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de Louvois m'avoit donné.

M. de Pontchartrain fut fait - Controlleur General lorfque M. Pelletier,qui y contribua autant qu'il lui fut poffible, voulut quitter cette place. Dès que ce premier eut celle d'Intendant des Finances, je commençai d'en être connû, & peu à peu ayant eû quelque commerce avec lui, il m'honora des marques de fon estime & de fon amitié. J'eus alors l'efperance de voir la fin de tous mes travaux ne doutant plus que M. de Pontchartrain ne fe trouvât disposé à se-conder les bonnes intentions du

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Roy, cela parut fi bien dans la fuite, que ce Miniftre ayant mis toutes mes affaires entre les mains de M. du Buiffon, apparemment en lui faifant connoître le deffein qu'il avoit de m'obliger, les chofes fe trouverent bientôt en état d'être rappor

tées devant le Roy, par l'appli cation & l'envie que M. du Buiffon montra de me faire plaifir. Auffitôt je me prefentai à Sa: Majefté avec un Mémoire à la main, comme elle fortoit de fon Confeil, je la fuppliai très-humblement de fe fouvenir, qu'elle avoit eû la bonté de me dire, qu'elle vouloit me fervir en cette affaire & me procurer la fin de toutes celles qui m'avoient fait tant de peine, à l'occafion d'une lettre que je portai à Sa Majefté, que M. le Prince lui i avoit écrit quelques années ayant fa mort, pour ne lui être rendue qu'après, par laquelle il lui recommandoit en general fa famille, la fuplioit de faire quel que chofe après la mort qui regardoit Madame la Princeffe, & auffi de vouloir bien fe fou venir des graces qu'il avoit eu la bonté de lui accorder pour

moi à la trés-humble fuppli cation qu'il lui en avoit faite. Sa Majefté m'interrompit d'abord & me dit qu'elle fe fouvenoit bien de ce qu'elle m'avoit promis; je lui dis d'un air assez gai, qu'il étoit donc inutile de lui donner mon Mémoire & le mit dans ma poche, cela le fit fourire en me quittant. Péu de jours après ayant aprisavec com bien de bontéil m'avoit accordé tout ce que j'avois fouhaité; je me trouvai à la même placé à l'entrée de fon cabinet pour le remercier, il me répondit d'un air gratieux & en riant, éb bien ♪ Gourville ne fuis-je pas un homme de parole & pafla. M. de Pontchartrain metémoigna une grande joie du succès de fes foins? & de la façon avec laquelle le Roy mavoit accordé tout ce je pouvois defirer, il me dit en même temps, que je n'aurois

plus qu'à voir M. du Buiffon,, pour le prier de dreffer l'Arreft & les nouvelles Lettres Patentes que le Roy avoit agrées, & que de fa part il les figneroit avec plaifir, lorfqu'elles lui feroient prefentées. J'allai trouver M. du Buiffon & lui rendis compte de ce que m'avoit dit M. de Pontchartrain, auffitôt M. du Buif fon dreffa l'Arreft & les Lettres avec toute la diligence poffible, & après me les avoir lûes il les porta à M. de Pontchartrain, qui les figna fur le champ & me les remit entre les mains. Alors me fouvenant de ce qui m'étoit arrivé, je les portai auffitôt à M. le Chancelier, qui après m'avoir donné beaucoup de témoigna ges de fa bonté, me les fçella fur le champ extraordinaireinent & fans me faire perdre aucun temps. Je les portai ensuite à M. Nicolai qui avoit eû la Charge

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porter

de fon Pere & avoit commencé à me donner plufieurs marques de fon eftime, il me les rendit à M. le Procupour les reur General pour avoir fes conclufions, lequel me dit que M. de Pomponne l'avoit fort prié de me faire plaifir en tout ce qui dépendroit de lui, mais qu'il étoit obligé de me dire avec tou te fincerité, que la grace que j'avois obtenu du Roy étoit fi extraordinaire & fi éloignée de toutes fortes d'exemples, qu'il ne fçavoit comment donner fes conclufions favorables, comme je pouvois le defirer, le hazard ayant fait trouver là M. l'Abbé de Pomponne, qui lui fit encore des inftances en ma faveur, il me dit qu'à fon tour il me prioit pour l'honneur de la Chambre & pour le fien particulier de demander des Lettres de Juffion, que je n'aurois pas de peine à

obtenir

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