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Je les fis partir & je m'y rendis auffi-tôt. Comme j'avois eu l'honneur de voir cette Princefse en France, j'en reçus beau, coup d'honnêtetez auffi-bien que de M. de Wrangel, Perfonnage très-considérable, Nous nous trouvions tous les foirs chez la Reine, où il y avoit grand nombre de femmes de Suede & de deux jours l'un Comedie. Le bruit courrut alors que le Roy de Suede étoit fort mal, ce qui fit que cette gran, de Princeffe qui auroit bien youlu trouver moyen de fe faire rétablir en Suede, me mic dans fa confidence, mais on ap prit bien-tôt l'entiere guérison du Roy.

Après avoir refté à Hambourg environ trois femaines, le fieur Chauveau Secretaire de M. le Prince y étant arrivé je le me pai à Lunebourg où étoit M.

le Duc de Zell & j'y reçus en core une lettre de M. de Lionne, dont voici la copie, où il fe voit que M. de Lionne ne me fait pas le même traitement que dans la premiere qu'il m'avoit écrite.

Copie de la Lettre de Monfieur de Lyonne écrite à Monfieur de Gourville, de S. Germain. le 16 Mars 1668.

MONSIEUR,

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J'ai lu au Roy d'un bout à

» Pautre votre derniere Lettre, » mais Sa Majefté dans les der»niers endroits où vous parlez » d'une courfe à Paris ne s'eft » expliquée de rien, il faut que » l'affaire ne foit pas encore af» fez mure. Quant au mot que "Vous y avez coulé touchant l'expiration de votre contuma

ce

ce au commencement d'Avril, quelqu'un qui entend mieux » que moi ces fortes d'affaires a » dit, que vous ne deviez plus » en être en peine, fi elle de- » voit durer encore deux ans,→→ parcequ'en cas que leRoy vou-» -lût vous faire les graces que » vous pouvez defirer, il lui étoit ** auffi facile de le faire après, qu'avant le temps de la con

tumace. }'

Pour ce qui eft de continuer » à voir Dom Etevan de Gamara & Madame fa fille, Sa Ma->> jefté s'e expliquée, que vous pourrez le faire fans fcrupule. fur ce je demeure»

MONSIEUR,

DOMIMINA

Votre très-humble & très affectionné

Tom. II.

ferviceur,

DE LYONNE.
D

Après avoir fait réflexion, je pris le parti nonobstant de hazarder de faire un voyage à Paris, je communiquai mon deffein à Monfieur le Duc d'Of. nabruck, qui me témoigna avec fes bontez ordinaires qu'il fouhaiteroit fort qu'on me reçût en France, enforte que j'y fuffe content, mais que fi cela n'étoit pas, il me prioit de revenir auprès d'eux & que fi je voulois ils me régleroient une fomme pour fubfifter dans une maifonparticuliere avec tout le monde qui étoit auprès de moi, dont remerciaifort. Je partis comme fi je devois faire mon féjour à Bruxelles. Je reçus auffi bien des témoignages de bonté & d'amitié de Mefdames les Ducheffes de Zell & d'Ofnabruck, qui avoient toutes deux beaucoup de mérite. M. le Duc de Zell me donna un attellage de fix

jele

Jumens noires très - belles, les pieds & le champ frein blancs, & M. le Duc d'Ofnabruck fix Chevaux de felle, dont je m'étois fervi quelquefois pour aller à la Chaffe. Je m'en allai à la Haye en menant avec moi M. de Chauveau, j'y fus trèsagréablement reçû de Monfieur de Prince d'Orange qui commença à me parler d'affaires & ce me femble avec beaucoup de bon fens. Un jour étant avec lui au bout de fa galerie, la converfation roulant fur M. de With, je lui dis que tout le mon de étoit perfuadé que ce dernier étoit fort en garde pour l'empê cher de s'établir dans l'autorité qu'avoient fes peres, & qu'à la fin ils auroient bien de la peine à compatir enfemble, dans ce moment on l'avertit que M. de With & M. de Gueule qui avoit eté fon Gouverneur venoient

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