fes vues d'un autre côté, & trouvant 1613. la Bergere Elice à son gré, fait fes efforts pour l'emmener : Delfis la fauve de cet Amant brutal; mais défefpéré lui-même du mariage de Floris, il prend le parti, pour finir fes jours, de fe couvrir de la peau d'un bouc, & de fe faire préfenter pour victime au facrifice. Elice cachée derriere un buisson entend cette trifte réfolution, & pour la prévenir, endoffe elle-même la dépouille d'un femblable animal; pour finir en peu de mots, ces deux boucs feints, prêts à être offerts, fe parlent, fe reconnoiffent, & la piéce finit par leur mariage. Difons un mot des Intermedes qui coupent les cinq Actes de la Paftorale, & comprennent chacun un fujet différent. La bataille de Tolbiac, fuivie de la converfion de Clovis, forme le premier. Ce Roi annonce la naiffance, & les vertus de Louis XIII. fils & fuccefG T feur d'Henri le Grand. Le fecond contient la prife de Compostelle par Charlemagne, accompagné de Roland, d'Olivier, & d'Ogier le Danois. Les murs de cette Ville, tom bent devant ce Monarque, qui détruir les Idoles adorées par les Sarrazins. C'étoient des Sarrazins, Sarrazins font Ils combattoient vos gens, nous le fommes Les victoires de Saint Louis contre Saladin (a), rempliffent le Quatrième. Ce Roy fe propofe pour modele à Louis XIII. à qui l'Auteur a dédié fon Ouvrage; nous croyons auffi qu'il a été représenté devant Sa Majesté, & la Reine fa Mere, alors Régente. Enfin, l'Hiftoire de la Pucelle d'Or. léans, a fourni au Poëte fon cinquième & dernier Interméde. (a) Des Mahometans qui adorent des Idoles, des Sarrazins au fervice de Senacherib, & les victoires de faint Louis fur Saladin, mort plus de cinquante ans avant le voyage de ce "Roy dans la Terre Sain te. Voici des faits nouveaux > & qu'on cherchera vainement autrepart que dans notre Auteur. Ajoutez l'Enchanteur de la Paftorale, qui paroît Chrétien, tandis que tous les autres perfonnages font Idolatres, 1613. r 7 FÉLISMENE, TRAGI-COMEDIE D'ALEXANDRE HARDY. Argument de l'Auteur. "D de l'une des plus nobles & ri Om Félix, jeune Cavalier iffu دو "ches familles de Toléde, contracte » une amitié mutuelle, & clandeftine » avec Félismene, autant accomplie en » vertus, que rare en beauté, mais inégale à ce Gentilhomme quant » aux biens de fortune. Le Pere de » Dom Félix fourdement averti de » leurs amours, envoye fon fils à la » Cour de l'Empereur, pour lui pro»curer pendant l'abfence un parti plus avantageux, & digne de lui. » Dom Félix à ce départ confole fa » Maîtreffe, en l'efpoir d'un prompt qui confommeroit leur رو >> retour دو mariage; mais arrivé à la Cour, » Cœlie, parente de l'Empereur, & » belle en perfection, lui fait oublier » fa premiere Maîtreffe, qui le va رو trouver déguifé en homme; fur un légitime foupçon de fon inconftance, » s'introduit fans être connue à fon fervice, & s'employe, quoiqu'à con» tre-cœur, pour lui faciliter les bon»nes graces de Cœlie, qui en devient amoureuse, & au refus de celle que » la conformité du Sexe rendoit incapable de la contenter, entre en » telle rage de défespoir, qu'elle meurt » fubitement. Là-deffus, un Seigneur Allemand, Corrival de Dom Félix, » & fon mortel ennemi, lui impute la » mort de cette jeune Princeffe, par quelque poifon : le court comme ce» lui que l'épouvante avoit mis en fuite, & le ratteint au propre lieu où » Félifmene à l'heure hors de fon » fervice; & devenue Bergere lui prête fon fecours contre fes ennemis defquels à l'aide de cette Amazone, il emporte la victoire, ce qui occa» fionne leur réconnoiffance, & en» fuite un heureux mariage. Ce sujet » tiré de la Diane de Montemajor, fur » le Théatre François, ne doit rien » aux plus excellens. » دو 1613. 1613. Le fujet de eette Piéce eft DORISE, TRAGI-COMEDIE D'ALEXANDRE HARDY. tiré d'un Almacis, d'une illuftre & riche Sfamille, Li Hiftoire des famille, eft deftiné par fon pere vre intitulé à époufer Sidere, jeune Demoiselle Amans vola- qui joint à une grande beauté, une ges de ce tems, nobleffe diftinguée, & des biens conBar dis Roffer. fidérables: mais Salmacis aime, & eft aimé de la belle Dorife, égale à fon Amant pour la naiffance, mais non pour les biens de forte que le Pere de Salmacis, averti de la paffion de fon fils, juge à propos de l'envoyer voyager, dans l'efpérance que l'éloi gnement rallentira fa paffion. Salma cis forcé d'obéir à l'ordre paternel, confie fa Maîtreffe à Nicanor, fon ami & fon coufin, & promet un prompt retour. Nicanor qui aime fe crétement Dorife, profite de l'abfence de Salmacis., pour faire connoître fa paffion : & aidé de Sidere, qui fe prête à la fupercherie de ce dépofitaire infidéle, il fait croire, fur de |