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payent, on trouvera qu'elles ne leur coûtent gueres. Voici comment cela eft venu à ma connoiffance, je faifois fouvent des promenades, mais j'étois par tout fort curieux de fçavoir comment les chofes fe paffoient, étant à Bergoopfom, je me trouvai logé chez le Maréchal des logis d'une des compagnies de cavalerie, qui étoient en garnifon, lequel tenoit cabaret, le bruit étant qu'elle devoit aller dans une autre Ville, je m'avifai de lui dire, qu'il falloit qu'il laiffale foin de fa maison à fa femme pendant le tems qu'il feroit abfent, il me répondit, que cela ne fe faifoit pas comme je le penfois & qu'il ne quitteroit point fon logis, mais qu'à la verité il lui en coûteroit quatre à cinq cens livres pour donner au Capitaine qui alloit venir & que moyennant cette fom.

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me il étoit dispensé du service, lui demandai s'il en étoit ainfi des Cavaliers, il me dit, que c'étoit la même chofe, & qu'à la réferve de quelques-uns qui étoient regardez comme Domestiques du Capitaine chacun fçavoit ce qu'il devoit don ner par mois & qu'il n'y en avoit point qui ne payât au moins dix ou douze piftoles au Capitaine, & qu'ainfi on pouvoit dire que le Maréchal des logis non plus que les Cavaliers ne changeoient jamais. de place, je fûs bien étonné d'entendre parler d'une Cavalerie compofée de Bourgeois,, qui ne fortoient jamais de leurs maisons & jugeant que cela va loit bien la peine de m'en affû-rer, je lui demandai. encore, s'il croyoit que le méme ufage fût établi dans les lieux où il avoit de la Cavalerie en gar Tom. II.

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nifon, il m'affûra que c'étoit la même chose, je lui demandai auffi fi le Capitaine profitoit de tout cela, il me dit qu'il fçavoit ce qu'il en devoit ren. dre aux autres Officiers, j'en parlai fans marquer mon deffein à M. de Montbas qui me dit que cela fe pratiquoit ainfi, je lui dis que fon Regiment d'infanterie devoit lui valoir beaucoup, il me répliqua qu'il n'en étoit pas tout à fait de même dans l'Infanterie, mais qu'il y avoit toujours quelque revenant bon de ce côté-là, M. de Lionne me parut tout étonné & me demanda j'avois informé M. le Prince de tout ce que je difois, je lui répondis que j'en avois informé fon Al teffe avec encore plus de détail; fur-tout au fujet de l'Infanterie, dont tous les Officiers n'avoient presque point fervi, que c'étoit

par cette voye que M. de With fe concilioit les cœurs de la plupart des Bourguemeftre de chaque Province, en leur faifant donner des charges pour leurs enfans. La derniere question fut fi je ne fçavois pas comment s'étoit formée la bonne intelligence qui paroiffoit de M. de With avec le Roy d'Angleterre, après l'aigreur que tout le monde fçavoit qu'il y avoit eû entr'eux, je l'affurai qu'il ne pouvoit s'adreffer à perfonne qui fût en état de lui en rendre un meilleur compte, puifque j'avois moi même fait cette bonne intelligence, de quoi il fe mit fort à rire & penfa me tourner le dos, je le priai de m'écouter & lui racontai comment j'avois conduit cette affaire à Breda avec le Milord Olis, lui difant, qu'à mon avis il pourroit fe fervir de cette com

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noiffance, & que peut-être ar riveroit-il qu'il trouveroit jour à faire entrer le Roy d'Angleterre contre la Hollande, il me loua fort & me dit qu'il prendroit fon temps pour faire ma Cour au Roy de tout ce que je venois de lui dire, dans les occafions qui pourroient s'en prefenter.

Quelque temps après étant difpofé pour le voyage de Ma drid, il fut refolu que M. le Duc me meneroit prendre con gé de M. Colbert, en le priant de vouloir fe réduire à une certaine fomme & que la pou vant donner mes affaires fuffent entierement finies, il me dit qu'il vouloit bien. fe contenter de cent mille écus, fans que j'euffe efperance d'en pouvoir dimi nuer un fol, je lui offris cent mille livres comptant & pareille Homme à mon retour d'Espagne,

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