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( M. Bruhier a voulu dire un mou» vement imperceptible) du cœur & » de la refpiration, n'eft point un figne caractéristique de la mort;

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» que

دو

loin

que les apparences

les

plus plaufibles de cet état doivent empêcher de donner des fecours qui » peuvent rétablir le jeu des organes, » il y a tout lieu de croire que c'est à » leur application que nos deux ref» fufcités ont obligation de la vie ; qu'il ne faut point abandonner les » enfans nouveaux nés, par la rai» fon qu'ils viennent au monde fans » donner des fignes de vie; qu'il nẹ » faut point fe rebuter par l'inutilité » apparente de ces fecours pendant » plufieurs heures confécutives; en» fin que c'eft une pratique très-condamnable d'enfevelir promptement » ceux qui font réputés morts, & » encore plus de les tamponner. Mais cette obfervation jointe à toutes

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celles

que M. Bruhier a raffemblées,

» donne à ces conféquences un dé

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gré d'évidence auquel il eft impoffible de fe refufer, fans faire pro» feffion du plus affreux pirrhonisme.

Il faut convenir que la plupart de ces réflexions font fort judicieuses; mais perfonne ne trouvera dans cette obfervation des preuves de l'incertitude des figues de la Mort. La fléxibilité des membres a fuffi à M. Rigaudeaux pour ordonner des fecours; ils ont eu le plus heureux fuccès. Ne feroit-ce pas au contraire faire profeffion du plus abfurde pirrhonisme que de ne pas reconnoître la fléxibilité des membres comme le figne certain que la perfonne qui fait le sujet de cette observation n'étoit pas morte.

Vous me demanderez, fans doute, fi l'on peut décider qu'une perfonne eft morte, lorfqu'elle aura les membres roides & infléxibles? Cette

question, Monfieur, exige quelques diftinctions. La roideur & l'infléxibilité des membres feroient capables d'induire en erreur des perfonnes peu inftruites; Quædam nota non bonos fed imperitos decipiunt. C'eft le fentiment de Celfe auquel nous foufcrivons. Un homme expérimenté n'ignore pas qu'il y a des fincopes convulfives, & qu'un violent accès de vapeurs peut fufpendre les fonctions vitales & animales, au point que la perfonne paroiffe morte. L'inAléxibilité des membres accompagne communément cet état, parce que cette maladie eft convulfive. Ces apparences ne feront point illufion à un homme de l'art: il y a plufieurs fignes caractéristiques pour diftinguer ces cas. 1°. Dans une mort apparente accompagnée d'une affection convulfive, la roideur des membres fera un accident primitif, & fe manifeftera,

en même-tems que la mort illufoire: tout au contraire, l'infléxibilité des membres, figne d'une mort réelle, fera un fimptôme confécutif de l'apparence de la mort. 2°. Quand un muscle eft en convulfion, il eft dur & inégal comme dans la contraction; parce que la convulfion d'un muscle n'eft elle-même qu'une contraction contre nature, involontaire & permanente. Ainfi, dans un cas convulfif, fi le fujet a, par exemple, les avants bras fléchis,les muscles biceps feront dans un état de dureté qu'on n'appercevra pas aux muscles antagonistes. Dans le cas de mors réelle, les muscles qui fervent aux actions contraires, font dans le même état, & il n'y a aucune marque à laquelle on puiffe juger qu'un d'eux eft dans une action forcée.

Ces diftinctions fuppofent l'examen d'une perfonne éclairée : Es

peut-on avoir recours à quelqu'un de trop intelligent dans un cas auffi critique ? Mais comme on n'eft pas toujours à portée des connoiffeurs, le repos & la fûreté publique exigent que nous cherchions des regles que tout le monde entende, & dont tout le monde foit capable de faire ufage. Celle que je vais donner eft aisée à retenir... Si la roideur & l'infléxibilité des membres vient de la convulfion des muscles, on aura toutes les peines imaginables, & fouvent il fera impoffible de forcer un membre à faire un mouvement oppofé à celui où il eft fixé par l'action convulfive des muscles; & fi l'on en vient à bout, le membre retournera avec violence vers le lieu où il étoit. On obferve tout le contraire dans les cadavres dès qu'on a forcé l'articulation, le membre eft indifférent à tel ou tel mouvement, & il fuit

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