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1606.

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» permet la hantife, de perfonne,
» Tontesfois l'ayant, felon la coutumé,
»menée aux Palilies, elle perdit fon
»pere en la preffe, & fortuitement
rencontrée par Daphnis, jeune Ber-
»ger des plus accomplis, il la recon-
» duit au logis, & par le chemin con-
» tracte un commencement d'amitié
» avec cette belle Nymphe. Le Pere
au lien de luy fçavoir gré de telle
courtoifie, la prend en très-mauvaise
» part: & tient fa fille plus captive
» que jamais. Cependant Corine Ma-
gicienne de moyen âge, paffionnée
outre mefure de l'amour de Daphnis,
après plufieurs refus, découvre fes
nouvelles amours avec Alphée, les
» revele au Pere, & réduit ce couple
» d'Amans au désespoir de toute jouif-
fance. Un Satyre d'ailleurs aime Co-
»rine & lui fert de paffetems, moqué,
& bafoué à tout propos. Ce même
Satyre eft aimé d'une Dryade, qu'il
méprife; & par un mélange agréable
en fa contrariété, la Dryade aimée
» du bel Eurial, n'en fait compte, de
forte que l'extrémité de ses rigueurs,
» fait fortir ce jeune Berger de fon
» bon fens. Mélanie qui en eft ido-
lâtre pert toute patience de le voir

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,, en tel état, fans y pouvoir apporter » de remede. Or Daphnis après cela, » courant du défefpoir à la vengeance, » aborde Corine, la menace de l'étrangler, fi elle ne fe dément de fon im» posture devant Ifandre: Elle, irritée » en faveur de ses charmes, le métamorphofe en rocher, & Ifandre avec » fa fille, accourant au fpectacle, font » auffi transformez l'un en arbre, l'au »tre en fontaine (a). Le défaftre de »ces trois perfonnes convie la Com»mune des Pasteurs Arcades contre la Magicienne, & fous la conduite » d'Eurial, tout un Peuple vient pour » contraindre Corine à leur rendre la premiere forme. Elle implore le fe» cours tant du Satyre, que de fes Dé» mons: il fe fait là-deffus une furieufe meflée, en laquelle Amour rendant » fa Déité vifible, accoife leurs dé»bats, ôte le charme, & fait trois mariages de Daphnis avec fa chere Alphée, d'Eurial avec Mélanie, & » du vieil Ifandre avec Corine. »

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Nous donnerons pour effay de la verfification un fragment de la der◄

(a) Ifandre en arbre, & Alphée en fontaine, ces trois chan

gemens s'éxécutent fur
le Théatre.

1606.

1606.

niere Scene, où Cupidon rétablit Ifandre, & les deux Amans dans leur premiere forme.

CORINE à Cupidon.

Premier des Dieux, qui nous fis ouverture
De ce meflange où gifoit la Nature,
Clément pardonne à l'erreur du paffé,
A tes feux pris dans un fujet glacé,
Qui m'ont rendue & jaloufe & cruelle
Vers leur amour chaftement mutuelle.
Pardonne, hélas ! puifque tout mon fçavoir
De réfifter contre toy n'a pouvoir.
Guéri le mal furieux qui m'emporte,
Ou de l'Enfer m'ouvre la noire porte :
Borne ma vie, ou le tourment amer
Que ce Pasteur me donne pour l'aimer.
CUPIDO N.

Va tu obtiens ta priere équitable,
Reçue au lit d'un mary plus fortable,
Du vieil Ifandre encore vigoureux,
Tel mariage en mon aufpice heureux.
Or toy, Daphnis, poffede ton Alphée,
Toute rancœur vers Corine étouffée ;
Pour Eurial, à fon bon fens remis
L'inepte amour d'une Dryade obmis,
Je veux qu'il foit conjoint à Mélanie,
Que leurs défirs facent une harmonic;

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Bref, qu'à l'envie chacun de vous content
Epreuve un Dieu l'alliance traitant.

SATYRE.

Qu'ordonnes-tu fur le cruel martyre

De ton plus humble & plus dévot Satyre?
CUPIDO N.

Que les Bergers t'affommeront de coups,
Si ta folie allume leur courrous.

LA MORT D'ACHILLE, 1607.

TRAGEDIE

D'ALEXANDRE HARDY.

Oaffez d'ulage à nos anciens Au

N peut avoir remarqué qu'il étoit

teurs Dramatiques d'ouvrir leurs Piéces par une Ombre, qui venoit en faire l'argument. Celle de Patrocle eft ici chargée de cet employ. Ses avis, non plus que les confeils de Neftor, ne peuvent empêcher Achille d'envoyer faire la demande de Polyxene. Sa propofition est agitée avec beaucoup de chaleur & de confufion au Confeil de Priam, qui las d'entendre

répéter toujours la même chofe, leve

1607. ainfi le fiége.

PRIAM.

Conclufion, qu'il faut l'appaster, Fallécher,
Et puis d'un faut mortel le faire trébucher.

On ménage au troifiéme Acte l'entrevue d'Achille & de Polyxene: La Princeffe a bien de la peine à s'y réfoudre enfin, après une longue & ennuyeufe converfation Achil

le quitte Polyxene, ajoutant :

ACHILLE.

Adieu Geoliere à qui j'ay mon ame foumis

Traite la doucement.'

PARIS.

Apollon te regarde

D'un œil benin toufiours, & te tienne en fa

garde.

POLYXENÉ à part.

Ha! monftre, que ta vue execrable me nuit.
Que n'erres-tu défia dans l'éternelle nuit.

Le quatrieme Acte commence par l'arrivée de Priam & de fes fils, préparés pour recevoir Achille, & l'affaffi

ner.

DEIPHO BE.

Venez le petit pas, vous n'aurez à l'Autel Qu'au Taureau préparé donner le coup mortel.

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