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ELMIR E› 1615.

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L'HEUREUSE BIGAMIE,

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TRAGI-COME' DIE

D'ALEXANDRE HARDY.
Argument de l'Auteur.

E Seigneur de Gleichen, grand
"L Seigneur Allemand, ayant été
» pris prifonnier de guerre, en certai-
» ne rencontre des Sarrazins avec les
» Chrétiens, pour lors à la conquefte
» de la Terre-Sainte, & mis au fervice
» du Sultan, gagne tellement, par l'at-
» trait de fes mérites, le courage d'El-
» mire, jeune Princeffe d'excellente
» beauté, fille de ce Mahométan, qu'a-
» près plufieurs conteftations, & réci-
proques affurances d'amitié, elle dé-
» livre ce prifonnier, qui captivoit fes
» affections, de la prifon paternelle :
» deforte que rendus à Rome, Sa Sain-
»teté difpenfe le Comte de l'époufer,
» bien qu'il eut une premiere femme

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"au païs: Où de retour en fa mai1615. » fon, la Comteffe, & la Princeffe » en très - affectueule amitié, partageant de prudence merveilleufe leur affection, & révérence conjugale » envers le Comte. Ce font les propres » termes de Camérarius, en fes Médi»tations Historiques, (Tome Second, « Liv. II. Chap. 14.) Qui pour affû»rance de cette Hiftoire, ajoute que » l'on voit encore aujourd'hui à Er» ford, Ville fameufe d'Allemagne » un Sépulcre, où les figures de relief » du Comte, & de fes deux femmes, » furvivent l'injure des ans, pour en faire une preuve indubitable à la postérité. »

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Cette Tragi-Comédie, que l'Auteur a traité à fa maniere ordinaire, c'està--dire, en fuivant exactement fa narration, est ainsi terminée.

LE COMTE DE GLEICHEN.

L'Eglife qui leur a mes faveurs départies, Donne un dernier arreft entre les deux par

ties;

Et la difcrétion remarquable aux difcours,

Met ce procès vuidé du nombre des plus

courts.

Chacune également poffedera mon ame :

Et pour ce qui regarde une amoureufe
flame,

Leur ordre alternatif régle ce différend,
Sentence, que le cœur définitive rend;
Qu'elles accepteront, de cela je m'affure,
Comme qui paffera chez elles fans blessure.
LE COMTE DE SALM,
Pere de la Comteffe de Gleichen.

Refte dorénavant, fous mefme jour ré-
duites,

Qu'aux nocturnes combats, du même chef conduites,

On leur faffe jurer une fidélité,

Qui ne reçoive point de partialité.

Qui banniffe du cœur, & de la fantaisie,

,

Cette rage, en un mot loufie.

qu'on nomme ja

1615.

LA BELLE ÉGIPTIENNE,

TRAGI-COME' DIE

D'ALEXANDRE HARDY.

C

que

Ette Piéce n'eft autre chose
la nouvelle de Cervantes, mife

en cinq Actes & en vers.

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Sieur d'Aves.

Ainte Agnès, jeune perfonne d'une rare beauté, eft infenfible aux fentimens d'amour qu'a pour elle Martian, fils de Simphronie, Gouverneur de Rome. Ce dernier apprenant qu'Agnès eft Chrétienne, & de plus voulant la punir des mépris qu'elle a fait effuyer à fon fils, la condamne à être conduite dans une maifon de débauche. Le Trompette chargé de cette commiffion, rencontre deux Paillards.

LE I. PAILLARD.

O Dieux que vois-je là ? Quelle eft cette
merveille?

LE II. PAILLARD.
Mes fens font tous ravis, je fuis tout tranf

porté.

Oncques je n'avois vû de fi grande beauté.

LE I. PAILLARD.
Dieux ! je fuis en extase: ô Dieux ! que je
fuis aife

De voir fi beau vifage! M faut que je le baife.
SAINTE AGNE'S.

Retire-toy, vilain, ne me viens point

toucher

De tes profanes mains.

LE I. PAILLARD.

Vous avez beau cacher.

Votre bouche, & vos yeux, fi, fi vous
bai ferai-je.

SAINTE AGNE'S.
Laiffe-moy, laiffe-moy, profane, facrilége:

Je fuis vouée à Dieu.

LE II. PAILLARD.

C'est donc au Dieu d'amour.

SAINTE AGNE'S.

C'est à celui qui fit ce terreftre féjour.
LE I. PAILLARD, au Trompette.
Trompette, mon amy, que nous veut-elle
dire?

TROMPETTE.

Ecoutez; en deux mots, je m'en vais vous
inftruire

De toute fon affaire: Elle est de cette gent,
Qui fert à Jesus-Chrift d'un efprit diligent;
Et pour n'avoir voulu rendre à nos Dieux
hommage,

Je la mene au........ vendre fon pucelage.

1615.

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