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plus ou moins d'appareil & de magnificence, fuivant l'opulence ou la dignité des défunts. Il falloit du tems pour faire tous les préparatifs : c'étoit l'unique caufe pour laquelle on différoit les funérailles. L'autorité de Lavorius eft décifive fur ce point; pro parando funere. Claude Guichard* a penfé de même. Il rapporte que, felon Donat, on oignoit les » corps afin qu'ils brûlaffent plus ai» fément; máis, ajoute Guichard, » cette raison cloche & ne peut être » référée qu'à ceux qu'on vouloit » brûler. Il faut donc dire que c'étoit principalement pour les engarder » de fe corrompre & fentir mauvais, » attendant le jour du convoi ». Le nombre des jours qui fe paffoient en tre la mort & le convoi n'a jamais été déterminé.. Il a toujours été rela-tif au tems des préparatifs, plus ou1

*Pr. Liv. des Funérailles. Chap. II..

moins longs fuivant la dépense qu'on vouloit faire. Quenftedt, que je cite ici d'après M. Bruhier *, affure qu'il feroit en état d'apporter bien des preuves qu'on n'avoit pas toujours égard à un nombre de jours déterminé. Il auroit été peu convenable que la pompe funébre d'un Sénateur ou d'un Chevalier n'eût pas été différente de celle d'un Artifan. Il falloir donc du tems pour difpofer les choses fuivant la condition ou les richeffes du mort **, M. Bruhier dit, d'après M. Winflow, qu'en Dannemarck on n'enterre guères que le quatriéme jour ou fur la fin du troifiéme, à caufe des préparations que demandent les enterremens. Tel a toujours été le motif de la confervation des morts.

*Seconde Edition du Tome I. pag. 494. **Viri proceres, plebeii, nobiles atque igno biles, omnes iifdem moribus non utebantur. Dulphus. Cap. VI. No. I.

Ce n'est point par le nombre des jours que les anciens ont confervé les corps, qu'il eft poffible de juger de ce qu'ils penfoient fur la certitude des fignes de la Mort : c'est par l'état où ils mettoient ces corps dès qu'ils leur paroiffoient avoir fini leur carriere. En effet plufieurs peuples, les Egyptiens particulierement, n'enterroient ni ne brûloient les morts; ils les embaumoient. Tous les Auteurs qui ont voulu pénétrer les motifs de cet usage, fe font accordés à dire que ces peuples croyoient la réfurrection des morts, & qu'ils craignoient que la pourriture n'empêchât cette réfurrection, ou que la corruption n'ap portât quelque douleur ou tourment à l'ame qui devoit être en lieu de repos*. Quelles que fuffent les raifons de leurs maximes, on fçait qu'ils pro

*V. Guenebaud fur les cérémonies obfer vées aux anciennes Sépultures.

cédoient aux embaumemens par l'eventration des corps de que vous pouvez voir dans Herodote, dans Ambroife Paré à l'article des Momies

dans les Nouvelles Littéraires qui ont donné l'extrait des Mémoires lûs. aux Séances publiques des Académies des Sciences & des Belles-Lettres du mois de Novembre 1750.* Ce n'eft donc pas de la confervation des morts. que l'on peut conclure qu'une nation qui les a gardés a pris des précautions contre les rifques qu'il y avoit à précipiter les inhumations; puifque l'embaumement précipité. n'expofe pas à un moindre danger. M. Bruhier s'eft élevé contre l'un & l'autre de ces abus, avec autant de zèle que de raifon.

Il eft vrai que les Romains ne faifoient aucune incifion pour embau mer les corps, du moins paroît-il *Voyez le Mercure de Février 1751%.

prouvé, par , par le filence de tous les Auteurs, qu'ils gardoient les corps. fans leur faire d'autre opération que de les laver, & de les frotter enfuite avec des baumes plus ou moins précieux..

Tarquinii corpus bona femina lavit & unxit;. ENNIUS.

Mais ces ablutions & ces onctions extérieures avoient le même inconvénient que les embaumemens des Egyptiens,, & que ceux que nous pratiquons pour conferver le corps des Rois & des Princes. Je vais, Monfieur, lever les principales difficultés qu'on pourroit me faire à ce propos. Je trouverai des fecours dans ce que M. Bruhier a écrit. Pourquoi chercherois-je un autre arbitre fur une queftion qu'il a tant méditée.

Après avoir lavé les corps on les frottoit de parfums, on faifoit même

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