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LES CHASTES

ET

LOYALES AMOURS

DE THÉAGENE

ET CARICLE'E,

Réduites du Grec de l'Hiftoire d'Héliodore, en huit Poëmes Dramatiques, ou de Théatre confécutifs,

PREMIERE JOURNÉE.

A

Près ce que nous venons de dire de Hardy, on s'attend bien que dans ce premier Ouvrage, il n'a fait que mettre en action & en Vers le Roman d'Héliodore. Effectivement chaque Livre de l'original Grec a fourni le fujet d'une Journée au Poëte François. La premiere comprend la naiffance des Amours de Théagene & de Cariclée, l'enlevement volontaire de cet

1601.

te belle, par les confeils du fage Cala 1601. fire, & le naufrage de ces trois perfonnes fur le rivage d'une Ifle déferte, qui fert de retraite à des Corfaires. Trachin leur Chef devient fubitement amoureux de Cariclée, & s'apprête à l'époufer le lendemain. Pour détourner ce malheur, Calafire ne trouve point d'autre expédient, que d'exciter la jaloufie de Pélore Lieutenant deTrachin, qui devient bientôt fon Rival. La troupe des Pirates, partagée fous Ics deux Chefs, livre fur le Théatre un combat fanglant, qui ne finit la mort des uns & des autres.

3

par

THE AGENE à part.

que

O Combat délectable! ô heureufe allé

geance !

Neutre, dans la meslée, il faut en diligence
Te jetter Théagene, & ne point défister
Tant qu'un de ces brigands du choc puifle
refter.....

Mais que vois-je ? Bons dieux! ma prudente
guerriere

Lancer dards deffus dards, & leur preffe en derriere.

Son exemple me rend invincible du tout:

Une ardeur de combattre en ma poitrine.

bout.

CALASIRE

CALASIRE à pari.

Attendant le fuccès de leur rage mutine,

1601.

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Voftre chef, qu'en vos bras on vient de fac

cager.

Après la mort de Trachin, Théagene, qui jufques-là étoit demeuré neutre, voyant qu'il ne refte plus que Pélore, le perce d'un coup d'épée. Pelore tombe en s'écriant:

Recevez, Dieux d'Enfers, une ombre diffamée,

Je meurs, je perds d'un coup & vie & renommée.

SECONDE JOURNÉE.

THéagene & Cariclée échapés de

ce péril, retombent entre les -mains d'une feconde troupe de Corfaires. Une troifiéme, commandée par Thiamis, met celle-ci en fuite, fans changer la fituation de nos deux Amans, puifque ce Capitaine, épris de Tome IV.

B

la beauté de Cariclée, veut employer 1601. la violence. Tandis que Gnémon, ferviteur de Thiamis, chargé de guérir les bleffures de Théagene, lui fait un long récit de fes avantures, pour le défennuyer; l'adroite Cariclée éloigne les empreffemens du Corfaire fous un prétexte affez frivole, mais qui fert à gagner du tems, pendant lequel il tombe au pouvoir de fes ennemis. La douceur & la complaifance de Thia mis, ont d'autant plus lieu de furprendre, que les Vers fuivans, font connoitre qu'il n'eft pas fi fcrupuleux envers fes Dieux...

THIAMI S.

Ce que j'ay projetté d'un autre facrifice,
O Dieux! ne tend afin que je vous amollisse:
Je ne fuis plus flatté de cet espoir pipeuri
Vous invoquent ceux-là que confomme la

peur :

Qui refusent, couards, un fépulcre hono

rable,

Qu'impuiffans vous tenez en erreur misé-
rable.

Vous, comme les mortels, efclave du
Destin ;

Du Destin qui conduit (inique & incertain }

Les affaires du monde, & fa haine n'attife

Que contre la Vertu, qui pourtant le mé

prise.

Pendant que l'homme habite en ce terreftre

licu,

Il fe fert, il fe fert à luy-mefme de Dieu;
Sa fortune dépend de luy bonne ou mau-

vaise.

1601.

TROISIÈME JOURNÉE.

C

Ette Journée comprend la fuite des avantures de Gnémon & de Thermutis, & celles de Cariclée & de Théagene, jufqu'à leur féparation par les gens d'Orondate, & l'arrivée de Calafire chez le bon-homme Nauficle. La Scene la plus finguliere eft la feconde du troifiéme Acte, où Théagene fe croyant dans une parfaite tranquillité, follicite vivement Cariclée de répondre à fes empressemens.

THÉAGEN E.

Si je fuis importun, tu n'es pas moins cruelle,
De me nier le fruit d'une amour mutuelle,
D'entretenir ma faim, te plaire en mon tour-

ment;

Er je ne veux de toy qu'un oui feulement.

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