페이지 이미지
PDF
ePub

conftamment les regles du mouve ment des corps inanimés.

Il y a plufieurs autres fignes acceffoires qui ferviront à diriger le ju→ gement qu'on doit porter dans ces occafions, & qui ne tromperont jamais une perfonne un peu expérimentée. Quand la mort n'eft qu'apparente, le vifage fe foutient,& dans le cas de mort réelle, il est flétri, & il prend une couleur pâle, plombée & comme faffranée.

S'il furvient une fincope à la fuite d'une maladie longue & décidée mortelle, l'on pourroit fe tromper à l'examen du visage; il eft fouvent decoloré comme l'eft celui des morts, mais alors les membres ne font point infléxibles, à moins que la fincope ne foit convulfive; dans ce cas on aura recours aux épreuves que je viens d'indiquer pour distinguer la roideur convulfive de celle qui ne l'eft point*

La mort apparente caufée par le froid, ne peut pas être reconnue par tous ces fignes; la meilleure épreuve, pour s'affurer de cet état, eft de mettre le fujet dans du fumier pour le réchauffer doucement, & de lui adminiftrer tous les fecours propofés par les bons Auteurs en pareil cas. On reconnoîtra bientôt fi l'on peut efpérer quelque fuccès des foins qu'on aura pris.

Les fignes que je viens de déduire, font fondés fur l'observation & fur l'expérience. Ils le font même fur l'autorité de ceux qui foutiennent qu'il n'y a aucun figne certain de la mort, puisque je fais usage des faits qu'ils ont adoptés. Les raifons que j'ai données pourroient néanmoins n'être pas généralement décifives, car la diverfité infinie des circonftances, & la variété prodigieufe des combinaifons de caufes & d'effets qu'on

obferve dans la nature, pourroient, peut-être, empêcher que les membres d'un mort ne contractaffent l'in fléxibilité dont nous avons parlé: j'ai pouffé mes recherches plus loin, & il m'a paru que l'examen des yeux du fujet pouvoit fournir les preuves les plus évidentes de la mort.

La cornée tranfparente des morts eft ordinairement recouverte d'une toile glaireufe très-fine qui fe fend en plufieurs morceaux quand on y touche, & que l'on emporte facilement en effuyant la cornée. Elle ternit quelquefois cette membrane au point de faire prefque difparoître la prunelle. M. Winflow dans un Mémoire imprimé avec ceux de l'Académie des Sciences, ann. 1721. dit avoir été fort en peine pendant plufieurs années de la fource de cette humeur. Elle tranfude des pores de la cornée, comme M. Winflow l'a fait remar

quer à plufieurs habiles Anatomiftes & Chirurgiens. M. Verdier eft cité comme témoin. On apperçoit quelque apparence de la toile dont il eft queftion aux yeux des Agonifans, ce qui a donné occafion à un langage commun dans tous les pays pour marquer que l'on eft fur le point d'expirer: M. Winflow rapporte que dans fon pays (en Dannemarck) on dit... Voilà qui eft fait, les yeux font crcvés. On lit dans le Tome IV. du Recueil des Thèfes de Médecine que nous devons aux foins de M. Haller, une queftion propofée à Leyde en 1746. par M. Camper * fur la cause pour laquelle les yeux des Agonifans fe terniffent. Il cite une expreffion populaire à ce fujet... Conftans eft obfervatio,morientium oculos fuum amit

*Préfentement Profeffeur de Chirurgie & de Phyfique en l'Univerfité de Franequer en Hollande.

tere fplendorem... Fraci vulgò dicuntur. (Belg. De orgen zun gebzoohen). A Metz les femmes du peuple en voyant la toile glaireufe fe former fur l'œil des mourans, difent.... Il n'y a plus d'efpérance, le Larmier eft rompu.

Ces façons triviales de parler montrent bien que cette obfervation eft conftante, puisqu'elle eft à la connoiffance des gens du peuple dans des pays éloignés les uns des autres.

La perte du brillant des yeux & la formation de la toile glaireufe ne font cependant point des fignes certains de la mort; car on a remarqué que les yeux fe terniffent dans plufieurs occafions; & j'ai fouvent vu un enduit de matiére glaireufe fur la cornée dans certaines maladies des paupières. Mais les yeux des morts deviennent flafques & mous en fort peu d'heures: il n'y a aucune mala

« 이전계속 »