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qu'il portoit dans la Farce, reffem

1616. bloit à celui de Briguelle (1), qu'on » a tant admiré sur le Théatre du petit

(1) Comédien Italien,

>>ces;

» couter: Scene d'une » heure entiere, dans la »quelle cette femme, tan»tôt debout, tantôt à genoux, lui difoit mil» le chofes touchantes, >>> &tentoit tous les » moyens de l'attendrir. » Au contraire, le mari » redoublant fes menavous êtes une » mafque, lui difoit-il, » je n'ay point de comp»te à vous rendre. Il » faut que je vous tuë. » Eh mon cher mari, re»prit-elle, je vous en » conjure par cette fou» pe aux choux que »je vous fis manger hier, » & que vous trouvâtes » fi bonne. A ces mots

le mari fe rend, & le »fabre lui tombant des » mains; Ah! la caro»gne, lui dit-il, elle » m'a pris par mon foi»ble, la graiffe m'en »fige encore fur le cœur, >> &c. .... Voici encore » une autre Scene. Gaul

»tier Garguille vomif>> foit mille imprécations » contre les Servantes, » ajoutant qu'il étoit » obligé d'en changer » tous les huit jours : & après avoir détaillé

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»tous leurs défauts, il » finiffoit par celui de la malpropreté, en répé>> tant vingt fois, qu'il >>> avoit trouvé les fien»nes fe peignant fur la » marmite, & qu'il n'é- ́ » toit plus furpris de >> trouver des cheveux » dans fa foupe; Oh! » bien, dit Turlupin, » celle que je vous ai » promise eft le Phoenix » des Servantes, Vous >> ne trouverez plus de » cheveux, elle fe coëffe » toujours à la cave, &c. » Ce Spectacle, tel qu'on » peut fe le figurer, plûc >> au Cardinal; il fit ve»nir les Comédiens, & » leur reprochant qu'on >>fortoit toujours trifte » de la représentation de » leurs Piéces, il leur or» donna de s'allo ier ces » trois Acteurs Comi>>>ques, » Ce récit eft faux à beaucoup d'égard; premierement Gaultier Garguille ni Turlupin n'étoient point garçons Boulangers. Secondement, le tems marqué pour leur entrée au Théatre n'eft point jufte, en citant le Cardinal de Richelieu au

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» Bourbon. Ils avoient d'ailleurs une » reffemblance extraordinaire. Leur 1616. » taille étoit la même, & leur visage "avoit auffi beaucoup de rapport. » Tous deux jouoient le rôle de Zani, qui eft le facécieux de la bande: ils portoient un même mafque, & l'on ne voyoit point d'autre différence » entr'eux, que celle qu'on remarque » dans un tableau, entre l'original, & » une excellente copie. Jamais Comé» dien n'a compofé, ni mieux conduit » la Farce que Turlupin; fes faillies étoient pleines d'efprit, de feu & de jugement. Il lui manquoit un peu de » naïveté. Adroit d'ailleurs, fin, diffimulé, & fort agréable dans la converfation. Il monta fur le Théatre de »l'Hôtel de Bourgogne (a) dès l'en» fance, & il n'en defcendit que pour

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Palais Royal: car le 16. Février 1622. on trouve une Sentence qui condamne Etienne Rufin, dit la Fontaine, Hugues Gueru,dit Fléchelle, Robert Guerin, dit la Fleur, & Henri le Grand, dit Belleville, & autres leurs

Compagnons Comédiens repréfentans en PHótel d'Argent, ( l'Hôtel de Bourgogne étant

lors occupé par d'autres
Comédiens.) Voilà une
preuve complette de la
fauffeté du fait avancé,
par le Mémoire cité.

(a) Nous venons de
voir que ces deux Ac-
teurs. & Guillot Gorju
leur camarade, étoieng
Comédiens du Marais,
& qu'enfuite ils paffe
rent à l'Hôtel de Bour
gogne.

1616.

»entrer dans le tombeau. L'amour des » femmes le tyrannifa longtems: mais » le mariage le rendit plus réglé. Il fut "marié deux fois, & laiffa peu de » bien à ses enfans, qui prirent le »parti de la Comédie. Sa veuve se re» maria à d'Orgemont, le meilleur » Comédien de la Troupe du Marais. » Nous avons fon portrait en habit de » Théatre, gravé par Huret.»

Sauval n'a point marqué le tems de l'entrée au Théatre des deux célebres Comiques dont nous venons de parler, non plus que celui de leur mort. Il n'eft On en par- pas plus exact dans ce qu'il donne de lera ci-après, Gaultier Garguille. A l'égard de cette fous l'année derniere époque, nous croyons pouvoir y fuppléer par l'article de Guillot Gorju, qui ne monta fur le Théatre qu'après eux, & qui nous détermine à croire que Gaultier Garguille, à qui il fuccéda, & fes deux camarades moururenten 1634.

1619.

LA PERSÉENE, 1617.

O U

LA DELIVRANCE

D'ANDROMEDE,

TRAGEDIE

DE JEAN DE BOISSIN de Gallardon.

EAN DE BOISSIN DE GALLARDON, BOISSIN
Dramatique

'LARDON.

eft Auteur de cette Tragédie, & de quatre autres Piéces, que le hazard, & le foin des amateurs du Théatre a fait parvenir jufqu'à nous. L'avis aux Lecteurs, qui eft à leur tête nous engage à croire que fi elles n'ont pas été représentées, du moins, Boiffin les a compofées à cette intention : voici de quelle façon il s'exprime dans cet avis apologétique.

« J'avois prefque confacré au filen» ce ces premiers fruits, qu'une veine » naturelle m'a fait enfanter : mais » ayant reçû tant de faveurs du cœur

1617.

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» Parnaffien, j'offenferois, fi jene fai-
fois paroître quels effets produit le
» Nectar de la facrée fontaine, fabric-
quée par le brave Courfier de celui
qui tire la quinteflence de ma pre-
» miere Tragédie, nommée PERSEEN-
"NE. Le fubject de laquelle j'ai tiré
» des Quatrième, & Cinquiéme Livres
» de la Métamorphofe d'Ovide: com-
» me de mefme ma FATALE, du Livre
» huitiéme. Pour LES URNES VIVAN-
» TES, OU LES AMOURS DE PHELIDON,
» & POLIBELLE, je les ai limées fur un
fujet que j'avois gardé en mon ame
» depuis quelques années. Les deux Hil
»toires faintes (a) ont été par moi ti-
»rées du Livre de la Vie des Saints
» avec toute la naïveté à moi poffible.
» Ce n'eft point le fruit que l'on picore
» dans les Colléges, qui m'a fait efclore
» ces Piéces, ains pluftoft les faveurs
» divines, & du double Mont. J'ai laiffé
beaucoup de fictions, pour recher-
» cher la plus grande facilité en icelles à
» moi poffible, afin de les rendre intel-
ligibles à chacun.Recevez ce premier
» effai de bonne volonté, attendant

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(4) LE MARTYRE DE MARTYRE DE SAINTE SAINT VINCENT LE CATHERINE.

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