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rapports des parties du corps humaiir. C'est l'examen de l'homme vivant qui doit nous fournir les principales lumiéres dont nous avons befoin fur une matiére auffi intéreffante. Le corps humain eft une machine mouvante; c'est à l'obfervation de fes divers. mouvemens, & des fonctions qui en résultent que nous devons avoir recours.

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La nature des différentes fonctions, qui s'exercent dans le corps de l'homme les rend plus ou moins importan, tes. Il y en a qui établiffent un commerce réciproque entre le corps & l'ame: Telles font la faculté d'appercevoir les impreffions que les objets extérieurs font fur nos fens; & le pouvoir que nous avons d'agir & de faire divers mouvemens que la volonté dirige. Ces fonctious font nom mées animales: leur exercice n'eft pas continuel; elles ne font point

néceffaires à la vie; on peut en être privé & jouir d'ailleurs d'une bonne Lanté; les Paralytiques en fournissent l'exemple: Ce ne fera donc pas par l'abolition de ces fonctions, qu'on pourra juger fi un homme eft vivant: ou s'il eft mort..

Les fonctions que l'on appelle naturelles font plus importantes à l'aco mie animale. Celles-ci fervent à entretenir le bon état du corps. La digeftion, la génération, la féparation de quelques liqueurs dont le féjour dans la maffe de nos humeurs feroit nuisible, &c. font de ce genre.. Vous fentez, Monfieur, que l'exercice de ces fonctions n'étant pas immédiatement néceffaire à la vie; elles ne peuvent être l'objet de l'examen capable de fixer nos connoiffances: für les fignes de la mort. Les caufes qui entretiennent la vie agiffent con, inuellement: elles ne peuvent fouf

frir la moindre interruption. Les fonctions naturelles, même les plus effentielles, peuvent être abfolument fufpendues. L'eftomach n'eft pas toujoursoccupé à la digeftion des alimens.

Il y a même des fonctions naturelles qui peuvent être entiérement abolies fans que la machine en fouffre à certains égards. Combien d'hommes doivent,peut-être, la fanté dont ils jouiffent, au malheur qu'ils ont d'être d'échus de l'humanité, & féparés pour ainfi dire d'eux-mêmes, par des organes qui fervent à renouveller continuellement le monde depuis tant de fiécles?

la

perte

L'exercice de toutes ces fonctions en suppose d'un ordre fupérieur, & fans lefquelles le corps cefferoit d'être une machine animée: c'est le mouvement progreffif & circulaire des liqueurs *. Dès que ce mouvement *On parle ici de la caufe immédiate de la

il

ceffe tout-à-fait dans un corps, perd la vie. Le mouvement du cœur eft donc le principe de la vie ; il eft le lien fragile de l'ame & du corps; c'eft ce mouvement qui entretient le feu qui anime toutes nos parties. Le cœur, fuivant le langage des anciens, est le premier vivant & le dernier mourant: primum vivens, ultimum • moriens. Son mouvement, fi merveilleux dans un corps vivant, fe trouve encore avec furprise dans un corps mort. Le cœur eft la derniére partie qui perd fon activité. Séparé de toutes les autres, il est encore fufceptible d'être agité par des mouvemens alternatifs. Après la mort même, le fentiment n'eft pas éteint dans cet organe, puifqu'on le rani

vie. L'action du cerveau eft auffi une fonction vitale, puifque fans cette action, le cœur ne pourroit en avoir. Mais il n'eft pas de notre fujet de difcuter ici quel eft précisément le premier mobile de l'économie animale.

me par l'irritation qu'on y cause en le piquant avec une aiguille. Il furvit aux autres parties; & l'on pourroit prefque dire qu'il fe furvit à lui

même.

La fincope & la léthargie font les images de la mort. Dans ces accidens le cœur ne ceffe pas de fe mou

voir. Il eft vrai que fes mouvemens peuvent être fi foibles & fi languiffans, qu'ils ne fe manifestent point aux fens de ceux qui cherchent à les découvrir. Alors ils fuffisent à peine, mais ils fuffisent néanmoins, pour empêcher le repos parfait dont la mort feroit un effet néceffaire & concomitant. Hippocrate en parlant du cœur & des vaiffeaux du corps, dit... Ce font les fources de la nature, ce font les ruiffeaux qui arrofent tout le corps, c'est d'eux auffi que l'homme tient la vie & l'homme meurt auffi-tôt qu'ils font defféchés.

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