je vous exhorte A m'aimer d'une amour bien forte. Le Gentilhomme luy promet une conftance à toute épreuve. ACTE IV. Aître Joffe le commence avec Millette, & la fermone beau coup. Cette derniere fait la prude tout de fon mieux. Maître Joffe la quitte fort édifié de la fageffe. Gillette, après qu'il eft parti, fe mocque de la crédulité de Maître Joffe. La Demoiselle femme du Gentilhomme, qui a appris ce qui s'est passé entre fon mary & Gillette, arrive en peftant contre l'un, & dans le deffein de battre l'autre, ce qu'elle exécute. Mathurin arrive. MATHURIN. Digne morbieu! que vois-je là? Mademoiselle. LA DEMOISELLE. Ta fievre quartaine ! Tu deffens donc cette vilaine ? 1619. 1619. Par la mercy bieu, grand pendard, Je m'en vais bien roffer ton lard. MATHURIN. Haro! morbleu! comme elle frappe, Gillette fe fauve la Demoiselle après avoir beaucoup grondé Mathurin, veut encore le battre. Ce dernier s'enfuit. ACTE V. , E Gentilhomme dans un Monologue, dit qu'il a appris tout ce qui s'eft paffé pendant fon abfence & que c'eft Agathe, fon autre fervante, qui a tout découvert à la Demoifelle fa femme: mais que moyennant une poignée de quart d'écus, il l'a fait dédire de ce qu'elle avoit rapporté, & que tout va fe raccommoder. Il fort, & arrive Mathurin en fautant. MATHURIN. Gambades, gambades en l'air : Par deflus toute forte d'heur : Des plus hauts huppez de remarque, Des Maures, ni des Ottomans ! Ah! comme je m'en vais m'ébattre, Mathurin va frapper à la porte de Maître Joffe, & lui apprend que tout eft appaifé, qu'Agathe s'est dédite au fujet de Gillette, & que cette derniere, de l'aveu de fon Maître & de fa Maîtreffe, confent à l'épouser. Me Joss E. Cela va bien; or fus avance, Allons-nous-en te marier. 1619. 1619. FLECHELLES Ou GAUL- MATHUR IN. Allons, mais je voudrois prier En donnant ci-deffus les Vies de Gros Guillaume & de Turlupin, nous avons promis celles de Gaultier-Garguille leur contemporain, & de Guillot Gorju: Voici ce que nous avons pu raffembler fur le premier. HUGUES GUERU prit le nom de FLECHELLE lorfqu'il fe fit Comédien il débuta dans la Troupe du Marais vers l'an 1598. & ce fut fur ce Théatre qu'il fe fit non-feulement connoître pour un bon Acteur dans le Tragique, & le Comique, mais encore dans les Farces, où il étoit inimitable, fous le nom de GAULTIER-GARGUILLE; c'est fous ce dernier nom qu'il eft le plus connu. Sauval qui nous a confervé quelques particularités de la vie de cet Acteur, & de trois autres célebres Far دو ceurs de fon tems: Sauval, dis-je, 1619. nous apprend « Que Flechelle, quoi"que Normand, contrefaifoit admi»rablement le Gafcon, par l'accent, »le gefte, & les manieres. Il étoit » extrêmement fouple, & toutes les parties de fon corps luy obéiffoient » fi parfaitement, qu'on l'auroit pris "pour une vraye marionnette. Il » étoit très-maigre, les jambes droites, » menues & avec cela un très-gros vifage, qu'il couvroit ordinaire»ment d'un mafque, avec une barbe pointue. Il repréfentoit toujours un » Vieillard de farce, & dans ce plaifant "équipage (a), on ne pouvoit le voir » fans rire. Il n'y avoit rien dans fes paroles, dans fa démarche, & dans -»fon action qui ne fut très-comique. رو دو (a) Suivant l'eftampe | d'un Livre imprimé à Rouen en 1632. fous le titre des Regrets facécieux plaifantes Harangues du Sieur Thomasin. L'habillement de GaultierGarguille étoit très-fimple. Il confiftoit dans des Pantoufles au lieu de fouliers, un bâton à la main; une espece de bonnet plat & fourré, point de cravate, ni de col de chemife. Une camisole qui defcendoit jufqu'à la |