de leurs perfonnes & de leurs Maifons, la difpofition où Elle étoit de leur procurer "tous les avantages qui feroient » en fon pouvoir, que la conjon,

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